Le TRT-5 s’inquiète pour l’ANRS !

Publié par jfl-seronet le 24.12.2011
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ThérapeutiquesubventionsANRS

Le gouvernement a annoncé qu’il n’allouerait pas à l’ANRS le montant de sa "réserve budgétaire" de l’exercice 2011, soit 5% de ses ressources annuelles, s’alarme le collectif interassociatf TRT-5 (dont AIDES est membre). Un choix qui semble d’autant moins judicieux à ce collectif sur les traitements et la recherche thérapeutique que les perspectives nouvelles dans le traitement du VIH et celles d’un contrôle de l’épidémie appellent un fort investissement dans la recherche.

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"Le 31 décembre prochain, après plus de 20 ans d’existence, l’ANRS [Agence nationale de recherche sur le sida et les hépatites virales] cessera d’exister sous la forme d’un Groupement d’Intérêt Public (GIP) pour devenir une agence au sein de l’Inserm [Institut national de la santé et de la recherche médicale]. Cette évolution est l’occasion pour le TRT5 d’appeler à la vigilance sur la pérennité de ce qui a fait le succès scientifique et politique de l’ANRS depuis sa création", indique le collectif dans un communiqué de presse (29 novembre).

Qu’est-ce qui préoccupe le collectif ?
D’un point de vue technique, d’organisation, le TRT-5 (qui a été associé à toutes les étapes de cette transformation) a notamment fait valoir qu’il était indispensable de maintenir la "multidisciplinarité dans l’approche des projets de recherche, qui fait la force de la recherche française en matière de VIH/sida", la "transparence" et l’"adéquation avec les besoins des personnes atteintes et participation des associations de patients", l’"engagement de la recherche en faveur de l’accès aux traitements dans les pays en développement" et l’"autonomie de la politique scientifique de l’ANRS, ainsi que de sa gestion budgétaire". Le collectif rappelle que le succès de l’ANRS est, pour partie, évalué sur la base des publications scientifiques auxquelles donnent lieu les projets de recherche financés. Ces dernières années, l’ANRS se situe, respectivement pour le VIH/sida et les hépatites virales, aux deuxième et troisième rangs mondiaux.


Autre point de vigilance pour le TRT-5 : les moyens

"Les ressources de l’ANRS sont soumises chaque année, au même titre que celles d’autres institutions publiques, à une "réserve budgétaire" portant sur 5 à 6% de ces ressources. En 2011 cette réserve correspond à environ 2 millions sur les 38 millions alloués par l’Etat", explique le collectif qui "conteste l’existence même de cette disposition qui constitue une forme d’insécurité préjudiciable à la conduite sereine des stratégies de recherche". Il faut dire que le mécanisme est assez pervers puisque cette mise en réserve n’est jamais levée, elle s’apparente, de fait, à une baisse structurelle du financement réel de l’Agence. "Dans le contexte actuel de l’épidémie de VIH/sida, TRT5 ne peut imaginer que ces crédits ne soient pas versés au budget de l’Agence", indique le collectif qui pointe que le budget de l’ANRS est en baisse depuis 2007. "En 2010, l’ANRS estimait déjà qu’elle avait besoin de 4 millions d’euros supplémentaires pour maintenir le niveau de ses engagements financiers et poursuivre son implication dans des champs de recherche innovants", vaccins contre le VIH et le VHC, sciences sociales et santé publique, dépistage, prévention biomédicale, etc.

Résultat en 2011 : on lui supprime deux millions d’euros

"L’ANRS doit bénéficier de l’intégralité des ressources budgétaires prévues à chaque exercice, faute de quoi elle ne pourra financer certains projets don l’évaluation est positive et l’importance scientifique et en termes de santé publique ne fait aucun doute !", indique le TRT-5.