L’essentiel de la Croi

Publié par Costa le 16.05.2008
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Rendez-vous incontournable de la recherche internationale sur le VIH/sida, la 15e CROI s'est tenue début février à Boston. L’occasion pour 4 100 congressistes venus de 82 pays de faire le point sur les dernières avancées en matière de traitements, de prévention, etc.
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Traitements
Le risque cardiovasculaire
S’il est établi que les antirétroviraux en général et les antiprotéases en particulier augmentent le risque cardiovasculaire, les résultats de l’étude DAD (surveillant les effets indésirables des antirétroviraux chez plus de 33 000 personnes sous traitements) suggèrent, pour la première fois, un risque plus élevé de maladies cardiovasculaires chez les personnes prenant de l'abacavir (présent dans Ziagen, Kivexa et Trizivir) et/ou de la didanosine (Videx).
Ceci pourrait amener les médecins à éviter de prescrire ces médicaments chez les personnes à risque (fumeurs, personnes en surpoids ayant peu d'activité physique notamment).

Nous reviendrons sur cette information qui fait encore débat au sein de la communauté scientifique, l’Agence française de sécurité sanitaire et des produits de santé (Afssaps) venant notamment d’estimer dans un communiqué qu’il n’est pas possible d’affirmer un lien définitif entre la prise d’abacavir ou de didanosine et une éventuelle augmentation du risque d’infarctus du myocarde. D’autres études sont actuellement en cours.

Reyataz mieux que Kaletra
Un grand essai a comparé deux trithérapies à base de Truvada, l’une comprenant du Reyataz renforcé par Norvir en une prise par jour, et l’autre du Kaletra en deux prises par jour, chez des personnes qui démarraient un traitement pour la première fois. Les résultats obtenus confirment ceux d'essais précédents : Reyataz a une efficacité comparable à celle de Kaletra, avec un bénéfice certain sur le plan de la tolérance (moins de diarrhées, de nausées et d’augmentation des graisses dans le sang, mais risque de jaunisse et de bilirubine – pigment jaune – dans le foie).

Les risques de l’interruption de traitement
Deux études (Smart et Staccato) ont comparé les deux stratégies d’un traitement continu ou d’une interruption de traitement guidée par le taux de T4. Si l’effet négatif de l’interruption (augmentation des décès et des maladies) a déjà été démontré, ces études montrent que reprendre son traitement après interruption diminue les risques d’infections opportunistes et de complications. La remontée des T4 et la baisse de la charge virale s'avèrent cependant plus lentes chez les personnes ayant arrêté puis repris leur traitement.

Traiter le plus tôt possible…
Alors que les recommandations actuelles préconisent de commencer un traitement entre 200 et 350 T4/mm3, une étude de suivi de personnes sous antirétroviraux semble montrer que celles qui ont été traitées précocement (à partir de 500 T4/mm3) présenteraient moins de maladies graves liées au virus (cancers, maladies du rein, problèmes cardiovasculaires) et de décès. Leurs T4 auraient tendance à remonter plus facilement et leur système immunitaire serait ainsi mieux protégé contre les dérèglements profonds provoqués par le virus. Un essai (Start) est mis en place afin étudier l’intérêt d’un traitement précoce.



Prévention
Les limites du Zovirax
Si le traitement de l’herpès génital par Zovirax (acyclovir) chez les personnes séropositives diminue l’inflammation au niveau génital et le nombre de virus VIH présents dans le sperme ou les sécrétions vaginales, cette diminution ne semble pas suffisante pour réduire le risque d’une transmission du VIH lors des rapports sexuels. Celle nouvelle est décevante alors que certains chercheurs pensaient qu’en insistant sur le traitement de l’herpès, on pouvait agir significativement sur l’épidémie de VIH par exemple en Afrique où la prise en charge des IST est insufissante.

Nouvelles recherches sur les microbicides
La recherche sur les microbicides se dirige vers la mise au point de gels ou d’anneaux à base de médicaments anti-VIH. Plusieurs essais en cours proposent des produits à base de Viread (ténofovir), Emtriva (emtricitabine) ou de TMC 120 (un anti-VIH développé spécifiquement dans ce but). Les concentrations obtenues dans le vagin avec ces gels sont bien plus importantes que celles obtenues en prenant les médicaments en comprimés. Quelques équipes proposent aussi d’explorer l’association de plusieurs produits dans un même gel.

 

Costa