L’INCa demande une politique de prévention sur l’alcool

Publié par jfl-seronet le 20.04.2018
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L’Institut national du cancer (INCa) a récemment présenté de nouvelles données clefs concernant les cancers en France. Ces chiffres sont ceux de 2017 et sont publiés en amont du prochain rapport qui sera publié en juin 2018). Deux sujets sont particulièrement mis en avant : la consommation d’alcool et le dépistage du cancer colorectal.

L’INCa (Institut national du cancer) estime le nombre de nouveaux cas de cancers à 400 000 en France métropolitaine en 2017, avec un taux d’incidence qui tend à baisser chez les hommes et à se stabiliser chez les femmes. Le nombre de décès par cancer (150 000 en 2017) suit la tendance à la baisse amorcée depuis 1980, le cancer du poumon chez l’homme (84 000 cas) et le cancer du sein chez la femme (66 000 cas) demeurant les cancers les plus meurtriers. Voici les données plus détaillées.

Un taux d’incidence et de mortalité qui baisse ou tend à se stabiliser selon le sexe. En 2017, en France métropolitaine, on estime donc à 400 000 le nombre de nouveaux cas de cancers. Entre 2005 et 2012, le taux d’incidence du cancer baisse chez les hommes (-1,3 % par an) et tend à se stabiliser chez les femmes (+0,2 %). Les cancers les plus fréquents restent le cancer de la prostate (48 427 nouveaux cas) chez l’homme, devant les cancers du poumon et colorectaux, et le cancer du sein (58 968 nouveaux cas) chez la femme devant les cancers colorectaux et du poumon.

En 2017, en France métropolitaine, on estime à 150 000 le nombre de décès par cancer, indique l’INCa. Toutefois, la baisse du taux de mortalité amorcée depuis 1980 se poursuit quel que soit le sexe. Le cancer du poumon chez l’homme (84 000 cas) et le cancer du sein chez la femme (66 000 cas) demeurent donc les plus meurtriers.

Les enjeux du cancer colorectal

Le rapport de l’INCa l’affirme. Il y a dans le domaine une "prise de conscience collective insuffisante" alors même qu’il existe un "test qui a fait la preuve de sa performance pour un cancer qui se guérit dans neuf cas sur dix lorsqu’il est détecté tôt". Le test immunologique de dépistage a démontré ses bonnes performances en termes de détection de cancers et de lésions précancéreuses. Selon l’évaluation épidémiologique conduite par Santé publique France, sur une période de 8,5 mois en 2015 (14 avril au 31 décembre), le programme a permis de détecter près de 4 300 cancers (+2,4 fois par rapport au test précédent) et près de 17 000 adénomes avancés (+3,7 fois par rapport au test au Gaïac). Détecter à un stade précoce, ce cancer peut être guéri dans neuf cas sur dix avec des traitements moins lourds pour les patient-e-s ; repéré à un stade avancé, le taux de survie globale de ce cancer n’est que de 13 %.

Avec 45 000 nouveaux cas de cancers chaque année en France et 18 000 décès, ce cancer reste le deuxième le plus meurtrier. L’augmentation de la participation au dépistage, la baisse de l’incidence et de la mortalité par cancer colorectal sont des enjeux majeurs de santé publique, et une priorité pour l’Institut national du cancer. Aussi, l’Institut travaille sur les évolutions du programme et notamment sur la diversification des modalités de mise à disposition du test auprès de la population cible.

Tous les deux ans, le dépistage du cancer colorectal s’adresse aux personnes de 50 à 74 ans sans facteurs de risque (antécédents personnels ou familiaux de maladies touchant le côlon ou le rectum), ni symptômes. Le test de dépistage, un test simple à faire chez soi, repose sur la détection, dans les selles, de traces de sang invisibles à l’œil nu. Il vise à repérer des cancers à un stade précoce (avant toute manifestation de symptômes). Il permet aussi de détecter des lésions précancéreuses qui pourront être enlevées lors d’une coloscopie et ainsi éviter le développement de la maladie.

Une consommation même faible d'alcool augmente la mortalité par cancer

C’est le deuxième axe prioritaire de l’INCa dans ce rapport. En effet, l’alcool favorise le développement de sept localisations de cancers (foie, œsophage, bouche, larynx et pharynx, sein, colorectal). En 2015, près de 28 000 nouveaux cas de cancers en France étaient attribuables à sa consommation soit 8 % des nouveaux cas de cancers toutes localisations confondues. L’alcool est ainsi le deuxième facteur de risque de cancers évitables après le tabac. Parmi les sept localisations de cancers attribuables à la consommation d’alcool, le cancer du sein est le plus fréquent avec 8 081 cas en 2015.

Une consommation d’alcool parmi les plus élevées dans le monde

Si la consommation d’alcool en France baisse de manière régulière depuis les années 1960, elle reste cependant l’une des plus élevées d’Europe et dans le monde. La quantité d’alcool par habitant âgé de 15 ans et plus est passée de 26 litres d’alcool pur par an à 11,6 litres en 2013, soit en moyenne 2,6 verres "standards" ou "unité d’alcool" chaque jour, par habitant (un verre standard contient 10 g d’alcool pur). Toutefois, les modes de consommation évoluent : la consommation quotidienne diminue, tant chez les femmes que chez les hommes, la consommation plusieurs fois par semaine apparaît stable, mais les ivresses répétitives (au moins trois dans l’année) concernent une part grandissante de la population, note l’INCa. En dix ans, elle est passée de 9 % à 13,5 % pour l’homme et de 1,7 % à 5 % parmi les femmes.

Des effets sur la santé et sur la survenue des cancers sous-estimés

Les premiers résultats du baromètre cancer 2015 montrent que les Français se disent bien informés des effets de l’alcool sur la santé. Pourtant, les opinions relatives à la dangerosité de l’alcool ont évolué entre 2005 et 2015 et certaines croyances se renforcent, notamment sur les habitudes alimentaires sur la santé ou encore le risque de cancer lié à la pollution sont plus marquées en 2015. Ces résultats révèlent aussi une importante mise à distance du risque de cancers. Les doses moyennes journalières au-delà desquelles la consommation d’alcool est jugée néfaste pour la santé sont estimées à 3,4 verres par jour. Des expert-e-s, dans un avis publié en 2017, appellent à une révision des repères de consommation d’alcool et recommandent aux autorités un effort de cohérence du discours public intégrant des actions sur la fiscalité, l’encadrement de la publicité, des actions d’éducation, de communication et de marketing social.

Les résultats de la modélisation française montrent que le risque absolu de mortalité attribuable à l’alcool augmente plus rapidement chez les femmes que chez les hommes. Dans les deux cas, un effet négatif peut être observé pour les faibles consommations (de l’ordre de 0 à 5 g par jour ou en dessous d’un demi-verre standard par jour). En l’absence de seuil évident, qui aurait conduit à recommander une consommation limite entraînant un sur-risque nul, l’utilisation de repères de consommation a été préférée à celle d’un repère sans risque. L’objectif étant de permettre à chacun de confronter sa propre consommation à une valeur au-dessus de laquelle il est conseillé de réduire sa consommation. Si les valeurs limites de consommation sont différentes entre les femmes et les hommes, un consensus est apparu au sein du groupe d’experts afin de proposer une valeur repère quel que soit le sexe et de l’exprimer en nombre de verres standards par semaine soit dix verres standards par semaine (environ 14 g par jour d’alcool) avec des jours sans consommation pour limiter le risque pour la santé.

 

Commentaires

Portrait de IMIM

c toute une part de notre économie qui s'effrite !

Nous sommes connu ds le monde entier pour nos vins et nos champagnes......
D'ou la frilosité concernant la "répression" sur l'alcool
Un pays qui produit, vend et vante ces alcools et qui réprime ces consommateurs !??!

Portrait de sonia

Ça fait par semaine, homme femme confondus(es), 14×7=98 gr
Au niveau des kilos, ça fait toujours une femme plus grosse !
Je ne suis pas une alcoolique même après une conduite en état d'ébriété.
La prévention en grammes pour combien de litres d'air expiré en luttes assassines?
Imim, tu as raison, c'est hypocrite.

Portrait de IMIM

ça ne me gène pas que des gens boivent C comme pour la drogue Ya toujours une raison sousjacente....

Ce qui m'horripile c qu'il pénalise le cannabis (et refusent le thérapeutique) alors qu'ils vantent les mérites de l'acool pour une histoire de bizz Je n'ai jamais entendu dire que l'alcool soigne quoi que ce soit ou mm soulage A part la tête....
Le cannabis soulage certaines douleurs de certaines pathologies
Et des pays l'utilise pour des ENFANTS

On soigne des gosses avec de l'alcool ???????

G entendu un vieux (con) dire à la télé que SON fils peut boire un verre d'alcool(lequel?) et aller passer un examen mais un gars qui' fume un joint, il peut pas !!??!!

Tant qu'à choisir je préfère un gosse shitté qu'un alcoolique ! dsl