OMS : inégalités sociales contre la santé

Publié par jfl-seronet le 31.01.2012
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Les inégalités sociales dans les pays riches sont en augmentation alors que, dans les régions du monde en développement, de nombreuses maladies sont sur le déclin. Tel est le diagnostic posé (16 janvier) par Margaret Chan, directrice générale de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) sur le monde. Un peu lapidaire sans doute ! D’où quelques explications de texte.
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"Dans certains pays riches, la différence dans la qualité de vie entre les générations plus âgées et les jeunes d'aujourd'hui est la plus grande jamais enregistrée", explique Margaret  Chan. "L'an dernier, de nombreux pays ont réalisé qu'ils étaient en train de perdre leurs classes moyennes, le fondement même de la démocratie et de la productivité économique", a-t-elle-même avancé avant de demander que des engagements soient tenus en matière de santé publique. Mais qu’est-ce qui valide ce diagnostic ? Principalement, les chiffres d’un récent rapport de l’OCDE (Organisation de coopération et de développement économiques) qui montrent que les inégalités des revenus dans les pays riches ont atteint leur pire niveau en près de 25 ans. "Ce rapport a conclu en outre que les sociétés avec le moins d'inégalités avaient les meilleurs résultats en matière de santé, quel que soit leur niveau de dépenses" dans ce domaine, a relevé Margaret Chan notant que "l'argent seul ne pas acheter une meilleure santé". "Ceux qui souffrent ou qui sont particulièrement défavorisés méritent une aide" mais "ce n'est pas ce qu'il s'est passé l'an dernier, en particulier dans les pays nantis, selon de nombreux rapports", a déploré la directrice générale de l'OMS.


Du côté du "déclin" des maladies, la directrice de l’OMS note qu'au cours de la première décennie du 21ème siècle, les épidémies de VIH/sida et de tuberculose, après avoir atteint un pic, ont entamé un lent déclin. Concernant la mortalité infantile, elle a indiqué que celle-ci avait chuté au dessous de 10 millions de cas pour la première fois en près de 60 ans. Par ailleurs, a ajouté Mme Chan, "pour la seule année 2009, environ 800 millions de personnes ont reçu une chimiothérapie préventive pour au moins l'une des maladies tropicales négligées". En novembre dernier, l’OMS avait publié un communiqué de presse sur les enjeux du VIH. L’organisme y constatait des "progrès sans précédent dans la riposte au VIH", mais notait surtout que des "investissements restaient essentiels". L’OMS expliquait également que : "Dans les pays à revenu faible ou intermédiaire, 6,65 millions de personnes, soit 47% des 14,2 millions de gens susceptibles d’en bénéficier, reçoivent maintenant un traitement antirétroviral (ARV), qui non seulement permet aux sujets infectés d’être en meilleure santé et d’avoir une meilleure qualité de vie mais aussi évite que le VIH ne continue à se transmettre". Une façon polie de dire que la moitié des personnes ayant besoin d’un traitement n’y a toujours pas accès. L’OMS expliquait également que "malgré la quantité croissante de données montrant ce sur quoi les pays doivent mettre l’accent pour combattre réellement l’épidémie, certains pays n’adaptent toujours pas leurs programmes aux personnes pour qui les risques et les besoins sont les plus grands. Dans bien des cas, les adolescentes, les consommateurs de drogues injectables, les hommes qui ont des relations homosexuelles, les personnes transgenres, les personnes qui se prostituent, les prisonniers et les migrants n’ont toujours pas accès aux services de prévention et de traitement de l’infection à VIH", un bilan pas si positif que cela… et un "déclin" encore bien fragile.