PrEP : démarrage de l'étude ANRS Prevenir

Publié par jfl-seronet le 09.07.2017
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L'Agence nationale de recherche sur le sida et les hépatites virales (ANRS) a annoncé, courant juin, le démarrage de son étude Prevenir (Prévention du VIH en Ile-de-France). Explications.

Depuis l'annonce, en France, des résultats de l'étude ANRS Ipergay et la décision de la ministre de la Santé, fin 2015, d'autoriser un médicament pour la prévention du VIH, ou prophylaxie pré-exposition (PrEP), des programmes visant à éliminer le VIH se mettent en place, indique un communiqué de l’ANRS. Ces programmes associent des actions de prévention ciblées sur les populations les plus exposées au risque d'infection, des programmes de dépistage répétés ainsi que des actions permettant l'accès rapide au traitement et aux soins pour les personnes dépistées séropositives. C'est ainsi que s'engage la Mairie de Paris qui lance aujourd'hui une nouvelle campagne sur son programme "Vers Paris Sans Sida".

L'ANRS participe à cette initiative en apportant son expertise de la recherche opérationnelle qui, menée à l'échelle d'une population, évalue scientifiquement l'impact et les limites de ces actions et propose ainsi de nouvelles approches sur le terrain. L'étude ANRS Prevenir est placée sous la responsabilité conjointe du Pr Jean-Michel Molina (Hôpital Saint-Louis, AP-HP), du Dr Jade Ghosn (Hôpital Hôtel-Dieu, AP-HP), et de Daniela Rojas-Castro (Coalition PLUS). Son objectif principal est d'apporter des éléments objectifs sur l'impact qu'auront ces actions, dans trois ans, sur l'épidémie de VIH à Paris et en Ile-de-France. En d'autres termes, comme l’explique l’ANRS, on regardera en 2020 si le déploiement de la PrEP, associé aux dépistages répétés des personnes les plus exposées au risque et au traitement immédiat des personnes identifiées séropositives, aura réduit, principalement dans la population la plus exposée (les hommes ayant des relations sexuelles avec les hommes) le nombre des nouvelles infections en Ile-de-France.  Environ 3 000 personnes volontaires, séronégatives, mais présentant un risque élevé d'infection par le VIH, vont rejoindre cette étude. Vingt-deux centres hospitaliers de l'AP-HP de Paris et de la région Ile-de-France, des centres non-hospitaliers (comme les CeGGID ou des lieux de santé sexuelle), des cliniciens, des virologues, des chercheurs en sciences sociales et des associations participent au projet.

Depuis le lancement d'ANRS Prevenir, en mai 2017, 150 personnes ont déjà accepté d'y participer. Pendant trois ans, des données médicales et sociales seront régulièrement recueillies. Les volontaires de l'étude pourront choisir de prendre la PrEP en continu (un comprimé par jour) ou selon le schéma proposé par l'étude ANRS Ipergay et validé dans les recommandations nationales et européennes (un traitement à la demande, au moment de la période d'activité sexuelle). L'impact d'un accompagnement personnalisé proposé par des acteurs communautaires sera également évalué. "C'est un projet de grande envergure que nous sommes fiers de porter aux côtés de la Mairie de Paris, qui montre à travers son programme "Vers Paris Sans Sida" son engagement à briser l'épidémie", explique le Pr François Dabis, directeur de l'ANRS, dans le communiqué. "L'AP-HP et l'association AIDES vont porter avec nous ce projet ambitieux. Notre prochain objectif est d'élargir l'offre de PrEP, en particulier dans les centres non hospitaliers, pour aller au plus près des populations les plus à risque, en particulier les personnes transgenres et les migrants".