Prestations sociales : hausses dérisoires

Alors qu’est ce qui augmente ? Les pensions de réversion, dont le minimum mensuel s'élève désormais à 274,19 euros, sont revalorisées tandis que la pension d'inaptitude (celle qui se substitue à une pension d'invalidité à partir de 60 ans) atteint 270,69 euros. Comme le rappellent les "Actualités sociales hebdomadaires" (8 avril), l’augmentation des retraites sera appliquée "automatiquement sur les pensions d'avril, versées le 9 mai prochain par l'assurance retraite, cette augmentation va toucher les quelque 12,8 millions de retraités qui perçoivent une pension personnelle ou une pension de réversion."
Autre revalorisation, celle de l'allocation personnalisée d'autonomie (APA). Pour les personnes les plus dépendantes, le montant maximal du plan d'aide passe de 1 235,65 euros à 1 261,59 euros. L'allocation aux adultes handicapés (AAH) est, elle aussi, revalorisée. Rappelons que la promesse du gouvernement est une revalorisation de 25 % de l'AAH sur cinq ans (le temps de la mandature). Son montant est désormais de 727,61 euros par mois, la garantie de ressources versée aux titulaires de l'AAH se trouvant dans l'incapacité de travailler s'élevant depuis le 1er avril à 906,92 euros par mois.
Chaque année, les prestations sociales sont revalorisées. C’est indispensable, mais cette revalorisation est notoirement insuffisante (quoi qu’en dise le gouvernement). Le plus souvent, cette trop faible évolution a pour effet de baisser le pouvoir d’achat des personnes bénéficiaires et d’accentuer leur risque de glisser de la pauvreté à la grande pauvreté. Il ne faut pas oublier que l’ONPES (Observatoire national de la pauvreté et de l’exclusion sociale) définit comme étant en situation de pauvreté les personnes dont le revenu est inférieur au seuil de pauvreté, c’est-à-dire inférieur à 60 % du revenu médian des ménages (soit 908 euros par mois pour une personne seule en 2010). On voit donc (rien qu’avec l’AAH) qu’on est bien loin du compte. Par ailleurs, on ne doit pas oublier non plus que la nouvelle réforme de l’AAH permettant de concilier prestation AAH et revenus salariés pose quelques soucis. Par exemple, il remonte à AIDES des situations de pertes de revenus liées à cette réforme entrée en application le 1er janvier dernier. C’est, par exemple, une perte du montant de l’AAH pour les personnes ayant un taux d’incapacité de 80 % qui travaillent, la perte de la majoration pour la vie autonome (MVA) comme effet indirect de cette réforme…