Soutenir la mobilisation

Publié par olivier-seronet le 09.06.2008
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Volontaire à AIDES et animateur du groupe régional de prévention en direction des homosexuels dans la région Sud-Ouest, Fabrice Renaud livre sa vision de la rencontre de Ouagadougou.

Lors de l'atelier de Ouagadougou d'octobre 2007, le besoin pour les participants d'exprimer ce que vivent les gays et les minorités sexuelles dans la plupart des dix pays africains représentés a été primordial. Ces paroles ont dit la dureté des situations subies en raison de leurs orientations et de leurs choix de vie : mise à l'écart par la famille et la société, dénonciations, emprisonnements, injures, violences physiques... Dans la plupart de ces pays, quand la loi ne punit pas l'homosexualité, c'est la société qui s'en charge avec le poids des tabous, des religions, des coutumes ou de la famille. Les échanges ont aussi traduit la force et l'énergie des acteurs pour se battre, activer des leviers de reconnaissance et de visibilité des gays africains, indispensables, pour que les stratégies de prévention comme de réduction des risques puissent se mettre en place et produire des effets. L'idée forte qui ressort du travail engagé à Ouagadougou, c'est que la solidarité qui existe entre les pays du Sud doit être soutenue par un pays où le contexte est plus favorable. Un soutien qui se traduirait par la coordination des échanges d'informations et de savoirs faire, de la communication, des formations, de l'aide au développement d'outils et de moyens au service des acteurs de la lutte (comme des études, un accès au matériel de prévention, un renforcement des revendications…). Ces priorités dégagées par les participants, nous devons les soutenir.