VHC : Attention chardon !

Publié par Costa le 02.02.2009
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vhchépatite C
Remède traditionnel européen contre les problèmes gastro-intestinaux et hépatiques, le chardon-Marie présenterait une activité anti-VHC, selon les résultats préliminaires d'essais menés à Vienne chez des personnes qui ne répondaient pas au traitement classique. Un espoir qui reste, bien sûr, à confirmer.
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Utilisé depuis des millénaires, le chardon-Marie contient de nombreux composés dont certains se sont révélés avoir - en laboratoire - des propriétés anti-inflammatoires, anticancéreuses et anti-oxydantes voire, comme c'est le cas pour la silibinine, une activité antivirale contre le virus de l'hépatite C (VHC). Une dernière propriété qu'une équipe autrichienne cherche actuellement à confirmer grâce à l'administration intraveineuse de silibinine, un extrait de chardon-Marie, chez des personnes atteintes d'hépatite C qui ne répondaient pas au traitement classique.

L'étude
36 volontaires (5 femmes et 31 hommes) monoïnfectés par le VHC et pour lesquels le traitement habituel s'était avéré inefficace ont ainsi été recrutés. Âgés de 50 ans en moyenne, la plupart d'entre eux étaient atteints du génotype 1, difficile à traiter. Différentes doses de silibinine hautement purifiée leur ont été administrées pendant une à deux semaines, à raison d'une perfusion quotidienne de 4 heures. Une « cure » suivie par la combinaison habituelle interféron/rivavirine et par la prise - orale cette fois - de sylymarine, un mélange d'extraits de chardon-Marie, 3 fois par jour. Une association (silymarine + interféron/ribavirine) que la plupart des participants ont à ce jour reçu pendant 24 semaines au moins, l'étude devant encore se poursuivre pendant 24 semaines.

Les premiers résultats
L'administration intraveineuse de doses élevées (15 ou 20 mg/kg/jour) de silibinine seule a entraîné une diminution significative des niveaux de VHC, par la suite amplifiée par la prise d'interféron/ribavirine. 2 des 5 participants ayant reçu 15 mg/kg/jour et 5 des 9 ayant reçu 20 mg/kg/jour ont vu ce niveau chuter sous le seuil de détection. 8 participants au total étaient encore dans ce cas à 12 semaines de traitement. D'autres études sont désormais requises pour déterminer la dose optimale et les interactions possibles avec d'autres médicaments. Reste que si l'administration intraveineuse semble ainsi présenter une puissante activité anti-VHC, selon l'équipe de Vienne, il n'en est pas de même en ce qui concerne la prise orale d'extraits de charbon-Marie, sans doute en raison du métabolisme important qu'ils subissent au niveau de l'intestin et du foie. D'où l'idée d'une utilisation répétée et plus longue de silibinine par voie intraveineuse chez les personnes qui ne présentent qu'une réponse partielle au traitement

Très peu d'effets secondaires
La silibinine par voie intraveineuse semble généralement bien tolérée. Seuls 8 participants se sont en effet plaints d'un ou plusieurs symptômes qualifiés de « légers » : douleurs abdominales, diarrhée, nausée, céphalée, douleurs articulaires. Tous les participants ayant reçu des doses élevées ont, par ailleurs, signalé une sensation de chaleur lors de la perfusion s'estompant après 30 minutes.

Plus d'infos sur le site Catie ("Le chardon-Marie—un secours possible pour les personnes atteintes d’hépatite C" )
Crédit illustration : Shlomaster 

 Texte mis à jour le 2 février 2009