beau plaidoyer ,

Publié par jl06 le 17.07.2018
799 lectures


Victoire des Bleus : plaidoyer contre les collabos qui se rallient toujours au dernier moment
Patrice QuarteronLundi 16 juillet 2018 à 18:5812 Patrice Quarteron. Photo © AFP Poing final. Chaque semaine, le boxeur Patrice Quarteron livre pour Valeurs actuelles son regard sur l'actualité. Une respiration de franc-parler garantie sans politiquement correct.
Bravo les Bleus ! Vive le foot ! Vive la France !
Vous avez été magistral !
Vous n’avez jamais relâché la pression, vous n’êtes pas tombés dans le piège croate.
Vous avez été humbles, sachant que la victoire ne se remporte qu’au coup de sifflet final.
Vous avez été une équipe, des frères d’armes, un bloc contre lequel est venu se fracasser le monde entier.
Vous avez créé une famille indestructible, avec une mémoire individuelle au travers de vos passes et de vos buts finement amenés.
Vous avez gagné le respect de la France et mérité la Légion d’honneur.
Profitez de chaque instant. Vous êtes devenus des modèles, des idoles, des référents. Des titans du foot, mais aussi des acteurs de notre vie publique.
Vous défilez sur les Champs-Elysées pour être embrassés par le peuple français. Cet amour vous remplira le coeur d’un bonheur indescriptible et vous rendra aussi redevables au peuple français.
Vous avez déjà tant fait.
Je ne parle pas du foot, mais du reste.
Vous avez karcherisé la France de ces acariens cherchant le buzz ou la dissension dans des analyses de pacotilles, loin des vestiaires, où Didier Deschamps vous ramenait sur terre pour faire relâcher la pression.
La France est une et indivisible, on la cherche depuis longtemps et hier soir, c’est vous les gars qui l’avez construite en remportant la Coupe du monde.
Votre jeu et votre joie ont balayé la France de ces minables de comptoirs.
Où sont ceux qui critiquaient l’équipe de France?
Dans les bars, les rues, les familles ont fêté votre victoire, notre victoire, à grand bruit de klaxons et de hurlements.
Où sont ceux qui critiquaient la France ?
Avec les autres, emportés par un bonheur palpable et communicatif.
Où sont tous ceux qui crachaient sur le drapeau, les valeurs, le bleu blanc rouge ?
Terrés chez eux, ou bien eux aussi emportés par la vague humaine des cités françaises.
Où sont ceux qui défendaient l’indéfendable ? Les terroristes dont on pensait qu’ils se feraient exploser dans la liasse populaire ?
Sûrement en train de boire un verre en votre honneur. Peut-être en avez vous-même converti certains aux valeurs républicaines en marquant 4-2 face à une équipe qui n’a pas démérité….
Où sont ceux qui ne juraient que par Benzema ? Comme s’ils défendaient Dieu le père?
Ils ont peut-être compris que le ver solitaire n’apporte que famine et désespoir.
Où sont ceux qui critiquaient Didier Deschamps en disant que c’était un raciste ou multipliaient les sous-entendus nauséeux ?
Ils en ont fait un héros national, la place qu’il méritait depuis le début.
Et puis. Et puis, il y a ceux dont la mauvaise foi est sans limites. « C’est de la chance ». La chance les gars, ça se provoque. Elle n’arrive pas comme ça, comme un vulgaire pigeon pour poser son mirifique guano au hasard sur une équipe en finale de la Coupe du monde.
Tous ces gens, toutes ces personnes capables de dénigrer l’équipe nationale pour un amalgame et une analyse de comptoir, n’hésitent pas à retourner leur veste au dernier moment. En 1939, on les appelait des collabos. C’était une façon polie de dire « qu’ils se ralliaient toujours à la raison de plus fort au dernier moment ». Retourner sa veste comme on retourne son slip histoire de faire plus présentable. On a beau faire : ça a l’apparat des grands jours, mais il reste toujours les odeurs de pisse et des tâches noirâtres.
Ne soyons pas dupes. La double-face de ces sans fiertés ne durera pas. Elle est versatile. Ils ont craché par million sur Didier Deschamps. Ils ont la salive facile. Le mollard à portée de bouche. Le crachat facile.
Comme ce message de Benzema, sans intonation, froid et distant. « Sobre » comme le disent les journalistes. « Bravo, les gars, champion du monde ». Même pour vendre un barbecue électrique le vendeur du coin met plus d’emphase. L’exaltation, ce n’est pas son truc à Benzema. Après tout, il s’en fout. La France, ce n’est pas vraiment chez lui. N’a-t-il pas dit : « L’Algérie c’est mon pays, la France c’est juste pour le côté sportif » ? Alors, pourquoi tomber dans la jubilation nationale d’un pays qui n’est pas le sien selon ses propres mots? En réalité, Benzema a perdu la Coupe du monde il y a bien longtemps…
L’ivresse, l’hilarité, l’enthousiasme ne l’ont pas gagné. Mais elle a gagné les quartiers. 
Hier, j’observais les gens dans les rues de chez moi.
Les joggings bleu-blanc-rouge, les drapeaux aux fenêtres, les casquettes tricolores, les voitures débordantes d’euphorie, cette béatitude commune, cette ivresse sans retenue.
On m’a même dit : « Tu as raison Patrice ».
Et oui, j’ai raison. Le foot est un jeu d’équipe. Les héros francs-tireurs n’y ont pas leur place.
Nous, les patriotes, les amoureux du drapeau, ceux qui doivent tout à la France et à ce qu’elle a su nous donner, nous avons cru en vous les gars. Quand je dis patriote, je veux que vous compreniez bien le sens du mot. Nous avons été biberonnés au sein de la République.
Elle nous a donné des valeurs, des clefs pour l’assimilation, le travail et le sens de la vie en commun. Elle nous a permis d’atteindre nos rêves. Comme une mère qui montre la voie à son fils. Nous donc, les patriotes, on n’a jamais retourné notre veste. On ne s’est pas fourvoyé dans les tumultes communautaristes. On ne s’est pas mis derrière un seul homme parce qu’il était noir, arabe ou blanc. Car la seule identité, c’est la France. Ses couleurs, le bleu blanc rouge, c’est aussi le blanc, noir, bronzé, etc.
Merci monsieur Deschamps. Vous avez été d’une simplicité et d’une honnêteté intellectuelle sans borne. Vous avez fait les justes choix. Vous nous avez amenés au firmament. Essayons d’y rester. La France est bien belle vue d’ici. 

Commentaires

Portrait de hellow

... ou mondialement, ils s'en-foot-ent Innocent