compte rendu ateliers santé sexualité bbk septembre 2009

Publié par vincent58 le 08.10.2009
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Rappel : Les ateliers sont un groupe d’échanges communautaire sur notre santé et notre sexualité de gays ayant volontairement, systématiquement ou pas, des pratiques sans latex. Proposé et animé PAR des barebackers POUR des barebackers et ceux qui font le choix d’avoir des relations sexuelles sans presos.

Désolé pour ce compte rendu en retard mais je souhaitai avoir la validation de l'invité présent. Personnellement je n'ai pas été en mesure d'y participer pour raisons de santé


6 participants pour cette 9ème rencontre.
Peu de monde lié au mois de septembre qui est encore pour beaucoup une période de congés !

Echange autour de la prochaine ouverture du centre de santé sexuelle à Paris « Le 190 ».
Invité : Dr Michel Ohayon.

Le Docteur Michel Ohayon, coordinateur médical de Sida Info service depuis 6 ans, est venu nous parler du futur centre de santé sexuelle.

Ce projet de centre est une première en France, il a reçu l’agrément de la Caisse Primaire d’Assurance Maladie (CPAM), le soutien de Sidaction, de l’Institut National de Prévention et d’Education pour la Santé (INPES) et de partenaires privés, et  sera situé à côté de Sida Info Service, au 190, boulevard de Charonne, dans le 20ème. Son ouverture est prévue pour le premier trimestre 2010 du lundi au vendredi de 16h à 20h et le samedi de 10h à 14h avec ou sans rendez vous.
Cet établissement privilégie la cible des gays, mais pas seulement, en effet la porte d’entrée est la sexualité en général, mais aussi une offre ambulatoire spécialisée VIH.
1- Santé sexuelle.
La plupart des centres ainsi que le système de soins répond à trois niveaux de pathologie ; la prévention, les soins et le dépistage, jamais les trois ensembles.
L’originalité de ce concept est de proposer aux personnes qui viennent consulter pour un ou des symptômes d’IST ou tout simplement qu’elles pensent être associés à leur sexualité , un dépistage élargi des IST, avec prélèvements sur place, examen clinique, examen proctologique si nécessaire…Les tests à résultats rapides pour le VIH  ne seront pas utilisés car leur fenêtre sérologique n’est pas suffisante pour la primo infection. Par contre, seront utilisés des tests de dernière génération, avec un rendu de résultat en 24h.
Il est aussi proposé des entretiens de prévention, un programme de consultation pour les partenaires sérodifferents, des consultations sur l’impact du VIH sur la sexualité auprès d’un sexo-psychologue en lien avec l’équipe médicale, de manière à pouvoir évaluer le retentissement de la maladie sur les fonctions sexuelles autant sur le plan psychosocial que physique.
Ce  centre rassemblera plusieurs professionnels de santé ayant la culture communautaire de Sida Info Service : médecins généralistes expérimentés dans la prise en charge de l’infection par le VIH et des IST, dermato-vénérologue, psychiatre, psychologue clinicien, sexologue, conseillers communautaires polyvalents, juristes.
L’équipe est familière des questions liées à la sexualité, des pathologies associées. Les médecins seront habilités à faire les prescriptions nécessaires. Toutes les personnes seront accueillies quelles que soient leurs pratiques sexuelles. Les conseillers seront à l’interface de l’ensemble des professionnels, pourront recevoir les personnes qui fréquenteront le centre pour des entretiens de soutien, d’information, d’orientation, de dépistage, avec une approche communautaire destinée à faciliter l’accès aux services.
Ces professionnels de santé auront un réseau partenaire de spécialiste afin de faciliter l’accès aux plateaux techniques.
     2 – Spécialité VIH.
Ce centre pourra recevoir des personnes séropositives qui souhaitent un suivi VIH. S’ils le souhaitent, ils pourront également bénéficier dans le même lieu d’un suivi en médecine générale.
Le but étant, entre autres, de réduire les contraintes que subissent les personnes vivant avec le VIH (et aussi de permettre un accès facile et rapide en cas de symptômes), les horaires de départ ont été conçus pour être compatible avec une vie professionnelle « standard ». Le 190 sera ouvert du lundi au vendredi de 16h à 20h, et le samedi de 10h à 14h. Afin de permettre également à ceux qui viennent de province pour le week-end d’accéder à un tel lieu, où ils pourront facilement parler de leur sexualité.

3 – questions diverses.

Le groupe profite de la présence du Dr Michel Ohayon pour poser quelques questions.

Que pensez vous de l’intérêt d’une prophylaxie syphilis avec de la Doxycycline avant des « parties multi-partenaires » ?

«  Je ne vois pas beaucoup d’intérêt à cela, il y a beaucoup plus de risques de résistances à une classe d’antibio, que de bénéfice individuels. » Par contre, le traitement systématiquement proposé aux partenaires, avant même d’avoir des résultats de tests de dépistage permet de briser les chaines de transmission. Les tests permettent éventuellement ensuite de modifier le traitement en cas de résistance. C’est particulièrement utile pour la syphilis, dont le test se positive parfois tardivement alors qu’elle se transmet très facilement, sans toujours donner de signes.

Un mot sur les risques de surinfection entre deux partenaires séroconcordants ?

En pratique, les situations de surcontamination entrainant des problèmes, comme des échappements thérapeutiques (lorsque la charge virale se met à remonter alors que le traitement était auparavant efficace), sont peu fréquentes. Cependant, elles existent, et c’est là tout le problème. Ces situations sont en perpétuelle mouvance, et dépendent des souches des partenaires, de l’efficacité du traitement, et parfois de l’histoire thérapeutique de chacun.

Mais aujourd’hui, le problème le plus immédiatement grave rencontré par les séropos qui ont des rapports non protégés, c’est l’hépatite C. Il y a une épidémie, qui est active, avec vraisemblablement une transmission en « circuit » d’un virus de l’hépatite C de génotype 4 (mais il y a aussi des virus de génotype 1 qui circulent) qui est plutôt moins sensible aux traitements que d’autres. Et l’hépatite C évolue beaucoup plus vite en présence du VIH.
Il y a beaucoup d’interrogations concernant les modes de contamination. A priori, la transmission sexuelle de l’hépatite C est rare, et on a incriminé essentiellement les rapports traumatiques, comme le fist ou les « marathons sexuels ». Pourtant, il semble bien qu’il y a des personnes qui ont été contaminées simplement avec des rapports non protégés, et cela semble concerner des séropositifs entre eux. Il y a tout un travail de recherche en cours pour comprendre les mécanismes et, surtout, pour identifier quels sont exactement les situations qui entrainent la contamination.    Prochain atelier le jeudi 1er octobre