En combien de temps ?

Publié par stikie22 le 03.03.2019
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Bonjour à tous,

J’espère poster au bon endroit.

Je suis séropositif depuis 2015, infecté par mon ancien compagnon avec qui je suis resté 3 ans.

L’histoire, pour faire court, est qu’à l’époque de notre rencontre et avant notre premier rapport, je lui ai demandé si il avait fait un test de dépistage récemment et négatif (C’était mon cas) il m’a assuré que oui, et j’ai eu confiance. J’avais a peine 25 ans, lui 36. Je précise que je me suis toujours protégé, j'ai toujours été très vigilent, mais ce soir là, j'ai eu confiance...
J’ai découvert quelque mois plus tard que j’étais contaminé par le VIH et positif à la shyphilis.
J’en ai donc parlé à mon conjoint, celui-ci n’ayant pas été étonné et continuant à m’assuré qu’il avait fait un test, qu’il ne comprenait pas etc… Je lui ai montré mon dernier test négatif effectué avant notre rencontre.
J’ai appris en montrant ses résultats à mon infectiologue, qu’il était infecté depuis au moins 2 ans avant notre rencontre et qu’au vu de mes résultats je ne pouvais pas être à l’origine de sa contamination.
Je me suis dit qu’il y avait du y avoir un problème avec son test de l’époque, que ce n’était pas de sa faute etc… Nous avons donc continuer notre relation.

A partir de ce jour et jusqu’au moment de faire son propre test (auto-test, plus d’un mois après l’annonce) il a eu un comportement étrange. Lui qui n’avait pas une libido importante, a tout d’un coup été chaud comme pas possible, à refusé les protections et, dès le soir de mon annonce, à voulu avoir un rapport et avaler mon sperme (Ce que j’ai empêché).

Sa libido s’est ensuite estompé jusqu’à ne plus me toucher du tout. J’avais même plus l’impression lors de nos rares rapports, de la violer plus que de faire l’amour. Etant une personne qui se déteste profondément physiquement notamment , cela a eu un impact psychologique très négatif sur moi.

Quelque temps après notre séparation, j’ai enfin ouvert les yeux et je lui ai demandé son fameux test négatif. Il m’a alors avoué qu’il n’avait fait aucun test (J’en doute) et qu’il était désolé.
J’ai donc décidé de porter plainte pour « administration de substance nuisible sur conjoint ».
C’est en cours d’enquête.

J’ai porté plainte car je ne peux pas supporté une telle trahison, je ne peux pas supporter qu’il ai eu l’audace de se coucher tous les soirs près de moi sans jamais m’avouer la vérité. Je ne supporte pas cette lâcheté.
Même si ma manière de faire attention à ce moment là est discutable (je n’aurai pas du faire confiance sur une simple déclaration) j’estime avoir fait attention, avoir été soucieux de ma santé et de la sienne.

Nous nous sommes séparés il y-a 1 an. Mais ce n’est que quelque mois plus tard, lors de « l’anniversaire » de ma contamination et en étant célibataire que j’ai eu le choque d’être atteint pas le virus. Et depuis, je le vis de plus en plus mal. Malgré le fait d’être indétectable, je suis toujours stressé si j’ai un rapport. Je n’accepte pas cet étranger dans mon sang, je n’accepte pas de devoir le dire à chaque rencontre, je ne supporte pas de devoir m’organiser pour les prises de sang, les consultations, les ordonnances, je ne supporte pas les effets secondaires etc…

Moi qui me déteste, ce virus a achevé le peux de confiance en moi qu’il me restait, et cette trahison, le peux de confiance que j’avais pour les gens.
J’ai « survécu » a beaucoup de choses en 28 ans. J’ai vu mes proches mourir, notamment mon meilleur amis lorsque j’avais 24 ans, j’ai vu ma grand mère qui m’a élevé mourrir d’alcoolisme, j’ai survécu à des années de viols, au harcèlement scolaire, aux violences conjugale sur ma mère… Mais là, c’est le coup de trop, je n’ai plus la force.
Par ailleurs, depuis 2012, je souffre d’insuffisance rénale, jusque là, relativement stable.
Mais j’ai appris il y-a quelque semaines, qu’en 2 ans, mes reins se sont détériorés et il ne me reste plus que 25% de fonction rénale, VIH mi en cause évidement, sans parler que depuis ma contamination je souffre de crises de goutte récurrentes et extrêmement violente).
Je refuse un don de rein de personne connu et je refuse d’attendre en dialyse qu’une pauvre personne décède tragiquement pour avoir un nouveau rein, sans parler que je ne souhaite pas passer avant les autres qui en ont besoin.

Face à ces 2 merdes, il y-a 1 mois, j’ai décidé d’arrêter mes traitement, VIH et reins, et laisser le meilleur gagner.
Ma question est, en combien de temps ? J’ai été très vite sous traitement et très vite indétectable, je suppose donc que le virus ne va pas se répliquer tout de suite…
Je suppose également qu’un fois qu’il sera de nouveau actif, il va très vite s’attaquer à mes reins ? Je suppose donc que mon décès sera du à une défaillance rénale, mais pas au VIH (C’est aussi bien !).
Je me demande combien de temps tout cela va prendre et comment je dois m’organiser (Assurances, finances pour les funérailles (Ma famille n’ayant pas 1 rond) me faire hospitalisé a fin ou non pour pads trop souffrir etc..).
Je suis arrivé à bout de course, j’ai moins de 30 ans et pourtant l’impression d’avoir vécu mille vies, relativement dramatiques. Je ne veux pas vivre dans un monde ou de tel salauds existes, je n’en peux plus de voir des séropositif, souvent à l’origine de contaminations s’en sortir et « fêter » ce virus comme ci tout cela n’était rien, comme si ce virus devenait un accessoire de mode ou une excuse pour se mettre en avant. Je ne supporte plus le regard des mecs que je rencontre s’assombrir lorsque j’évoque le sujet…
Je souhaite juste faire cesser la douleur. La douleur de l’âme et la douleur physique, la fatigue chronique, les crises de goutte. Cesser de devoir penser à cette merde chaque jours en prenant mon traitement, organiser en partie ma vie pour ça etc…

Bref’, être de nouveau libre.
Merci de m’avoir lu.

Commentaires

Portrait de Pierre75020

Votre post est déchirant . Avez vous songé à voir un psychologue pour parler de tous vos problèmes? En tout cas courage , ne désespérez pas , très amicalement.Smile

Portrait de basique

Effectivement il me semble que tu dois te faire aider.. tu prend un decision, celle d arreter les traitements car tu vis les complications comme autant d’impasses.. pourtant ce choix n est-il pas lui même une plus grande impasse ? 

Renseignes toi sur les options et leurs risques, mais fais le auprès de médecins qui pourront t apporter l information juste. 

Et pour bien choisir il faut aussi peut etre te faire aider psychologiquement.

ici tu pourras toujours etre ecoute et soutenu, mais ca nee sera pas suffisant.. ne baisses pas les bras, fais toi aider, et ne renonce pas.

Portrait de Ligera

J'ai été émue par ton message. Certaines vies sont faites d'un parcours cabossés, inattendus. Il faut savoir l'accepter, parce qu'on à pas le choix , malgrè ce que l'on peut nous faire croire.

J'ai été contaminée à 18 ans, il n'y avait à l'époque aucun traitement . J'en ai bientôt 48 et j'ai eu le temps de faire un gosse, me marier, divorcer,... et aussi dans les premières années d'essayer d'en finir en m'adonnant à la consommation de toutes les drogues à ma disposition, de pas prendre mes médicaments, d'avoir une hépatite, d'en guérir 20 ans après grâce aux nouveaux traitements... Et avec le recul, tous ces obstacles, sont aussi ma force. 

Donc, voilà, vois-le comme ça, les "super-héros "ont rarement une vie bien rangée, un parcours sans faille. et j'en suis venue à la conclusion que la vie n'est en fait qu' un long combat jusqu'à la mort. Il te faudra sans cesse te relever.

Ne te demande pas comment tu vas mourir, on ne se souvient pas de comment les gens meurrent mais de comment ils ont vécu, ...tes funérailles, ils y parviendront. Demandes-toi comment tu vas vivre avec ces cartes là  en main, demandes -toi comment tu vas te relever de ce mauvais pas, puisqu'après tout tu respires encore (important ça, respirer) et me boire un grand verre d'eau parce que les reins va falloir les chouchouter pour connaître la suite de ton aventure. 

Ne restes pas à tourner avec tes idées noires. Les idées sont comme le vent que les peurs alimentent. On en finit par penser tout et son contraire. En retrospective, combien de fois dans ta vie, tu as eu à te morfondre de choses, qui, au bout du comptes ne sont jamais arrivées ou se sont très bien passées ; voire, se sont passées  en dehors de tout ce que tu avais pu cogiter avant. 
Voilà, je compatie à la période merdique de l'existence que tu traverses, et pour ce que ça vaut, je ne peux que te dire "Ben ouaih, y des périodes vraiment pourries, où tu te dis, nah mais là c'est bon plutôt crever, j'en ai marre d'en prendre plein la gueule".

Je ne sais pas si c'est évitable, bon perso, j'esquive très mal apparemment. Puis voilà, un jour tu te relèves et tu te dis tiens je vais faire une prise de sang savoir si ça va prendre encore longtemps cette affaire d'agonie. 
Je t'incites à t'armer de courage, à te découvrir plus fort que tu ne crois. A te faire suivre par un bon médecin en qui tu as entièrement confiance, à prendre tes médicaments. Tu as ces cartes là, mes toutes les chances de ton côté.
Les cartes ne sont jamais jouées d'avance, il y aura toujours des Stephen Hawkings, qui vivront jusqu'à 74 ans, et des Mickael Schumacher qui finiront par avaler une Gopro et vivront en courgette dans un chalet suisse. Laughing