La fin n'est que le début.

Publié par cgbspender le 29.01.2011
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Finies ces 10 dernières années de galère, ces recherches d'emploi sans fin, ces fois où j'ai tenté (en vain) de me faire comprendre. Ces mecs qui jouaient avec moi ou qui me manipulaient selon leur gré. Plus rien à carrer. Et 10 années, je suis gentillet. Ca faisait bien 20 ans que je m'estimais à coté de la plaque. Allez, tant qu'à y être, autant commencer par le commencement. Un  père violent, et alcoolique. Qui nous tabaissait ma mère et moi quand il rentrait un peu trop plein. Oui, le calcul est bon, j'avais à peine 8 ans. Oh oui, c'était difficile de gérer le lendemain en permanence dès 8h quand on avait été frappé une bonne partie de la nuit à coup de ceinture. Qu'y pouvais-je, après tout ?  A grand renfort de pull-overs de taille XL, moi, le gringal', j'allais à l'école. Mes camarades s'en battaient ? So what ? comme si leurs rires pouvaient me faire mal....J'ai bien (bel et bien!) appris à vivre avec. Jusqu'à mes 17 ans. Le jour où mon calvaire a changé de forme. Un jour où mon père est rentré ivre, tard le soir.

De ma chambre au premier étage, j'entendais les couinements de ma mère, au rez-de-chaussée. De la chambre collée à la mienne, j'entendais les sanglots de ma soeur, de 4 ans ma cadette.  13 ans à l'époque. Je suis sorti de ma chambre, ai descendu l'escalier, ai rossé mon géniteur. Facile, me direz-vous ! Mais avec un père pesant pas loin de 95 kilos, quand je ne pesais q'un maigre 55kgs, pas évident ! Cette nuit-là, j'ai eu comme l'impression d'etre possédé, par un Démon sûrement. Après ces 10 années que je supportais ses rentrées tardives imbibées d'alcool sans piper mot, ce jour-là, j'ai explosé. Je me rappelle être descendu de ma chambre, avoir descendu les marches une par une. Il m'aura fallu quelques minutes pour arriver tout en bas. Mais les escaliers étaient en bois. Et bien qu'ivre, ce qui me servait de père entendit les escaliers grincer.

Il m'attendait en bas, ce pitre, un pied sur le carrelage du hall d'entrée, l'autre sur la dernière marche de l'escalier, tenant à peine debout. Ma mère est arrivée dans le hall d'entrée, et m'a ordonné de remonter. "Non maman, aujourd'hui, je m'le fais", voilà ce dont je me rappelle. Je me souviens avoir descendu les quelques marches qui me séparaient de mon père. Et l'avoir taillé en pièce.  Quand j'ai repris "conscience", mon père dormait sur le sol. Le carrelage du hall d'entrée était tâché de sang. Je n'ai su que par la suite, que c'est moi qui avait maitrisé l'Attila. J'en garde encore  des séquelles, gravées dans mon dos jusqu'au à atteindre ma colonne à tel point que je n'ose me déshabiller devant un homme. Le lendemain, ma mère m'annoncait leur séparation. Cela faisait 10 ans que je réclamais ce moment, toujours invalidé par le sacrosaint "ta soeur est trop jeune".

L'année suivante, je suis entré à la fac, fastoche. J'aurais préféré, évidemment, partir aux US faire une formation d'étymologie, mais à 40 000 $ l'année, je pouvais toujours me brosser avec mes deux parents Smicards dont mon père qui refusait de s'investir dans TOUS frais qui me soient bénéfiques. J'ai donc passé ma première année de Fac...chez mon père...Moi qui n'avait que les bourses (insuffisantes pour parer aux 40 000$/an), j'ai du me morfondre à aller vivre chez mon père, qui......... ne se privait pas de faire payer un loyer à son fils ! (350 euros/mois sur les 500 mensuels qu'il devait). Sacré revers. Les 150 euros qu'il me restait par mois servaient à "évacuer". Quoi ? Le stress, mes cuites dans les bars. J'avais encore 17 ans. L'age des découvertes. La découverte des bars gays, entre autres. Le seul endroit où j'étais accepté, le seul endroit où mon passif ne semblait pas poser problème. Le seul endroit où tout le monde SE FOUTAIT DE QUI J'ETAIS !

Fort de cette admiration, moi, qui avait vécu un véritable calvaire durant mon collège/lycée, me suis laissé aller.  Je n'ai alors, fait que des conneries ! J'ai baisé qui voulaient bien l'être. Je me fichais pas mal de leur situation de couple. J'ai enchainé ce rythme à raison d'un nouveau mec chaque vendredi........chaque samedi............... et chaque dimanche. Pendant au moins 4 ans. 

La suite demain...

Commentaires

Portrait de Meliah

  Ravie de te relire et très heureuse aussi .

   Ta jeunesse est horrible et je suis toute retournée ;chez les Bretons (dans ma famille)

 les  "hommes" finissent dans leur vinasse et leur gerbe .Tristes souvenirs de ma petite enfance quand je ne comprenais pas pourquoi les "hommes" dormaient sur la table à manger ,la tête dans leurs bras décharnés ..Bbrrrr!

   Je t'écrirai encore demain ,j'ai envie de connaitre ta "suite" et savoir la raison qui t'a poussé à revenir nous faire un bécot .

 Bises d'amitié Sourire

Portrait de cgbspender

Merci Meliah, et à "incognito" ,dont le post a été supprimé pour je ne sais quelle raison , sans que j'ai eu de répondre. Il me va droit au coeur. Pas si incognito que çà d'ailleurs, je ne crois pas me tromper en disant que l'on se connait ? :)

Matthieu