Les chroniques du poumon [véli-vélo]

Publié par Kitsune le 14.12.2017
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Allons bon, voiça que les affaires de dopage défraient de nouveau la chronique (du poumon ?) vélocipédique : l’ami Froome vient d’être pris le nez dans la Ventoline, ou plus exactement, dans le salbutamol, une substance qui assure une bronchodilatation rapide et agit en quelques minutes, aux effets persistants quatre à six heures (soit grosso-modo la durée d’une étape du Tour).

Ce n’est pas la première fois que des manoeuvres à effets dilatatoires (et non dilatoires, qui elles tendent à faire traîner) sont mises à l’index (permettez-moi cet a parte, mais montrer du doigt pour prendre à la gorge ce qui se prend au nez ou à la bouche est inepte).

L’affaire est d’importance car c’est une fois encore le leader qui, après l’ami Lance, est concerné, risquant là aussi une destitution (avoir pignon sur rue est bien difficile à tenir).

Le gars aux cuissards faits main est geignard (à mort tisseur !) : on lui aurait lancé de l’urine (il ne connaît pas son bonheur, il y en a à qui cela plaît), il se serait fait insulter (il ne connaît pas son bonheur, il y en a à qui...), voire bousculer (il ne connaît pas son bonheur, il...).

A mettre au crédit de l’homme-tige, cette performance qu’est sa course à pied dans le Mont Ventoux pour continuer à gravir l’une des pentes du Tour 2016 : du jamais vu, un summum au sommet pour une sommité (du chasse-patate…sans patate !) !

Qui n’a pas vu Froome sur son engin ne peut comprendre : d’une inélégance inégalée, il mouline plus vite que son ombre dans les côtes aux forts pourcentages, tête, non dans le guidon, mais entièrement tournée vers le sol (il cherche quoi : une pièce, un bidon, une barre chocolatée ?), le corps se balançant sans que l’on sache trop où cela va mener.

Depuis plusieurs coups de pédale la question se pose de son ou non dopage : le problème est que la sulfureuse équipe Sky sait très bien jusqu’où elle peut ne pas aller.

L’on a cherché un moteur caché dans le cadre, puis dans la roue, envisagé des aimants qui augmenteraient la puissance cinétique : peu de preuves et pour cause, l’un des dictons en vue dans les pelotons étant que la fraude a toujours un train (sinon deux) d’avance sur la technologie appliquée aux contrôles (si ce n’est pas de l’échappée, je n’y connais rien !).

 Oui, décidément, cela va une fois de plus mal pour le vélo : à peine à nouveau en selle car presque lavé de tout soupçon, le voilà qui re-déraille, la valve n’est plus étanche ! Il y a de quoi avoir une dent contre les coureurs, ne plus avoir envie de goûter aux grands plateaux que l’on nous sert l’été venu, être un pneu fatigué de toutes rustines mises là pour cacher les trous dans l’éthique.

Il doit bien y avoir moyeu de faire quelque chose non ?

Pas besoin d’en connaître un rayon pour voir que cela déjante, que la roue ne tourne pas dans le bon sens, que l’on sort du cadre et que ça déconne à pleins tubes : il va falloir changer de vitesse !

Guidons et mettons aux manettes sur le bord des routes des cocottes munies de fourches, de colliers de serrage, de cintres et de potences à l’attention de qui doit se retrouver hauban de la société : jetons les bases de la chaîne de vertu, donnons un tour de manivelle, achetons de nouvelles cassettes et mettons un frein à la désolation !

 Moralité froomesque : l’as-mutique va devoir changer de braquet.