Pénalisation de la transmission et de l'expositon par voie sexuelle au VIH (1ère partie)
La pénalisation de la transmission sexuelle du VIH donne un contre-signal aux citoyens sexuellement actifs : ne vous faites pas dépister, car en cas de séropositivité, vous pourriez désormais être trainés en justice. Du point de vue strictement médical c’est absurde : plus tôt on est dépisté, moins l’impact de la maladie sera fort (et la mort évitée). Et vis-à-vis de la lutte contre le VIH-sida, c’est catastrophique ! Mais au-delà des effets contre-productifs en termes sanitaires, c’est l’impact sur les représentations sociales à propos des PVVIH qui est tout autant inquiétant : elles sont toutes assimilées à des contaminateurs potentiels, des criminels voire des assassins en puissance. On sait que la stigmatisation vulnérabilise les individus touchés : elle altère l’estime de soi, le bien-être et les capacités de dévoilement du statut sérologique – condition sine qua none pour négocier des pratiques sexuelles à moindre risque. Alors même que certaines minorités ethniques et sexuelles fortement séroconcernées (migrant-e-s, travailleurs et travailleuses du sexe, prisonniers, toxicomanes, trans et homosexuels) vivent déjà des discriminations en raison de leur identité, est-ce pertinent de leur adjoindre une autre source de stigmatisation quand elles vivent avec le VIH ? [[Les travailleuses et travailleurs du sexe connaissent une pression énorme de la part de leurs clients contre l’utilisation des capotes alors même que leur travail et leur vie sont déjà amplement criminalisés !]]. Ce cercle vicieux d’exclusions multiples n’a pas de sens : alors que l’écrasante majorité des PVVIH sont responsables [[95% d’entre elles n’ont pas transmis le VIH en 2006 aux États-Unis [3].]], il semble logique que de nombreuses personnes préfèrent rester séro-interrogatives à l’idée de devoir vivre avec le stigmate de la séropositivité et d’être potentiellement criminalisées.
C’est précisément pour toutes ces raisons que l’Organisation Mondiale de
Et puis, quid des autres maladies transmissibles ? La transmission du virus du papillome humain (VPH), responsable de tant de cancers du col de l’utérus et de cancers colorectaux, et dont une écrasante majorité de la population est porteuse, va-t-elle être à son tour criminalisée ? Et les hépatites B et C ? Voire même l’herpès… Va-t-on pouvoir poursuivre son collègue de travail qui ne s’est pas fait vacciné contre la grippe A(H1N1) ?
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Commentaires
Bonsoir Sébastien
Je t'aime ; tu le sais
Complètement complet