Les archives communautaires

Voilà 3 ans cet été que j'ai été diagnostiqué.
L'année 2015 a été la pire année de ma vie  En tout cas l'année qui m'a le plus rapproché du sentiment que c'était la fin. Je me suis renfermé, plongé dans l'alcool, foutu pour foutu..
Évidemment, avec du recul, je me dis que c'est idiot. Je refusais d'entendre les médecins, les infirmières et les gens du forum qui disaient qu'un diagnostique VIH ne signifie pas une mort imminente.
Après le choc initiale de l' annonce sont venus les peurs et les angoisses liées au traitement (peur de la lipo, d'eruptions cutanées, de bousiller mon foie, mes reins, peur de devenir un jeune vieux, une épave quoi).
Il m'a fallu 3 mois et une insistance croissante de mon immuno pour que je commence mon traitement. Certes c'était moins pire que ce que je pensais mais pas le top non plus. De grosses fatigues handicapantes, des maux de ventre, diarrhées mais surtout cette fatigue indescriptible que je n'avais jamais connue. Tout ça avec une prise d'alcool excessive.

Bref j'étais en train de me tuer tout seul, pas le VIH.
J'ai eu des périodes difficiles. Calculs rénaux à répétitions, hépatite rare liée à un retour de siphilis, une pneumonie qui m'a fallu 10 jours en quarantaine à l'hôpital car ils suspectaient, à tort heureusement, une tuberculose.
Et puis en 2016, je change d'immuno pour diverses raisons. Elle trouve mon traitement initial trop fort et me propose un autre traitement. J'ai eu peur du changement et c'est en 2017 que j'ai finalement accepté le Triumeq. Mais quel idiot j'ai été de ne pas l'avoir écoutée ! Triumeq a vraiment changé ma vie. Stop les grosses fatigues, moins de maux de ventre.
J'ai remonté la pente peu à peu. Je suis abstinent de tout alcool depuis 5 mois et j'en suis ravi. J'ai réalisé que mes fatigues et maux de ventre étaient aussi causés par ma conso excessive d'alcool, pas juste à cause du traitement.
J'admets désormais que le futur peut être agréable, je recommence à faire des projets. Je médite beaucoup, c'est d'ailleurs cela qui m'a aidé avec mon addiction à l'alcool. Lors de mes méditations, je parle à mon virus. Non pas pour le traiter de sale virus de merde qui a envahi mon corps mais je lui parle plutôt comme à un coloc avec qui il vaut mieux avoir une entente cordiale. Ça peut paraître idiot mais ça m'aide beaucoup de ne plus voir le VIH comme un ennemi avec qui je vais devoir vivre jusqu'à la fin de mes jours.
Je ne suis plus trop présent sur le forum depuis 2016 mais seronet m'a été d'un grand soutien la première année, j'avais des tas de questions.

J'espère que mon témoignage pourra aider les personnes qui viennent d'être diagnostiquées récemment. Non, tout n'est pas perdu, bien au contraire !

Pour ma part j'espère pouvoir souhaiter un joyeux anniversaire à mon virus encore de nombreuses années !

Merci de m'avoir lu !