10 000 mort pour mauvais usage des médicaments

26 Mars 2018
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Le Collectif bon usage du médicament, un collectif de professionnels de la santé (dont, entre autres : FSPF, USPO, CNPG, CSMF, Ordre National des Infirmiers, le LEEM, Teva, Klesia, Malakoff Médéric, Korian, ADMR, Vidal et CompuGroup Medical (CGM), etc.), indique dans un communiqué (22 mars) que la moitié des morts causées chaque année par une mauvaise utilisation des médicaments est évitable. Le Collectif bon usage du médicament regroupe des professions paramédicales, pharmaceutiques, mais aussi des professionnels de l'industrie pharmaceutique et de l'assurance complémentaire santé ou encore des systèmes d'information liés à la santé. Dans un communiqué, le collectif explique : "Mauvais dosage, mauvaise prise, non-respect du traitement prescrit, interaction entre plusieurs médicaments... Les causes d'un accident lié à un médicament sont diverses et les conséquences, loin d'être anodines." Les mésusages du médicament "sont responsables chaque année de plus de 10 000 décès", soit "trois fois plus que les accidents de la route", souligne le collectif. S'ajoutent "plus de 130 000 hospitalisations", qui durent en moyenne une dizaine de jours, précise l’AFP. "Dans 45 à 70 % des cas", ces accidents "seraient évitables", estime le collectif. Un rapport d'expert-e-s remis au ministère de la Santé en 2013 soulignait déjà que la France était un "mauvais élève européen", dans ce domaine, en particulier parce qu’on y consomme beaucoup de médicaments, vraisemblablement trop. Les personnes le plus à risque sont les personnes âgées. Entre 75 et 84 ans, elles prennent, en effet, quatre médicaments différents, en moyenne. "Les signes d'alerte sont très banals : une fatigue excessive, une diminution de l'appétit, une perte de poids, des vertiges, un malaise, des troubles de l'équilibre, une chute, des pertes de mémoire, des troubles digestifs ou urinaires, des palpitations, des troubles de la vision", rappelle le Collectif. Cette question du mésusage du médicament a fait l’objet d’un colloque (22 mars). A cette occasion, le Collectif a présenté à la ministre de la Santé Agnès Buzyn "dix préconisations pour encourager la politique du bon usage du médicament". Il s’agit de :
1 - Fixer un objectif de réduction des décès et des hospitalisations dus au mauvais usage du médicament, à 5 ans
2 - Créer un Observatoire du bon usage du médicament
3 - Renforcer la formation de tous les professionnels de santé au bon usage du médicament
4 - Encourager la coopération médecins-pharmaciens au travers du Développement Professionnel Continu
5 - Sensibiliser les jeunes et les salariés au bon usage du médicament via le Service Sanitaire
6 - Relancer les campagnes d’information grand public sur le bon usage, portées par les autorités de santé
7 - Généraliser dans les logiciels d’aide à la prescription, la détection des interactions médicamenteuses provenant de multi-prescriptions
8 - Accélérer, via le DMP (Dossier Médical Partagé), la mise à disposition des outils de partage des données patients entre professionnels de santé et œuvrer à leur bonne utilisation
9 - Rendre inter opérables les messageries sécurisées entre professionnels de santé (ville / hôpital)
10 - Mettre en place un numéro vert à destination des médecins et pharmaciens pour leur permettre de contacter un référent médicament dans les situations complexes.