90-90-90 : certains pays sont à la traîne

6 Septembre 2015
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Présentée à la conférence IAS de Vancouver, une analyse mondiale des cascades de soins et traitement du VIH  montre que l’objectif 90-90-90 de l’Onusida est atteignable par certains pays et très lointain pour d’autres. L’objectif 90-90-90 vise à dépister 90 % des personnes séropositives, à administrer le traitement antirétroviral à 90 % des personnes dépistées et à atteindre une charge virale indétectable chez 90 % des personnes sous traitement, d’ici à 2020. C’est particulièrement loin d’être le cas en Europe de l’Est (Russie, Ukraine, etc.) où la situation est bien moins bonne que dans certains pays d’Afrique, alors que les ressources y sont plus élevées. Les chercheurs britanniques et suisses qui ont conduit ces travaux expliquent que des pays comme la Suisse, l’Australie et le Royaume-Uni ont la plus haute proportion de personnes séropositives avec une charge virale indétectable au total : 60 %. Aux Etats-Unis, le chiffre n’est que de 30 %. Si on regarde au niveau mondial, on voit bien là où le bât blesse explique le site d’infos aidsmap. Dans la stratégie onusienne, il faudrait que 90 % des personnes vivant avec le VIH soient dépistées. Aujourd’hui, au niveau mondial, on estime que près de 37 millions de personnes sont séropositives, dont 53 % seulement ont été dépistées. Si on regarde le second critère : 90 % des personnes dépistées sous traitement, on voit aussi le décalage puisqu’au niveau mondial : 41 % seulement des personnes dépistées sont sous traitement, etc. Ces chiffres globaux traduisent des problèmes dans de nombreux pays qui empêchent les cascades de bien fonctionner. Dans tel pays c’est le dépistage qui est lacunaire, dans un autre le dépistage sera efficace et proche de l’objectif de 90 %, mais c’est la mise sous traitement qui posera problème, etc. Dans les conditions actuellement décrites, on voit assez mal comment l’ensemble des pays pourra atteindre l’objectif 90-90-90.