Discriminations à l’embauche au Canada

17 Février 2017
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La Coalition des organismes communautaires québécois de lutte contre le sida (Cocq-sida) a salué (13 février) la décision du tribunal des droits de la personne qui reconnaît le caractère discriminatoire du questionnaire médical pré-embauche du Centre intégré de santé et de services sociaux (Cisss) des Laurentides. C’est la Cocq-sida qui avait dénoncé la mise en place d’un questionnaire discriminatoire en matière de VIH qui constituait une discrimination à l’embauche des personnes vivant avec le VIH. Pour la Cocq-sida, cette décision du tribunal des droits de la personne "représente un pas dans la bonne direction", mais note l’organisme, cette décision ne "concerne qu'un cas précis et ne touche qu'un corps de métier, la psychologie, au sein du Cisss des Laurentides". "Dans ce contexte, il est pertinent de se demander si le questionnaire de santé de ce Cisss sera révisé pour l'ensemble des corps de métier ou seulement pour les postes de psychologue", interroge la Cocq-sida. Même interrogation sur le caractère général… la décision "n'interdit pas l'utilisation de tels questionnaires dans les autres Cisss et les divers centres intégrés universitaires de santé et de services sociaux (Ciusss)". Or, l’organisme veut la suppression de ce risque de discrimination, via les questionnaires de santé, pour l’ensemble des professionnels de toutes ces structures. Ce que ne permet ce jugement. "Au-delà du réseau de la santé, cette utilisation de questionnaires discriminants est répandue. La Cocq-sida et ses partenaires sont informés de nombreux autres cas de discrimination dans d'autres institutions publiques et privées". Dans son communiqué, l’organisme de lutte contre le sida rappelle que "selon la Commission des droits de la personne et des droits de la jeunesse, ce type de questionnaire qui dresse un portrait détaillé de l'état de santé d'un candidat et pose des questions très larges qui ne sont pas directement et rationnellement en lien avec des aptitudes et qualités requises pour l'emploi, est discriminatoire". Pourtant, dans les faits, ce type de questionnaire est encore largement utilisé, mais les protestations et actions entreprises par les associations dont la Cocq-sida. "La Cocq-sida espère que le jugement rendu par le Tribunal va conduire l'ensemble des employeurs du Québec à mettre fin immédiatement à cette pratique discriminatoire systémique et à respecter la Charte des droits et libertés de la personne", conclut l’organisme.