Drogues : données du rapport 2016 de l’OEDT

12 Juin 2016
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L'Observatoire européen des drogues et des toxicomanies (OEDT) a publié son rapport 2016. Il y constate une hausse de la consommation d'un cannabis toujours plus fort, la résurgence de l'ecstasy et le développement des marchés en ligne. Plus de 88 millions d'adultes, soit plus d'un quart des personnes âgées de 15 à 64 ans dans l'Union européenne, ont déjà consommé des drogues. "L'Europe est confrontée à des problèmes de drogues de plus en plus importants. L'offre et la demande de nouvelles substances psychoactives, de stimulants, d'héroïne et d'autres opiacés continuent d'augmenter, ce qui a des conséquences majeures en termes de santé publique", note Dimitris Avramopoulos, commissaire européen pour les Affaires intérieures, cité dans le rapport. Le marché des drogues illicites dans l'Union Européenne est estimé à 24,3 milliards d'euros en 2013. Avec 38 %, le cannabis représente la plus grande part de ce marché. L'observatoire estime à environ 1 % la part des adultes européens consommateurs quotidiens ou quasi quotidiens de cannabis. Il représente d’ailleurs les trois quarts des saisies de drogue en Europe (50 % pour l'herbe et 24 % pour la résine). Viennent ensuite, en termes de consommation, l'héroïne (28 %), la cocaïne (24 %), les amphétamines (8 %) et l'ecstasy (3 %). "Des poudres, cristaux et comprimés fortement dosés, avec toute une série de logos, de couleurs et de formes, sont disponibles, de même qu'une production à la commande et un recours à un marketing sophistiqué et ciblé. Il pourrait s'agir d'une stratégie délibérément mise en œuvre par les producteurs afin d'améliorer la réputation de cette drogue après une longue période pendant laquelle sa piètre qualité" et les nombreux faux ont fait diminuer sa consommation, note le rapport de l’OEDT. L'observatoire souligne que "le potentiel d'expansion de l'offre de drogues en ligne semble considérable", avec le marché des "darknets" (réseaux clandestins non référencés), les échanges de personne à personne, le cryptage des données et des techniques de paiement difficiles à retracer, même si la plupart des transactions se déroulent hors ligne. Enfin, l'OEDT met en garde contre les nouvelles substances psychoactives parfois toxiques. Pas moins de 98 nouvelles substances ont été signalées en 2015, 101 en 2014.