Fonds mondial : seulement 14 milliards

15 Janvier 2019
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Mauvaise nouvelle. À quelques mois de la conférence de reconstitution des fonds du Fonds mondial, c’est une triste annonce qui vient d’être faite, vendredi 11 janvier. Dans un communiqué, plusieurs organisations non gouvernementales de lutte contre le sida et de santé mondiale ont indiqué le montant qui sera demandé aux États quant à leur financement du Fonds mondial, pour la période 2020-2022. 14 milliards de dollars seront demandés, a déclaré, le même jour, l’Élysée. Soit à peine un milliard de plus que pour la période précédente. « Les objectifs financiers annoncés aujourd’hui par la France et le Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme ne correspondent pas aux investissements préconisés par l’Onu pour mettre fin aux trois pandémies d’ici à 2030 », déplorent les ONG dans leur texte commun. Car les différents rapports sur le sujet indiquent qu’il faudrait au moins trois milliards de plus, soit un écart béant. « Selon les experts indépendants du Global fund advocates Network, de 16,8 à 18 milliards de dollars devraient être investis via le Fonds mondial, sur la période 2020-2022, pour atteindre les objectifs d’éradication des trois pandémies d’ici à 2030, fixés par les Nations Unies », explique encore AIDES, Médecins du Monde, Coalition PLUS et Action Santé mondiale. Alors que la 6e Conférence de reconstitution du Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme se tiendra à Lyon le 10 octobre 2019, c’est un très mauvais signal envoyé aux communautés impliquées dans la lutte à travers le monde contre les trois grandes pandémies, dont le sida. Les ONG rappellent aussi que les États s’étaient engagés à augmenter fortement les financements en misant sur la fin de l’épidémie, peu réalisable avec seulement 8 % d’augmentation. Les conséquences sont concrètes : selon les projections de l’Onusida, un retard de cinq ans dans la réalisation des objectifs pour 2020 provoquerait 2,1 millions d’infections supplémentaires au VIH et un million de morts supplémentaires entre 2017 et 2030, dans les 10 pays les plus touchés par l’épidémie, avertit le communiqué.