Harcèlement : l’Onusida se réforme en interne

16 Mars 2018
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Pas d’autres choix que de se montrer exemplaire ; question de contexte (les affaires de harcèlement dont sont victimes les femmes dans le monde entier) et de timing (la Journée internationale des Droits des femmes). Le 27 février dernier, l’Onusida a sorti un "plan en cinq points visant à prévenir et remédier à toutes les formes de harcèlement pour plus de responsabilité et de transparence au sein de l’Onusida". C’est le directeur exécutif, Michel Sidibé, qui a annoncé ce plan en cinq points pour "prévenir et lutter contre le harcèlement, y compris sexuel, et les comportements contraires à l’éthique au sein de l’Onusida". L’objectif est de veiller à ce que les comportements inappropriés et les abus d’autorité soient repérés très tôt, que des mesures soient prises rapidement et de manière efficace en suivant une procédure établie, et que les mesures prises soient correctement documentées. Cette initiative est la réaction à l’affaire concernant Luiz Lourès, le numéro 2 de l’Onusida, dont le mandat prend fin en mars et qui ne se représentait pas pour un second mandat à cause d’une ancienne affaire de harcèlement sexuel dont le traitement par le service RH est controversé. "Je suis en train de mettre en place des mécanismes visant à réexaminer toutes les politiques de l’Onusida sur le harcèlement sexuel, l’abus d’autorité et les comportements contraires à l’éthique, en veillant à ce que toutes les mesures prises à ce jour fassent l’objet d’une évaluation professionnelle afin de déterminer si la mise en œuvre de ces mesures présente des lacunes", a déclaré Michel Sidibé. La mise en œuvre de ce plan sera dirigée par Gunilla Carlsson, récemment nommée au poste de Directrice exécutive adjointe chargée de la gestion et de la gouvernance. Des personnes référentes seront nommées dans chaque département, bureau de pays, bureau de liaison et bureau régional de l’institution. Une plate-forme ouverte sera créée pour que le personnel puisse signaler des faits de harcèlement, des abus d’autorité ou des comportements contraires à l’éthique observés au sein de l’organisation. La formation en face-à-face des membres du personnel sera renforcée pour aider ceux-ci à reconnaître un comportement inapproprié, améliorer leurs aptitudes à prévenir le harcèlement et leur donner les moyens de signaler rapidement les cas d’abus qu’ils pourraient rencontrer ou observer. Par ailleurs, l’ONUSIDA va élaborer et mener chaque année une enquête exhaustive et indépendante à l’échelle de l’organisation sur le bien-être du personnel, qui contiendra des questions sur le harcèlement, notamment sexuel, et les comportements contraires à l’éthique. "L’Onusida défend sa vision, à savoir : zéro nouvelle infection par le VIH, zéro discrimination et zéro décès lié au sida", a indiqué Michel Sidibé, dans un communiqué de l’agence onusienne. "La tolérance zéro pour le harcèlement sexuel est un point central de notre action et fait partie de notre mission", a-t-il ajouté.