Hépatite C, encore un effort demande MdM

13 Avril 2018
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Cette semaine se tient à Paris le Congrès international sur les maladies du foie (EASL). Quatre ans après l’arrivée de ces nouvelles thérapies, où en est-on de la lutte contre l’hépatite C ? Cette question, Médecins du Monde (MdM) la pose dans un billet de blog publié (11 avril) sur Mediapart.,"En France, le rationnement administratif des nouveaux traitements contre l’hépatite C n’a été totalement levé qu’il y a un an. A ce jour, 60 000 patients en ont bénéficié, soit environ un quart des personnes vivant avec le virus de l’hépatite C", explique le docteur Françoise Sivignon, présidente de Médecins du Monde. Sur le plan international, l’ONG note que "moins de 5 % des 71 millions de personnes vivant avec le VHC ont eu accès aux nouvelles thérapies". De plus en 2015, le "nombre de personnes guéries est inférieur à celui des nouvelles infections, et l’épidémie d’hépatite C continue de croitre". Pour l’ONG, la cause principale de cette situation tient dans le fait que les traitements "sont trop chers et encore peu accessibles". "Dans la plupart des pays, le prix des traitements et des diagnostics empêche la mise en place de programmes nationaux de prise en charge et reste à la charge des patients, représentant souvent plusieurs mois de salaires", indique Françoise Sivignon. Et tout comme SOS Hépatites, Médecins du Monde rappelle qu’une des clés de la fin du VHC est le dépistage. On sait que l’Organisation mondiale de la santé estime que 80 % des personnes vivant avec le VHC ne connaissent pas leur statut. En France, c’est le cas d’environ 30% des personnes infectées (75 000 personnes), rappelle l’ONG. Cette dernière n’est pas tout à fait sur la même ligne, elle estime, en effet, qu’une des difficultés actuelles "tient au fait que les personnes les plus vulnérables à la transmission du virus de l’hépatite C sont le plus souvent marginalisées et à l’écart du système de soins : personnes qui s’injectent des drogues, migrants, personnes détenues ou anciennement détenues". "A Médecins du Monde (…) nous constatons que le statut social, légal, administratif est un frein considérable à l’accès aux soins. Encore trop peu de pays acceptent ainsi de mettre des seringues stériles et autres outils de prévention à disposition des personnes usagères de drogues. En France, où la politique de réduction des risques est inscrite dans la loi, un tiers des personnes usagères ont un accès difficile au matériel et programmes de prévention. Malgré les recommandations des professionnels de santé, les dispositifs de réduction de risques ne sont pas disponibles en prison", rappelle-t-elle. Sur ce point, MdM qui appelle "à un accès effectif aux services de réduction des risques et à la dépénalisation de l’usage de drogues", espère, "l’heure où le gouvernement développe un nouveau plan de lutte contre les drogues et conduites addictives", et porte un projet de réforme pénale de la politique des drogues, être entendu.
Plus d’infos sur : Rapport "Vers l’élimination de l’hépatite C : des tests plus simples et des génériques abordables" et la Déclaration "Hépatite C : pas d'élimination sans dépénalisation !"