Homophobie : L’impunité, c’est fini !

25 Janvier 2019
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Un slogan : « L’impunité, c’est fini ! ». Une action… de masse. Plus de 200 plaintes pour homophobie ont été déposées de façon concertée un peu partout en France à l’initiative du Réseau Avocats Gay-friendly, de Stop Homophobie, de l’association Mousse et du cabinet Deshoulières Avocats. Au total : 200 plaintes ont déposées le 17 janvier 2019 par 20 avocats-es auprès de 12 tribunaux. Dans un communiqué, les cabinets et structures à l’initiative de cette démarche inédite entendent dénoncer la permanence, sur Internet de « propos de haine homophobe d’une violence inouïe ». Et les auteurs-es de cette action de citer des propos repérés et visés par les plaintes : « Il est temps de dire que les homos n’ont pas leur place dans ce monde » ; « On espère qu'une bombe explosera dans vos locaux » ; « Si je pouvais, je ferai subir le même sort au pd de France que les Tchétchènes » ; « Déjà on a plus le droit de les cramer alors si maintenant, en plus, on commence à les considérer comme des gens normaux » ; « Bandes de gros shlag de PD de merde vous mériterais de mourir les PD » ; « Qu'on te retrouve et te nique tout t'es mort abrutit de pédale »  « Donc aujourd’hui , être une merd* intégrale est une marque de fierté ? » ; « Les propos chargés de haine LGBTphobe sont de plus en plus nombreux et de plus en plus violents sur les réseaux sociaux. Leurs auteurs jouissent d’une impunité quasi totale, au point qu’ils interviennent souvent à visage découvert, sans aucune crainte des sanctions alors même que leurs publications constituent des délits réprimés par le Code pénal, rappelle un communiqué commun. Mais ils ont la certitude, souvent justifiée, de n’encourir aucune punition, pas même la censure des modérateurs des sites concernés… ». La situation actuelle est grave, mais elle s’aggrave. « En octobre 2018, le ministère de l'Intérieur confirmait une augmentation de 15 % des plaintes pour « agression homophobe ». Dans le même temps, une enquête réalisée par nos soins auprès du public LGBT indique que : 80% des 3 000 répondants-es constatent que l’homophobie s’aggrave ; 75% de la population LGBT déclare avoir subi directement ou indirectement une agression ; plus du tiers des répondants-es se sent en situation d’insécurité au quotidien », note le communiqué. Si ces cabinets juridiques et ces structures se lancent dans une telle opération, c’est parce qu’elles ont le sentiment que la réaction des pouvoirs publics est « molle et inefficace », puisque le phénomène s’aggrave. Selon la même enquête, « plus de 80 % des répondants-es estiment que les pouvoirs publics ne font pas ce qu’il faut pour lutter contre l’homophobie. La justice est notamment pointée du doigt quant aux peines prononcées, jugées trop rares et peu dissuasives. Est également jugée très durement l’incapacité ou l’absence de volonté des pouvoirs publics à imposer le respect du droit sur les réseaux sociaux ». Le Réseau des Avocats, Médecins et Notaires Gay-friendly, les associations Stop Homophobie et Mousse, ainsi que le cabinet Deshoulières Avocats ont donc uni leurs forces pour que « cesse l’impunité » : en ouvrant une phase de « testing » sur deux mois qui a permis de relever des centaines de propos odieux ; en déposant simultanément ce 17 janvier sur l’ensemble du territoire, 213 plaintes avec constitution de partie civile en vue d’obtenir des condamnations exemplaires à l’encontre des auteurs de ces délits ; en alertant les médias pour relayer le plus largement possible un message d’interdiction et de responsabilité. Dans son communiqué, le collectif, indique que « désormais nous mènerons une veille continue sur les réseaux sociaux et nous engagerons des procédures aussi souvent que nécessaire ! »