Iran : les contraintes sur la sexualité font le jeu du VIH

5 Août 2016
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Le fait de pas pouvoir parler "ouvertement" de sexe en Iran contribue à l'augmentation des cas d’infections au VIH liés à des relations sexuelles non protégées, a affirmé, le 13 juillet dernier, le vice-ministre iranien de la Santé, cité par l'agence de presse officielle Irna. "La transmission du sida lors de relations sexuelles est en augmentation et la population doit en être ouvertement informée si nous voulons contrôler" le phénomène, a déclaré le vice-ministre, Ali Akbar Sayari, lors d'une conférence de presse avec la participation de l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Ali Akbar Sayari a indiqué que la transmission du VIH par voie sexuelle "a doublé en une décennie de 15 % à 30 %". En raison des contraintes religieuses et culturelles, "nous ne pouvons pas examiner ces questions ouvertement et de manière transparente avec la population", a-t-il ajouté. "Par exemple, nous ne pouvons pas parler des préservatifs". Ces derniers sont certes en vente libre dans les pharmacies et certains supermarchés, mais, socialement, il est mal vu de s'en procurer devant autrui car les relations sexuelles en dehors du mariage sont illégales, conformément à la charia appliquée en Iran. La prostitution, théoriquement interdite, existe pourtant. De "nouveaux centres" de santé ont été ouverts pour les travailleuses du sexe "où elles sont examinées et où on leur donne une formation sur les maladies sexuellement transmissibles ainsi que des contraceptifs gratuits", a indiqué le ministre de la Santé. Le ministère de la Santé chiffre à 32 000 le nombre de personnes vivant avec le VIH en Iran, en majorité des hommes (84 %). L'Onusida estime qu’elles seraient deux à trois fois plus nombreuses. La population du pays est de 77,45 millions d’habitants.