IST : notification aux partenaires

11 Février 2019
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Faut-il et peut-on en l’état actuel de la législation proposer un accompagnement à la notification aux partenaires ? Le cadre légal actuel ne permet pas la divulgation directe aux partenaires (notification) par une tierce personne même si la personne nouvellement diagnostiquée par le VIH ou d’autres infections sexuellement transmissibles (dite patient-e index) a donné son accord pour initier une telle démarche. Cela constituerait une rupture du secret professionnel auquel sont soumis les soignants-es et aussi les acteurs associatifs. La violation du secret professionnel est sanctionnée au plan pénal. Autrement dit, le cadre actuel ne permet pas de notifier à la place des personnes. Pour le moment, il est seulement possible pour les acteurs-trices de prévention d’accompagner, de motiver la « personne index » à notifier par elle-même et par quelque moyen que ce soit, de manière anonyme ou pas (discussion en face à face, SMS, appel téléphonique, mail, messagerie Whatsapp, lettre, etc.). L’objectif de ces notifications est d’inciter aux dépistages et aux mises sous traitements adéquats. L’entretien et l’accompagnement proposés à une personne souhaitant informer des partenaires doivent permettre d’identifier les personnes à notifier et la meilleure manière de le faire en proposant une aide à la formulation de la notification. Aujourd’hui, il n’existe pas de plate-forme d’envoi de SMS ou de mails comme celle utilisée au Checkpoint Lisbonne et qui permettrait un envoi multiple et anonyme. D’ici quelques-mois, l’application WeFlash sera disponible pour les utilisateurs-trices de la Prep et permettra une fonctionnalité de notification anonyme des IST aux partenaires à condition que les partenaires aient tous deux préalablement téléchargés l’application et partagé leur système de QR-code en se « flashant ». C’est bien parce que le cadre légal est défavorable,  alors même que la notification aux partenaires est un outil pertinent à utiliser qu’une saisine de la Haute autorité de santé (HAS) a été effectuée par le ministère de la Santé et des Solidarités. AIDES a soutenu une inscription rapide au programme de travail de la HAS afin de disposer d’un cadre plus adapté et opérationnel pour les acteurs, soignants ou non, de l’accompagnement.