La Tanzanie ouvertement homophobe

Encore une idée de génie ! Le ministre tanzanien de l’Intérieur veut "arrêter et traduire en justice" toutes les organisations qui défendent les droits des homosexuels, indique l’AFP. Mwigulu Nchemba a également menacé d’expulser "sans le moindre délai" tout étranger pris à mener des campagnes pour le compte de ces organisations. "Je voudrais rappeler et avertir toutes les organisations et institutions qui font campagne et prétendent défendre les intérêts des homosexuels. Nous allons arrêter et traduire en justice tous ceux qui sont impliqués", a lancé le ministre, le 25 juin dernier. "Ceux qui veulent l’homosexualité devraient partir vivre dans les pays qui acceptent ce genre de pratiques", a-t-il ajouté dans un discours prononcé lors d’une cérémonie de levée de fonds pour la construction d’une église, dans le centre du pays. Selon le quotidien gouvernemental "Daily News", Mwigulu Nchemba a également prévenu que "s’il y a une organisation dans le pays qui soutient et plaide en faveur de l’homosexualité, elle perdra son enregistrement". "Si nous trouvons un étranger menant cette campagne, il ou elle sera déporté-e [le ministre doit vouloir dire : expulsée !] sans le moindre délai. Ils n’auront même pas le temps de retirer leur téléphone portable de la prise électrique", a-t-il par ailleurs menacé. Ils nous ont apporté la drogue, les pratiques homosexuelles que même les vaches réprouvent". Cette sortie homophobe fait un écho direct aux récents propos (22 juin) du président tanzanien, John Magufuli, qui s’en était pris aux organisations qui défendent les droits des LGBT avec les mêmes mots. John Magufuli ne semble pas craindre les menaces d’une éventuelle suspension des aides par les bailleurs, qui voient d’un mauvais œil les atteintes aux droits des personnes LGBT. "Vous, vous élevez du bétail ; mais avez-vous jamais vu une chèvre ou un porc se livrer à ce jeu ? Et ces gens veulent que les Tanzaniens s’y adonnent", a-t-il lancé dans son discours du 22 juin. L’homosexualité est illégale en Tanzanie, et punie de lourdes peines de prison. En février dernier, le gouvernement tanzanien avait déjà menacé de publier des listes de noms de personnes prétendument homosexuelles. Dans le même temps, les autorités avaient ordonné la fermeture de plusieurs centres de santé dédiés à la lutte contre le sida, les accusant de promouvoir l’homosexualité.