L’AAH revalorisée à 860 euros

8 Novembre 2018
1 813 lectures
Notez l'article : 
0
 

L’allocation adulte handicapé (AAH) est passée à 860 euros le 1er novembre 2018. Elle passera à 900 euros le 1er novembre 2019, a annoncé (31 octobre) le Premier ministre Edouard Philippe. Elle était jusqu’alors pour une personne seule de 810 euros. Cette allocation, qui bénéficie à plus d’un million de personnes en situation de handicap, fera par ailleurs l’objet de revalorisations « à hauteur de l’inflation » en avril 2018 et 2019, a précisé Edouard Philippe. Pendant la campagne présidentielle, Emmanuel Macron avait promis d’augmenter à 900 euros l’AAH. Selon le Premier ministre, cette hausse de 90 euros en deux ans représente « un effort supplémentaire de deux milliards d’euros sur le quinquennat » pour « corriger le niveau insuffisant de cette allocation ». L’AAH est versée sous conditions de ressources aux personnes handicapées de plus de 20 ans et n'ayant pas encore l'âge de la retraite. La nouvelle augmentation ne sera effective pour les personnes bénéficiaires que lors du versement de décembre, indique le site handicap.fr (30 octobre). De son côté, APF France handicap dénonce une mesure en demi-teinte, dont sont exclus certains allocataires en couple. « Nous ne nions pas la réalité de cette augmentation, mais elle n'est pas aussi exceptionnelle que ce qui nous avait été promis car ses effets sont grignotés par d'autres mesures », a expliqué à l'AFP Véronique Bustreel, en charge du dossier Ressources à l'APF (Association des paralysés de France). Le principal problème, selon l'association, est que la revalorisation s'accompagne d'une redéfinition des plafonds de ressources applicables aux allocataires de l'AAH qui vivent en couple, c'est-à-dire environ 250 000 personnes sur les 1,129 million concernées. A partir du 1er novembre 2018, ce plafond est de 1,89 fois le montant de l'AAH, au lieu de deux fois l'AAH jusqu'à présent, si bien que 80 000 allocataires ne bénéficieront pas du tout de l'augmentation, et 150 000 seulement partiellement, indique Véronique Bustreel. Une proposition de loi (du groupe CRCE : communiste, républicain, citoyen et écologiste) prévoyant de ne plus tenir compte des revenus du conjoint dans le calcul de l'AAH a été rejetée à la fois par les députés-es de la majorité en avril 2018 puis le 24 octobre par la majorité au Sénat. Par ailleurs, comme l’indique le site handicap.fr, le gouvernement a décidé de réformer progressivement le complément de ressource (CR) de 179,31 euros par mois, versé en plus de l'AAH à quelque 70 000 personnes très lourdement handicapées, et donc exclues de facto du marché du travail. Les personnes demandant à bénéficier pour la première fois de cette prestation se verront octroyer à la place une autre allocation, moins favorable (la majoration pour la vie autonome, ou MVA, de 104,77 euros par mois), tandis que celles qui touchent actuellement le complément de ressources continueront à le percevoir, mais seulement pendant dix ans, après quoi la MVA remplacera totalement le CR. Mais comme les critères d'attribution du CR et de la MVA sont différents, on estime que « 7 000 à 10 000 personnes perdront le CR mais n'auront pas droit à la MVA », et perdront donc près de 180 euros par mois, explique la responsable Ressources de l’APF.