L'appel des solidarités de Nicolas Hulot

26 Mars 2017
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Nicolas Hulot et près de 80 ONG dont Emmaüs, ont lancé le 22 mars dernier un "appel des solidarités", pour peser sur la présidentielle et y "insuffler un supplément d'âme", explique l’AFP. "La solidarité est-elle une option ou une condition à la paix sociale et à la paix dans le monde ?", s'est interrogé Nicolas Hulot sur France Inter (23 mars), pour qui "il faut lui donner une autre dimension". C'est "un appel pour que nous ne soyons pas seulement guidés par la peur", a-t-il expliqué. "Les crises que nous traversons sont toutes liées à un déficit de solidarité", estiment les associations signataires de l'appel, invitant le plus grand nombre de citoyens à y adhérer, à un mois de l'élection présidentielle. Cette démarche de quelque 80 associations — inédite par son ampleur — entend pousser les politiques à faire de ce principe la pierre angulaire de leur action. Parmi ces organisations non gouvernementales figurent le WWF, Greenpeace, ATD Quart Monde, la Fondation Abbé Pierre, Les Petits frères des pauvres, Action contre la faim, Oxfam, ou encore l'Association des paralysés de France, Médecins du Monde, le Secours catholique, le Secours islamique, ou SOS Racisme, etc. La liste complète est sur le site dédié. Priorités mises en avant, "la lutte contre les inégalités, la fraude, l'évasion fiscale, l'impunité des banques, des politiques ou des multinationales". "Tout le monde parle d'équité ou de solidarité, très bien. Mais comment partager la richesse quand elle se concentre dans les mains de quelques-uns ? Comment la solidarité peut s'exprimer quand l'évasion fiscale représente l'équivalent de notre déficit budgétaire ? C'est impossible !", a lancé Nicolas Hulot. "A-t-on besoin d'être à la gauche de la gauche pour exiger que ce soit une priorité diplomatique, française et européenne ?", a-t-il ajouté. Pas question pour le collectif de donner une consigne de vote, a ajouté l'ancien candidat à la primaire des Verts en 2011. "Ce n'est pas à nous de nous substituer à la conscience du citoyen", a-t-il expliqué. Un panel de solutions sera remis aux parlementaires à la rentrée. L'appel insiste aussi sur la solidarité avec les personnes en difficulté ou discriminées en défendant l'accès aux soins, au logement, à l'éducation et l'égalité des territoires. Le texte s'adresse à ceux qui "sont parfois envahis par un sentiment d'impuissance", qui "continuent à s'entraider là où on nous dit qu'il faudrait se replier" ou qui "protègent la nature là où d'autres veulent la détruire", expliquent les associations signataires. "Il ne s'agit pas d'interpeller les candidats comme les enfants tirent sur la manche d'un adulte mais bien de leur donner un cap, un mandat "impératif", expliquent les organisations non gouvernementales et "pour l'imposer, il faut peser et pour peser il faut se compter". Chaque citoyen-ne est invité-e à signer l'appel en ligne ou gratuitement par SMS au 32321 en tapant le mot "Présent".