Le laboratoire Gilead chahuté en bourse

21 Mai 2018
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Ainsi va la vie de la bourse. Le laboratoire pharmaceutique Gilead Sciences a déçu Wall Street, tout début mai, à la suite de l’annonce de résultats financiers trimestriels inférieurs aux attentes de l’entreprise et de ses actionnaires. En cause, une baisse des ventes de ses médicaments anti-VHC. Lors de la période de janvier-mars 2018, le bénéfice net a plongé de 43,1 % à 1,54 milliard de dollars sur un an, explique l’AFP. Du côté des actionnaires, le bénéfice par action est passé à 1,48 dollar alors que les analystes financiers tablaient sur 1,67 dollar. Le chiffre d’affaires a chuté également de 22 % à 5,1 milliards de dollars, un montant également inférieur aux attentes (5,4 milliards de dollars). Ce qui s’est passé ensuite est dans la logique boursière : l’action a dévissé… comme disent les financiers. Mais qu’est-ce qui a inquiété les investisseurs ? L’idée d’une régulation des prix. En effet, les autorités américaines envisagent un possible encadrement des prix des médicaments des biotechs, cela fait suite aux débats sur les coûts exorbitants des services de santé aux Etats-Unis et des prix des médicaments. Comme le précise aussi l’AFP, il semble que les investisseurs aient mal pris le déclin accru des ventes de ses médicaments anti-VHC alors que Gilead avait indiqué en février que la situation était en train de se stabiliser. Or, Gilead, dont les prix sont restés longtemps bien plus chers, a beaucoup souffert de la concurrence des autres groupes pharmaceutiques qui ont baissé leurs prix. Les ventes de la division de médicaments chroniques (HCV), qui comprend les antiviraux à action directe Harvoni et Sovaldi, ont été divisées par plus de deux à 1,05 milliard de dollars. Bon, il ne faut pas pleurer sur le sort de Gilead qui table pour 2018 sur des ventes comprises entre 20 et 21 milliards de dollars ! Et puis, le laboratoire pharmaceutique n’a pas que des motifs de se plaindre (tout est relatif), les ventes de la branche des antirétroviraux (dont Truvada) se portent bien. Elles ont augmenté de 2 % à 3,33 milliards de dollars, principalement grâce aux recettes générées par Genvoya (emtricitabine, elvitégravir et TAF), un tout nouveau traitement anti-VIH.