Les évangéliques revendiquent une liberté de conscience

2 Septembre 2017
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Les protestants évangéliques ont adressé au Conseil des droits de l'Homme de l'Onu douze "recommandations" sur la liberté de conscience en France, exigeant notamment une possibilité d'objection pour les maires hostiles aux mariages des couples de même sexe, indique l’AFP. "Les événements dramatiques terroristes auxquels la France a dû faire face par la mise en place de l'état d'urgence, une société française fortement sécularisée et méfiante du fait religieux et la difficile acceptation d'un pluralisme d'expression sur des sujets sensibles justifient la nécessaire vigilance des Etats membres de l'ONU", prétend le Conseil national des évangéliques de France (Cnef) dans un rapport. Ce document a été transmis cet été au Conseil des droits de l'homme des Nations unies, en vue de l'"examen périodique universel" qui doit concerner la situation de la France en matière de libertés de conscience et d'expression lors d'une session prévue en janvier et février 2018. Pour dire les choses simplement, c’est clairement du lobbying pour définir un cadre de justification d’une attitude homophobe au prétexte de la liberté de conscience. Il s’agit rien de moins que de reconnaître que des élus pourraient ne pas appliquer la loi au motif de croyances personnelles ; une sacrée dérive. Le Cnef revendique la représentation de plus de 70 % des protestants évangéliques de France, des communautés religieuses en nette croissance, évaluées à quelque 650 000 pratiquants réguliers et souvent plus conservatrices que les Eglises historiques luthéro-réformées. Elles notoirement hostiles à l’égalité des droits, ne reconnaissent que le mariage hétérosexuel, etc. Très concrètement, le Cnef, dont le rapport est cosigné par les deux organisations européenne et mondiale auxquelles il appartient, demande l'ajout à la loi Taubira de 2013 d'une "clause de conscience" permettant aux élus municipaux "de ne pas célébrer de mariages de couples de personnes de même sexe lorsque leurs convictions s'y opposent", précise l’AFP. L'organisation évangélique souhaite aussi une modification du Code de la santé publique pour "prévoir une clause générale d'objection de conscience pour l'ensemble des soignants", notamment "dans les domaines de la procréation et de la fin de vie", tout "en garantissant l'accès aux soins". Le Cnef voudrait en outre "que les programmes de l'Éducation nationale et les méthodes pédagogiques respectent la liberté de pensée, de conscience et de religion des élèves et de leurs parents, notamment s'agissant de l'éducation à la sexualité et de la présentation du fait religieux". Enfin, hostile au délit d'entrave numérique à l'interruption volontaire de grossesse (IVG) récemment entré dans le droit, le Conseil des évangéliques plaide pour "que la liberté d'expression et de communication soit garantie pour permettre la mise à disposition d'informations pluralistes sur ce sujet délicat".