Loi Santé : la Fédération Addiction en mode critiques

31 Mars 2015
2 562 lectures
Notez l'article : 
0
 

Dans un communiqué (19 mars), la Fédération Addiction critique la loi de santé sur la question des addictions. La fédération juge que la loi comporte une "remise en cause de la loi Evin" et "peu d’avancées significatives de la prévention à la réduction des risques". Elle va même jusqu’à titrer son communiqué : "Addictions et loi de santé, une loi sans objet !" Tout de même, l’article 9 (celui sur les salles de consommation à moindre risque) est salué. "Sur la réduction des risques, nous saluons l’article 9. Engagés dans le collectif du 19 mai 2009 (1), nous constatons qu’il aura fallu 6 ans à la France pour avancer sur cet outil. Qu’il ait fallu autant de temps laissait espérer une volonté politique forte, mais alors que toutes les associations (1) portent de façon unanime la même demande sur l’article 8, la sécurisation des pratiques professionnelles n’a pas encore pu être adoptée en commission", explique le communiqué. De fait, Marisol Touraine a estimé que ce point devrait être tranché lors des débats à l’Assemblée Nationale. "Nous tenons à saluer les députés qui ont eu cette volonté politique d’agir, mais à l’inverse, comment ne pas s’étonner de ces majorités honteuses qui se forment pour initier un lent et progressif détricotage de la loi Evin", indique la Fédération qui, cette fois, dénonce l’adoption en commission des affaires sociales "d’un amendement qui altère la définition actuelle de la publicité directe ou indirecte pour l’alcool telle qu’elle figure dans les articles L3323-2 à -4 du Code de la Santé Publique. La Fédération Addiction est engagée contre les politiques prohibitionnistes et pour des politiques de régulation. Elles nécessitent une gestion de l’offre, qui passe par un équilibre de l’accessibilité maîtrisée des substances, un contrôle du marketing et de la communication et des limitations d’usage adaptées et respectueuses des âges et modes de vie", explique le communiqué du 19 mars. "La loi de santé doit permettre une politique globale et cohérente dans les addictions, pas de ces petits arrangements qui en font perdre la logique et la rendent sans objet.Nous devons toutes et tous nous en sentir responsables, au delà des mots, dans les actes".

(1) : Aides Respadd, Réseau français de RDR, Safe, SOS Hépatites, Psychoactif.