Médecins, bilans, traitements : avec ou sans l'hôpital ?

13 Octobre 2015
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Pour le suivi médical du VIH ou du VHC, un choix se pose entre poursuivre son parcours de soin initié à l'hôpital et pousser la porte d'un médecin de ville, d'un laboratoire privé, d'une officine. Si les médecins et spécialistes en milieu hospitalier n'apportent pas suffisamment de réponses ou sont difficilement joignables ou si le centre hospitalier est trop éloigné de son lieu de vie (domicile, travail), on peut être tenté d'abandonner partiellement ou totalement le suivi hospitalier et se tourner vers la médecine de ville. Si le choix des praticiens est plus large et l'obtention d'un rendez-vous plus rapide il faut veiller à ce que le médecin soit conventionné de secteur 1 (celui qui sert de base au remboursement de la caisse d'Assurance maladie) afin d'éviter les dépassements d'honoraires pratiqués par les médecins de secteur 2, qui ne peuvent être pris en charge que par une mutuelle. La pharmacie de ville peut subir une rupture d'approvisionnement d'ARV, même si le phénomène est rare, et demande parfois de commander son traitement à l'avance. Quel choix avez-vous fait et pourquoi ? Comment gérez-vous l'alternative entre la ville et l'hôpital ? Quels avantages, quelles contraintes au quotidien ? Venez partager votre expérience sur le chat thématique, mardi 13 octobre de 21h à 22h, en compagnie d'Ernesto. Et participez au sondage.

Commentaires

Portrait de ernesto-seronet

Une dizaine de séronautes, dont certains étaient sur les starting-blocks avant 21h ont participé au Chat Thématique posant la question du suivi : "Médecins, bilans, traitements : avec ou sans l'hôpital ?". Dans le sondage et parmi les participants au chat, l'hôpital est l'option privilégiée et de loin la plus fréquemment adoptée (en moyennes 8 fois sur 10) pour le suivi : pouvoir regrouper tous les rendez-vous en un même lieu et en une matinée par exemple, s'assurer d'une garantie de discrétion, d'anonymat, bénéficier d'une facilité d'accès et de gratuité des soins. Pourtant le suivi en ville procure des avantages : un médecin infectiologue en ville, souvent plus facilement joignable et "répondant" (plutôt que le médecin traitant) permet d'avoir une meilleure coordination des soins, mais il reste plutôt réservé aux  grandes villes (la recherche peut alors être facilitée en consultant le site de la Sécu www.ameli.fr). Cependant, même lorsque l'hôpital est choisi pour le suivi, en revanche les bilans, en totalité ou en partie (une glycémie qui doit se faire à jeun et qui va orienter vers un laboratoire à proximité), ou bien les traitements, qu'il est plus pratique de prendre à la pharmacie d'à-côté, peuvent donner l'occasion de mixer les options hôpital/ville et d'en optimiser les avantages respectifs ; le médecin traitant, distant ou quelques fois mal à l'aise face aux problématique du VIH, ou déstabilisé par l'annonce d'une séropositivité, se cantonnant souvent aux renouvellements d'ordonnances, ou au traitement des autres pathologies. Et quelques fois l'expérience fait aussi basculer d'un système à l'autre : un début de suivi catastrophique en ville, l'eloignement et le temps passé dans les transports, les délais d'obtention d'un rendez-vous, un manque d'écoute du médecin qui peuvent aussi conduire vers le renoncement aux soins quand on juge que ni le suivi en ville ni le suivi hospitalier n'ont répondu aux attentes : la personne est pourtant jugée en droit d'exiger de pouvoir choisir un médecin compétent et à son écoute. Entre les deux, la proposition de suivi du 190, centre de santé sexuelle parisien, peut s'avèrer une solution. Pour un séronaute Africain, c'est en passant la frontière du pays voisin et auprès d'un institut français que le suivi pourra être assuré mais avec des critères de mise sous traitement loin de ceux de la France ou des nouvelles recommandations de l'OMS, et avec des analyses dont la charge virale pour lesquelles le coût reste cher et non pris en charge, alors que pour certains, au-delà de la question du choix ville/hôpital, "le silence (et avec lui l'absence de soins) est souvent le seul refuge des personnes contaminées".

Vous êtes plus que jamais encouragé-e-s à poster vos commentaires à la suite de celui-ci, faire part de vos suggestions de thèmes que vous souhaiteriez aborder pour les chats des mois prochains (novembre est bientôt là) et répondre au sondage sur le thème du dernier chat (lien dans cette Brève ou dans la rubrique Sondages).

La semaine prochaine, nous enfilerons nos combinaisons ou nos blouses d'exégètes et nous nous replongerons dans l'archéologie du savoir à la recherche des origines de l'expression "C'est l'Hôpital qui se fout de la Charité".

Portrait de fighter48

Voilà, j ai appris ma seropositivité depuis decembre 2014 " joyeux noel", je vis dans le departement de la lozere si vous connaissait pas c'est le departement où les corbeaux volent sur le dos pour pas voir la misère, 75 000 habitants, 14 habitants au km2. L hôpital dans l'unique ville du departement " MENDE"ou j'ai choisi de suivre mon suivi à l'hôpital avec ce que sa entraine de contrainte non de part le fait de se faire suivre pour cela, mais le risque de tomber sur quelqu'un qu on connais et c'est le cas bien sur a chaque fois " tiens salut tu fais quoi là ? rien de grave? y a un truc qui va pas ? le mieux c 'est quand tu croises des infirmières dans le service ou tu va, par chance le medecin qui s'occupe de moi (de nous !!!)  est un interne qui a plusieurs casquette, donc je serre les fesses à chaque fois même si m'on assure du secret professionnel.

Pourquoi jai choisi l'hôpital: la proximité tout simplement, sinon c'etait montpellier 2 h 30 de route ou nimes 2 h 00.

Apres ce choix difficile car etant chef d'entreprise, je bosse tout les jours et ne peu me deplacer comme je le veux ( et oui le cliché du patron qui glandouille en prend un coup).

Voila que mon medecin hier m'annonce qu 'il quitte la lozere et qu il y a peu de chance que quelqu 'un prenne sa place, voilà redemarre ailleurs ton suivi mon ptit gars, je suis dégouté de cela car apres le psychologue qui me laisse tomber dans le meme hopital apres 9 mois de therapie, c 'est au tour du medecin. Vive la Lozère !!!!

Du coup je me pose la question du medecin de ville ou hôpital, probléme c'est qu il n'y en a pas sur le departement assez agueri avec ce p..... de virus.

Donc renvoi vers les services de montpellier ou nimes, je pense donc que je partirais en hôpital.

Mes pensées vont à tous ce qui n'on pas la possibilité de pouvoir se soigner correctement et qui ne sont pas rembourser des soins et medicament, on vit quand même dans un pays ou on est bien pris en charge heureusement car je pense que je le vivrai plus mal.

Courage a vous tous !!!

Portrait de jean-marc

J'ai appris ma séropositivité en avril 2015. Mon médecin généraliste, avec qui j'avais de bonnes relations jusque là semble complètement perdue face au vih. Heureusment j'habite en banlieue parisienne, les généralistes et les hopitaux ne manquent pas.

Je partage les inquiétudes de fighter sur le fait de croiser une connaissance chez un médecin ou dans une pharmacie. C'est pour cette raison que je me fais suivre et achète mon traitement à Paris.

J'ai également opté pour un suivi dans un centre alternatif, le 190, dont je suis globalement satisfait de la disponibilité, de l'écoute et du suivi. Je ne pense pas que j'aurai eu la même attention dans un centre hospitalier.

Malgré ce choix de structures, de médecins, d'associations, de facilité de transports, j'ai passé des moments difficiles à l'annonce de ma séropositivité. Ce jour-là mon médecin traitant a expédié la consultation en 3 minutes chrono.

Maintenant les choses vont mieux dans ma tête, je ne vis pas trop mal avec le vih. L'écoute, la disponibilité et la prise en charge par le 190 y sont pour beaucoup.

Portrait de boudel

Bonsoir

je voudrais savoir comment contacter le 190

merci.

 

Portrait de ernesto-seronet

Tu peux aller sur le site :

http://www.le190.fr/

Ernesto