Médicaments : améliorer l'information

4 Septembre 2018
2 112 lectures
Notez l'article : 
0
 

À la suite de l’affaire du Levothyrox, la ministre de la Santé Agnès Buzyn avait lancé, en 2017, une mission sur l’amélioration de l’information sur le médicament. Cette mission était dirigée par le Docteur Gérald Kierzek et Magali Léo, responsable du plaidoyer de l’association Renaloo. Leur rapport était attendu pour juin ; il est finalement sorti tout début septembre. Ce rapport remis à la ministre de la Santé Agnès Buzyn revient sur les différentes crises sanitaires des médicaments : Vaccination H1N1, Mediator, Dépakine, pilules de troisième génération, Lévothyrox… Selon, les auteurs-es, la crise du Levothyrox "révèle de manière particulièrement aiguë les dysfonctionnements possibles en matière d'information et de communication", cite l’AFP. Le rapport liste sept fautes commises par les autorités sanitaires. Parmi elles, "l'absence d'anticipation et d'accompagnement" au moment du changement de formule du médicament et "une communication de crise artisanale et insuffisamment coordonnée". Le rapport déplore, en outre, "une minimisation du ressenti des patients". Le rapport juge "nécessaire" d'adopter une communication "plus cohérente, plus rapide et plus transparente" dans les contextes de crise. Il réclame aussi un "effort accru de transparence" afin de rétablir la confiance dans les autorités sanitaires. Le rapport comprend une série de recommandations. Sur cette base, Agnès Buzyn "s'engage pour une information plus accessible, plus claire et plus réactive sur le médicament", indique le ministère de la Santé dans un communiqué (3 septembre). La ministre entend "encourager les remontées d'information de patients et de professionnels de santé". Elle veut mettre en place, dès 2018, une "stratégie de promotion de la déclaration des événements indésirables et le développement des technologies permettant de repérer des signaux faibles d'alerte en dehors du système de pharmacovigilance (réseau spécialiste de surveillance des risques liés aux médicaments, ndlr)". La communication d'urgence en cas d'alerte sur un médicament est confiée à l'Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM), pourtant mise en cause par les associations de patients-es dans l'affaire Levothyrox. Par ailleurs, la ministre de la Santé a décidé de mettre en place "une source unique d'information publique sur le médicament en s'appuyant sur sante.fr", le service public d'information en santé, en y intégrant le contenu du site officiel sur les médicaments (medicaments.gouv.fr). Dans son communiqué, le ministère fait aussi état que "pour la première fois, les "patients vont être représentés au Comité économique des produits de santé (CEPS)". Cette structure officielle négocie les prix des médicaments avec les laboratoires pharmaceutiques. Jusqu’à présent, les négociations se faisaient sans aucun-e, représentant-e des patients-es.