Médicaments : ruptures et signalements

13 Février 2019
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Il y a quelques jours, France Assos Santé, un collectif de 80 associations de personnes usagères du système de santé, dont AIDES, a publié les résultats préoccupants d'une enquête sur les difficultés d'accès aux médicaments et aux vaccins. Menée auprès d'un échantillon de 955 personnes représentatif de la population, cette enquête révèle, entre autres, qu'un quart des Français-es a déjà été confronté à une pénurie de médicaments ou vaccins avec des conséquences graves pour la santé des personnes : près de la moitié a alors été forcée de reporter, modifier ou arrêter son traitement. Au cours de la seule année 2018 : le vaccin contre l'hépatite B, le traitement de première intention contre la syphilis et un médicament antirétroviral ont été concernés par des ruptures. Les causes sont multiples. Il y a, notamment, un système financier qui encourage l'industrie du médicament à courir après les profits, donc à privilégier une chaîne de production éclatée et le développement de nouveaux médicaments très rentables, au détriment d'une partie essentielle de son cœur de métier, qui est d'assurer un approvisionnement sûr et pérenne en médicaments de qualité pour les personnes qui en ont besoin. Il y un système réglementaire peu contraignant. Par ailleurs, des États, pourtant payeurs, se refusent à taper du poing sur la table, sous l'influence voire la menace d'une industrie pharmaceutique toujours prête à brandir le spectre de la délocalisation pour se défiler et ne pas avoir à assumer ses missions essentielles. Pour rappel, le site du TRT-5 a mis en place un observatoire des ruptures concernant les médicaments anti-VIH. Si vous êtes victime d’une de ces ruptures, vous pouvez le signaler en ligne.