Militer dans une association : pour soi et pour les autres

21 Juin 2016
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Waldeck-Rousseau, avec la loi du 1er juillet 1901 qui fêtera dans quelques jours ses 115 ans, a donné en France un cadre favorable aux associations, dont plusieurs dizaines de milliers se créent chaque année. On estime aujourd'hui leur nombre à plus de 1,2 million et elles rassembleraient environ 15 millions de personnes. Ce riche tissu associatif, qui va de la petite association de quartier à la structure nationale, voire internationale, donne des opportunités d'intervenir dans un nombre très varié de domaines : culture, sports, loisirs, social, santé, enseignement, environnement... mais se distingue du secteur commercial par une activité à but non lucratif. Elle peut être un espace de réflexion, d'engagement, de citoyenneté, de combat ou plus simplement de mise en commun de moyens et de compétences. Etes-vous militant-e, volontaire, simple adhérent-e d'une association ou projetez-vous de le devenir ? Comment faites-vous le choix de contribuer à la société civile, d'agir dans un champ déterminé comme la santé ou tout autre domaine ? Qu'est-ce que ces temps collectifs vous apportent ? Engagez-vous dans le chat thématique mardi 21 juin de 21h à 22h, en compagnie d'Ernesto.

Commentaires

Portrait de ernesto-seronet

Nous étions le nombre de doigts d'un gant et d'une moufle réunis, et unis, mais loin de Djakarta, pour évoquer l'engagement dans une association. Si tou-te-s reconnaissent l'utilité des associations, les dons peuvent déjà être envisagés par certains comme une forme d'engagement, mais ce dernier ne se concrétise vraiment que lorsque c'est son temps et sa disponibilité, voire "de sa personne" qu'on offre à une association. Celles et ceux qui en ont fait l'expérience, quelques fois successivement au sein de plusieurs associations, ou en évoluant sur un temps long d'un statut de simple membre à celui de responsable de la structure, que ce soit dans le champ du sport, ou dans la prévention au Bois de Boulogne par exemple, témoignent de l'énergie nécessaire investie pour une cause que l'on a choisie. Cependant l'exigence qu'impose quelques fois au militant l'association, peut être durement ressentie, et particulièrement quand cette dernière n'exprime pas le minimum de gratitude attendue. La frustration peut être d'autant plus forte que la taille de la structure augmentant, en créant une distance et une dépersonnalisation, en amplifie la sensation, et peut changer la nature de l'engagement. Aussi certains recommandent aux novices de privilégier les petites structures pour éviter cet anonymat : se retrouver entre personnes qui ont le temps de se connaitre, de bien s'entendre et nourrir une cohésion d'équipe qui naturellement motivera à aller plus loin. En retour, ces expériences permettent de rencontrer des personnes que l'on n'aurait pas croisées par ailleurs et développer le "goût des autres", ou donnent l'occasion d'approcher de grandes figures du militantisme et de s'en nourrir. Certain-e-s accordent un rôle politique aux associations, non dans une implication directe ou à l'image des coups de force d'Act-Up dans le passé, mais par la connaissance, l'écoute et la compréhension des personnes qu'elles rencontrent dans leurs actions et ce qu'elles peuvent faire remonter aux pouvoirs politiques. Et seule cette position d'indépendance vis-à-vis des politiques peut garantir une capacité à agir sur eux. Enfin agir même individuellement, en faisant passer des messages prévention ou visitant des personnes hospitalisées revêt, pour certains une forme d'engagement, de même que les échanges entre séronautes sur le site donnent dans ce partage d'interrogations, ce soutien, acquièrent une dimension associative et un sentiment d'appartenance à un collectif.

Vous êtes invité-e-s comme d'habitude à poster sur ce thème vos commentaires et réactions à la suite de celui-ci , et à exprimer ici vos suggestions de thèmes que vous souhaiterez aborder dans les mois à venir, ou d'évolution du "format" de ces chats thématiques.

La semaine prochaine, nous nous désolidariserons des associations de bienfaiteurs, pour sauter en marche dans une automobile, une De Dion-Bouton, et rejoindre la Bande à Bonnot, Raymond-la-science et Rirette Maitrejean, puis celle de Bonnie and Clyde, et nous interroger sur la singulière postérité des associations de malfaiteurs. Mais c'est dans un autre registre, celui du surréalisme, de l'écriture automatique, et de l'association d'idées que nous achèverons notre cavale, en compagnie d'Isidore Ducasse, beau comme … la rencontre fortuite sur une table de dissection d'une machine à coudre et d'un parapluie. Nous confierons alors la conclusion à la lecture salvatrice de "La dissociété", que l'on doit à l'économiste Jacques Généreux.