Parlons de sexe !

27 Mars 2012
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Le mot avait été lancé hier soir, 25 mars, par Michel Sidibé, directeur exécutif d’ONUSIDA, en plénière d’ouverture, il est nécessaire d’intégrer le sexe et la sexualité dans les actions pour lutter efficacement contre l’épidémie. Lundi 26 mars, une session était organisée sur la santé sexuelle. L’occasion de rappeler que la sexualité se situe à la fois dans le champ de la santé globale et des droits humains. La santé se définit, en effet, comme un état de bien être complet et pas seulement comme l’absence de maladie, elle englobe donc la sexualité. Une sexualité épanouie nécessite aussi des contextes favorables qui garantissent les droits et l’autonomie des personnes. La santé sexuelle a longtemps uniquement été abordée sous l’angle de la santé, de la reproduction et du planning familial. Ce n’est que récemment que la notion de plaisir a été prise en compte. Reste que cette évolution dépasse difficilement le stade de la  réflexion et que sur le terrain les choses bougent plus lentement. Dans le cadre de l’épidémie de VIH, le sexe et la sexualité sont encore trop souvent abordés via le risque de transmission du VIH, laissant peu de place au bien être et au plaisir. Deux exemples pratiques d’intervention ont ensuite été présentés dans le cadre de ce symposium. Au Cameroun, des causeries éducatives sur la sexualité ont été proposées dans plusieurs associations de lutte contre le sida. Cette intervention a notamment permis de rendre le désir d’enfant dicible et s’est aussi traduite par l’augmentation des fréquentations des consultations prénatales. En France, à Lille, une intervention pilote communautaire a été initiée par un groupe de gays à la fois cisgenre et transgenre (cisgenre définit une personne dont l’identité de genre est en concordance avec son sexe déclaré à l’état civil). La visibilité des personnes transgenres reste un défi à la fois en France et à l’échelle internationale. Devant son succès, cette intervention va être étendue à d’autres villes françaises, notamment Paris et Marseille. Ces interventions, où les notions de bien être et de plaisir sont centrales, sont à encourager, elles restent malheureusement encore trop confidentielles. Nous avons pourtant besoin de construire à partir des bonnes pratiques pour avancer.