PMA : la Manif pour tous aux anges, les assos LGBT en colère

14 Mai 2014
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La Manif pour tous s'est dite (28 avril) soulagée après un entretien avec la secrétaire d'Etat chargée de la Famille Laurence Rossignol, qui a confirmé que la PMA n'était "pas à l'ordre du jour". Ce que sa ministre de tutelle, Marisol Touraine ne cesse de répéter d’interview en interview. Ainsi, récemment, sur France 3, la ministre des Affaires sociales et de la Santé a expliqué : "Sur la PMA, la question est claire, le sujet n’est pas aujourd’hui sur la table (…) Il y a d’autres débats de société, lorsque l’on améliore l’école, lorsque l’on fait en sorte que les enfants soient mieux protégés. Mais la question de la PMA n’est pas la question qui préoccupe de façon majoritaire les Français et je le dis fortement, ce n’est pas une question qui est aujourd’hui sur la table". Pain béni pour la Manif pour tous… Lors du rendez-vous avec le secrétaire d’Etat à la Famille, il a donc été expliqué que "la procréation médicale assistée (PMA) n'était pas à l'ordre du jour". Laurence Rossignol "a également rappelé son opposition à la gestation pour autrui (GPA)". Le Premier ministre Manuel Valls "a annoncé, et nous en avons pris acte, qu'il n'y aurait pas de libéralisation de la PMA pour les couples de femmes et les célibataires, ce dont nous nous réjouissons", a pu expliquer la présidente de la manif pour tous, Ludovine de la Rochère. En revanche, la circulaire Taubira sur l'obtention du certificat de nationalité française pour les enfants nés de GPA à l’étranger, dont la Manif pour tous demande l'abrogation, "ne sera pas retirée". Du côté des associations LGBT, c’est la grosse colère contre la "reculade" du gouvernement. "Les personnes LGBT ne sont pas des pigeons que l'on peut appâter tous les cinq ans, une promesse à la fois", réagit dans un communiqué l’Inter LGBT dénonçant une "trahison". "La question de la PMA pose celle du droit des femmes à disposer de leur corps et à décider de leur maternité, elle n'est pas un sujet que l'on peut jeter en pâture aux réactionnaires", souligne-t-elle. "Les couples de femmes (...) continueront à aller à l'étranger pour une PMA et utiliseront au retour le pis-aller incertain de l'adoption de l'enfant du conjoint pour espérer garantir à leurs enfants la protection de leurs deux mères", note l'association. "Nos familles existent, la politique de l'autruche à leur égard ne pourra durer éternellement", prévient-elle. De son côté, SOS homophobie rappelle que le candidat François Hollande s'était déclaré favorable à cette mesure lors de la campagne présidentielle de 2012. Mais, "d'hésitations en reculades, la promesse est devenue renoncement", dénonce l'association dans un communiqué. Elle "en appelle au gouvernement pour qu'il prenne en compte les préoccupations de toutes les femmes et s'engage clairement sur l'égalité". Le gouvernement "a choisi d'ouvrir l'accès au mariage en laissant de coté l'indispensable réforme de la filiation et le nécessaire élargissement de l'accès à la PMA", regrette pour sa part l'association Les Enfant d'Arc-en-Ciel qui accompagne les couples de même sexe dans leur projet parental. Pour elle, "la situation actuelle est bancale, injuste et discriminante pour de nombreux enfants et de nombreuses femmes qui sont exclus de la protection que le Parti socialiste leur avait pourtant promise".