Prévenir les risques liés au GHB

10 Janvier 2017
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D’après une étude britannique, les besoins en matière de prévention et d’information sur les risques liés à la consommation du GHB sont critiques. Publiée début décembre 2016 dans "Forensic Science International", l’enquête indique que l’utilisation de ce produit psychoactif dans le cadre du chemsex et ses conséquences (rapport sexuels sous l’emprise de drogues) sont gravement sous estimées, malgré la hausse inquiétante des overdoses et décès liés au GHB. A partir des résultats d’analyses de médecine légale, les auteurs notent une hausse de 119 % des décès liés à la consommation de GHB. Cette augmentation est bien plus forte que celles des autres produits impliqués dans le chemsex (cocaïne et MDMA). Et faute d’analyses systématiques sur le GHB lors des autopsies, l’étude suggère que cette hausse soit en réalité encore plus forte, la faute à un manque d’informations des consommateurs et l’absence d’outils de prévention et de discours de santé publique sur les risques associés à la consommation de ce produit. L’ingestion d’alcool et d’autres produits de manière concomitante à la consommation de GHB augmente particulièrement les risques. Ainsi, 72 % des personnes décédées et dont les résultats ont été analysés, avaient consommé d’autres produits avec le GHB. Des enquêtes sur la population générale ne montrent pas, faute de données suffisantes, une forte consommation de GHB au Royaume-Uni. Mais les auteurs de cette étude rappellent que même si le nombre réel de personnes est faible, les dommages et impacts concernent des communautés déjà vulnérables, subissant le rejet, l’homophobie ou la stigmatisation sur leur statut sérologique au VIH. Dès lors, les chercheurs expliquent qu’il y a urgence à agir et recommandent trois stratégies simultanées et complémentaires pour répondre à l’enjeu de la consommation de GHB chez les "chemsexeurs" : Fournir des informations sur les bonnes pratiques aux personnes pour réduire les méfaits de leur utilisation du GHB, veiller à la mise en place d’indicateurs précis mesurant l'utilisation du GHB et les décès où il est en cause et qu’ils soient recueillis par les autorités compétentes et, enfin, garantir un accès aux services de traitement des addictions appropriés, mais aussi à d’autres, comme ceux liés à la santé mentale.