Prix des médicaments : une pétition belge

13 Septembre 2017
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L’association Test Achats (l’équivalent de l’UFC Que choisir en France), Médecins du Monde Belgique, les mutualités et la Ligue des Usagers des services de santé belges ont remis le 30 août dernier à la ministre de la Santé publique, Maggie De Block, une pétition signée par près de 43 000 personnes réclamant la fixation de prix raisonnables pour les médicaments innovateurs en Belgique, indique l’agence de presse Belga. Dans un communiqué commun, les différentes structures à l’initiative de cette pétition citent en exemples le montant de 43 000 euros pour le traitement du VHC (cure de trois mois) ou celui de plus de 100 000 euros pour un an de traitement du cancer du sein. Comme le souligne Test Achats, il ne s’agit pas d’une problématique limitée à la seule Belgique. L’association estime d’ailleurs qu’il "est grand temps que les Etats européens unissent leurs forces, notamment pour négocier ensemble les prix avec les firmes pharmaceutiques et évaluer la réelle valeur d’un nouveau médicament" qui va arriver sur le marché. C’est la ministre elle-même qui a reçu la pétition. Maggie De Block a affirmé qu’elle était "consciente de la problématique", indique Médecins du Monde. "Mais elle n’envisage pas de changement de stratégie. Elle entend poursuivre ses négociations avec l’industrie pharmaceutique dans le cadre du pacte d’avenir qui les lie". Les initiateurs de cette pétition estiment que "ce n’est pas une solution durable" et que la "sécurité sociale [belge] est en danger". "La finalité des nouveaux médicaments devient de plus en plus celle d’enrichir très rapidement quelques entreprises au lieu d’améliorer nos armes pour lutter contre les maladies les plus agressives", dénonce Médecins du Monde Belgique. Ces structures demandent également aux pouvoirs publics de "faire évoluer le système des brevets qui accorde trop "légèrement" des monopoles aux firmes pharmaceutiques". Dans son communiqué, MdM Belgique rappelle "qu’en 2016, le KCE belge [Centre fédéral d'expertise des soins de santé] et le Zin hollandais [Institut national de santé publique des Pays-Bas] ont publié un rapport contenant des pistes concrètes de solutions pour sortir de l’impasse [concernant le système des brevets et la fixation des prix qui en découle].  Sur cette base, des initiatives ont déjà été prises aux Pays-Bas". Les initiateurs de la pétition demandent à la ministre de la Santé belge de "faire de cette problématique une priorité" et d’"étudier scrupuleusement les pistes proposées par le KCE". "La problématique est complexe. Beaucoup d’acteurs devront contribuer à la recherche et à la mise en œuvre de solutions, nos organisations souhaitent prendre l’initiative de réfléchir ensemble avec les patients, les médecins, les académiques, les ONG, les associations civiques et d’autres parties prenantes, et de mener un débat public sur l’impact de la hausse des prix et sur les solutions".