Que va-t-il se passer avec la CSG ?

11 Octobre 2017
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L'exécutif a promis d'augmenter de 1,7 point le taux normal de la CSG (contribution sociale généralisée), utilisée pour financer la protection sociale (sécurité sociale, prestations familiales). Cette augmentation devrait rapporter un peu plus de 20 milliards d'euros aux finances publiques. L'objectif est de compenser la suppression des cotisations chômage et maladie pour les salarié-e-s du secteur privé, qui représentent 3,15 % du salaire (2,40 % pour l'assurance-chômage, 0,75 % pour l'assurance-maladie). En déplaçant ces 20 milliards d'euros de cotisations salariales vers la CSG, caractérisée par des taux faibles mais une assiette large, le gouvernement souhaite redonner du pouvoir d'achat aux actifs, soumis, selon lui, à une pression fiscale excessive, rappelle l’AFP. Par la même occasion, le gouvernement souhaite rendre plus "universel" le financement de la protection sociale, et notamment celui de l'Unedic, en mettant à contribution les retraités et les fonctionnaires, qui ne bénéficient pourtant pas de l'assurance chômage. La hausse de la CSG interviendra le 1er janvier 2018. La baisse des cotisations salariales, qui devait à l'origine intervenir intégralement début 2018, sera pour sa part mise en oeuvre en deux temps, en raison des contraintes financières qui pèsent sur le projet de budget 2018. "Il y aura une baisse de plus de deux points de cotisations sociales dès le 1er janvier", a indiqué le Premier ministre Edouard Philippe. La deuxième baisse, "d'un peu plus d'un point", interviendra le 1er octobre, a-t-il précisé. Selon Bercy, 21 millions de Français verront leur revenu amélioré. Les salariés du privé vont voir disparaître de leur feuille de paie deux lignes de cotisation. Selon le gouvernement, un salarié payé au Smic gagnera 130 euros de plus en 2018. A partir de 2019, son gain passera à 260 euros par an, tandis qu'un salarié payé 2 200 euros nets empochera 500 euros supplémentaires. Le gouvernement a promis des mesures compensatoires pour les travailleurs indépendants (agriculteurs, artisans, commerçants), non soumis aux cotisations salariales. Ils bénéficieront d'une baisse des cotisations familiales et d'une baisse des cotisations-maladie, censée permettre un "gain de pouvoir d'achat" pour 75 % des indépendants. Les fonctionnaires, quant à eux, bénéficieront de mesures compensant la hausse de CSG, comme la suppression de la cotisation exceptionnelle de solidarité (CES)... mais pas d'un gain de pouvoir d'achat, contrairement aux promesses d’Emmanuel Macron. Dans les faits, la mesure pèsera sur les 60 % de retraités soumis au taux plein de CSG (6,6 %), appliqué à partir de 14 375 euros de revenus annuels pour les célibataires, et de 22 051 euros annuels pour les couples. Les 40 % restant, exonérés de CSG ou soumis à la CSG à taux réduit (3,8 %), ne seront pas concernés.