Sécu : la Cour des comptes… décompte

25 Septembre 2015
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La Cour des comptes a publié (mi septembre) son rapport annuel sur l’application des lois de financement de la sécurité sociale. La Cour y pointe que "malgré la persistance et l’ampleur des déficits sociaux, qui demeurent une anomalie", leur "réduction a été limitée en 2014, comme en 2013". "2015 devrait connaître un ralentissement marqué du rythme de réduction des déficits et l’objectif affiché d’un équilibre des comptes sociaux en 2017 est désormais reporté à un horizon indéfini", tacle la Cour des comptes. Evidemment, l’institution ne se borne pas à jouer les Cassandre et fait des propositions de réformes de "nature à contribuer au rétablissement" de l’équilibre des comptes sociaux. Cela passe, selon la Cour, par l’accélération de la recomposition de l’offre de soins d’une part, une régulation plus vigoureuse des postes de dépenses particulièrement dynamiques d’autre part. La Cour dresse un bilan "décevant" des actions entreprises depuis une vingtaine d’années pour réorganiser l’offre de soins, qui "reste toujours trop centrée sur l’hôpital (37 % des dépenses de santé)". "Les modes d’organisation des soins de ville ont peu évolué et les inégalités d’accès à la médecine de ville demeurent fortes. De nouvelles réorganisations s’avèrent indispensables", indique la Cour. Côté postes de dépense, ce sont les infirmiers et masseurs-kinésithérapeutes qui en prennent cette année pour leur grade. "Les dépenses liées à l’activité des infirmiers et des masseurs-kinésithérapeutes ont représenté 10,7 Md€ en 2014 et augmentent de 5,7 % par an depuis 2000 (en euros constants). Si cette progression n’est pas sans lien avec le vieillissement de la population, elle tire surtout sa dynamique de la forte croissance démographique de ces professions, dont la répartition sur le territoire est très déséquilibrée, et appelle des prises en charge plus efficientes", note le rapport annuel. Par ailleurs, l’institution avance que des "solidarités sont à repenser". Et la Cour d’expliquer : "Hormis pour les patients atteints d’affections de longue durée (ALD), la prise en charge par l’Assurance maladie obligatoire de base s’est dégradée : la part des dépenses de soins des assurés sans ALD qu’elle rembourse n’était que de 61,3 % en 2012 et de seulement 51 % pour les soins de ville". Enfin, comme chaque année, la Cour rappelle que "l’amélioration de la gestion doit contribuer aux efforts de réduction des déficits".