Seine-Saint-Denis : un plan sida pour en finir

14 Juillet 2017
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La Seine-Saint-Denis est le deuxième département le plus touché par le VIH après Paris en France métropolitaine. On y recense chaque année 2,5 à 3 fois plus de nouveaux cas que dans le reste de la France. En 2014, 389 nouveaux cas ont été diagnostiqués, soit 5,9 % de ceux comptabilisés en France. Par ailleurs, 71 % des nouvelles personnes diagnostiquées séropositives étaient nées à l’étranger, notamment dans des pays d’Afrique subsaharienne (15 % en Côte d’Ivoire, 10 % au Cameroun, par exemple). C’est ce que révèle le rapport qu’a remis, 20 juin, l’épidémiologiste France Lert, à Stéphane Troussel, le président (PS) du conseil départemental. Ce rapport est la base du projet : "Seine-Saint-Denis sans sida", la version pour le département du 93, du plan parisien ("Vers Paris sans sida"). "Ce rapport nous permet de poser les bases de nouvelles actions de prévention", indique l’élu ("Le Parisien", 20 juin) dont les priorités sont "le dépistage et une meilleure prévention en direction des publics LGBTI". L’objectif du plan est d’"éradiquer la transmission du VIH d’ici 2030. Pour atteindre ce but, le département ambitionne de réussir en 2020 la stratégie 90-90-90 de l’Onusida (90 % des personnes diagnostiquées, 90 % des personnes diagnostiquées traitées par des antirétroviraux et 90 % des personnes traitées avec une charge virale indétectable). "Il faut définir un plan de dépistage qui ne se limite pas aux centres gratuits d’information, de dépistage et de diagnostic départemental (CeGIDD), et mobiliser la médecine générale sous toutes ses formes", affirme France Lert ("Le Parisien", 20 juin). Cette dernière précise que "c’est au niveau local qu’il faut agir pour atteindre un résultat concluant. Le dépistage communautaire et hors les murs est très important. Les populations les plus éloignées du dépistage sont les hommes immigrés". Au total, avec ce rapport, France Lert propose une feuille de route en 14 points. Plusieurs axes sont développés dans le rapport afin d’atteindre cet objectif de la fin du sida en 2030 dans le département : mobiliser les professionnels de la Seine-Saint-Denis sur la question du dépistage et informer les habitants à ce sujet. Le dépistage est en effet la clé de la mise en place d’un traitement permettant d’empêcher de nouvelles contaminations ; aller vers les publics qui ont le plus de risques de contamination, pour prévenir ce risque et proposer un dépistage ciblé ; lutter contre toutes les formes de discriminations et pour l’accès aux droits, afin que chacune et chacun puisse être dépisté-e et se voir proposer un traitement, préventif ou non, selon la nécessité.