Violence transphobe au Brésil

15 Octobre 2017
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Selon l'organisation non gouvernementale Transgender Europe, 123 personnes trans ont été tuées au Brésil d'octobre 2015 à septembre 2016, ce qui représente près de la moitié du total des 295 homicides de personnes trans dans le monde entier. Cette violence transphobe est dénoncée par de nombreux militantes et militants. C’est notamment le cas de plusieurs chanteuses qui ont décidé de sortir du silence et de défendre leur identité au grand jour malgré la transphobie, explique AFP. C’est le cas de Camila Monforte née au Complexo do Alemao, une des favelas les plus violentes de Rio. A 30 ans, la jeune femme vit aujourd'hui à Sao Paulo et se produit dans des concerts de funk brésilien sous le nom de MC Trans. Grâce à ses chansons qui abordent l'univers LGBT, Camila fait fureur sur les réseaux sociaux, avec 600 000 ami-e-s sur Facebook et 5 millions de vues sur Youtube. "J'ai réussi à arriver à l'âge de 30 ans, ce qui est très difficile pour une trans brésilienne. La plupart meurent à 25, 26 ans, à cause d'agressions ou de maladies. Je me considère comme une survivante, dans un pays si transphobique", explique-t-elle. D'après les chiffres de l'Institut brésilien de géographie et de statistiques (IBGE), l'espérance de vie des personnes trans au Brésil était de 35 ans en 2013, moins de la moitié de la moyenne nationale (74,9 ans). D’autres artistes trans suivent la même voie que Camila Monforte, comme les chanteuses Linn da Quebrada ou  Raquel Virgina et Assucena du groupe As Bahias e a Cozinha Mineira.