VHC : baisse de la mortalité

11 Juin 2018
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La cohorte ANRS CO22 Hepather est une cohorte qui suit près de 21 000 personnes vivant avec le VHC (15 000 personnes) ou le VHB (6 408 personnes). Ces personnes sont suivies dans différents centres un peu partout en France. Le suivi médian est actuellement de 7 ans. Parmi les nombreuses recherches faites sur ce groupe, l’une a porté sur l'efficacité à court terme des agents antiviraux directs (AVD ou AAD) sur trois évènements : le décès, le carcinome hépato-cellulaire (CHC, cancer du foie) et décompensation de cirrhose (DC). Ce sont 20 936 personnes qui ont étés incluses dans l’analyse jusqu’au 1 janvier 2017, dont près de 15 000 avec une sérologie C positive (12 540 ARN VHC positive à l’inclusion) et 6408 avec une hépatite B guérie ou non. Les personnes avec une hépatite B, un antécédent de décompensation de cirrhose, de cancer du foie, de transplantation du foie, de traitement par interféron/ribavirine avec ou sans les antiprotéases de première génération (bocéprévir, télaprévir, etc.) et celles qui n’ont pas été suivies médicalement n’ont pas été retenues dans cette étude. Comme l’explique le docteur Marc Bardou (JIM, mai 2018), la survie a été calculée entre l'entrée dans la cohorte ou le début du traitement par AVD jusqu'à la date de survenue du 1er évènement ou au 1 juillet 2017 au plus tard. Au total, 9 295 personnes ont été incluses dont 6 460 personnes traitées par AVD après l'inclusion et 2 835 personnes non traitées. La durée médiane de suivi était de deux ans. L'âge médian était de 56 ans avec 54 % d'hommes, 38 % de cas de cirrhose. Au total, en deux ans, 162 décès (56 de cause hépatique, 79 de cause non hépatique et 27 non classés), 210 cas de cancer du foie et 110 cas de cirrhose décompensée ont été recensés. Dans cette étude, les AVD étaient associés à une diminution du risque de décès ; le risque de cancer du foie et de cirrhose décompensée n'était pas augmenté chez les personnes. La diminution de la mortalité était plus importante pour les décès de cause hépatique. Cette étude identifie pour la première fois une réduction de la mortalité, en particulier de cause hépatique, chez les personnes traitées par AVD, plus prononcée pour les personnes ayant guéri de leur infection par le VHC.

H. Fontaine, S. Pol, F. Carrat. CO.29. Résultats de la cohorte française ANRS CO22 Hepather : les antiviraux directs (AVD) diminuent la mortalité de l’hépatite chronique C. Groupe ANRS AFEF Hepather.