VIH : L’Argentine supprime son ministère de la Santé

21 Septembre 2018
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Confronté à une extrême crise financière, la monnaie locale s’est effondrée, le gouvernement argentin applique au pays un remède de cheval. Le président Mauricio Macri a ainsi décidé de supprimer dix ministères, dont celui de la Santé, pour des « raisons budgétaires ». Une annonce inquiétante qui a entraîné la démission du directeur du programme national de lutte contre le sida, comme le rapportent différents médias et agences. Cette démission, c’est l’agence de presse brésilienne Agencia de noticiais da Aids, qui l’a annoncée. Le ministère de la Santé disparaîtrait dans les arcanes de celui du Développement social, mais avec une envergure bien moindre et des budgets réduits au plus strict. L’agence rapporte que des centaines d’Argentins sont descendus dans les rues, le 5 septembre, pour faire part de leurs inquiétudes quant à l’accès futur aux médicaments, notamment contre le VIH. Interrogée par le site Têtu, Lorena Di Giano, directrice exécutive de la Fundacion Grupo Efecto Positivo (FGEP), principale association de lutte contre le sida/VIH et les hépatites en Argentine, la décision du président argentin pourrait conduire in fine « au génocide de centaines de milliers de personnes atteintes de maladies chroniques ». « Cela fait deux ans que l’accès aux médicaments, notamment contre le VIH, est devenu très difficile », témoigne-t-elle. Un accès rendu particulièrement difficile avec l’effondrement du peso argentin. Le 3 septembre, à la suite de l’annonce présidentielle, plusieurs associations de lutte contre le VIH/sida ont publié un communiqué faisant part de leurs plus vives inquiétudes. « En prenant cette décision, le gouvernement argentin démontre qu’il préfère répondre aux demandes du Fonds monétaire international que de se préoccuper de la santé des Argentins », peut-on lire dans le texte.