"L’observance est morte, vive l’adhésion !"

Publié par jfl-seronet le 05.08.2015
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Thérapeutiqueobservanceadhésion au traitement

Le 3 juillet, le Collectif interassociatif sur la santé (CISS), [Im]Patients chroniques et associes et Coopération patients ont publié des "recommandations issues d’un processus consultatif d’un panel de 50 personnes concernées, sur les enjeux de responsabilisation et d'autonomie dans les soins". Conclusion ? "L’observance est morte, vive l’adhésion !". Explications de ce qui se cache derrière ce slogan.

Dans un contexte de pression accrue sur les personnes soumises à des traitements au long cours, les associations (Collectif interassociatif sur la santé, [Im]Patients chroniques et associes et Coopération patients) ont donc mis en place une démarche participative afin que des personnes concernées puissent s’exprimer sur "les dispositifs et outils qui leur semblent prioritaires pour favoriser le bon suivi de leurs traitements". L’observance (l’adhésion) est, en effet, un enjeu important d’une part d’un point de vue de santé publique et d’autre part en termes médico-économiques. Pour les associations, cette observance doit "forcément être envisagée par rapport à l’objectif prioritaire de la qualité de vie des patients dans la durée". La démarche entreprise par le CISS, [Im]Patients chroniques et associes et Coopération patients, aboutit à une idée force qui est de remplacer le terme "observance" par celui d’"adhésion", d’autant qu’il apparaît nécessaire aux personnes concernées de "mettre la décision médicale partagée au centre de la relation soignant/soigné".

Quatre groupes de recommandations : Le travail collectif conduit a permis de faire quatre groupes de recommandations.

1 : Changer le regard sur la maladie
La place centrale de l’expérience des personnes concernées est un préalable. "Les difficultés que pose la maladie doivent être prises en considération sans être l’objet de discriminations ou de stigmatisations… car ce qui influence fortement le bon suivi d’un traitement c’est l’acceptation de la vie en société avec la maladie".

2 : Responsabiliser par l’information et la formation à la décision partagée
Cela tombe sous le sens, mais pourtant la bonne information du patient et de son entourage semble encore trop souvent faire défaut… notamment sur les effets indésirables des traitements qui conditionnent largement l’adhésion à ceux-ci. Le défi de l’information n’est pas l’exclusivité des médecins, il doit être relevé par l’ensemble des professionnels de santé ; l’information est déjà, historiquement, la pierre angulaire des actions menées par les associations intervenant dans le champ de la santé. La bonne information constitue la première étape vers la décision partagée pour permettre l’adhésion au traitement. La décision partagée ne se justifie pas que dans les hypothèses médicamenteuses et interventionnelles les plus graves. La formation à la décision partagée doit être autant envisagée pour les professionnels de santé que pour les patients et les aidants.

3 : Mobiliser les professionnels de santé
La formation initiale et continue des professionnels de santé doit leur permettre de mieux comprendre les enjeux de la maladie avec les traitements au long cours vécus par les patients eux-mêmes. C’est l’ensemble de la relation soignant-s/soigné qui doit faire l’objet de la plus grande attention pour participer utilement à l’adhésion. Et la qualité de cette relation dépend aussi de la coordination entre professionnels de santé et de bien d’autres éléments de l’organisation de notre système de santé.

4 : Offrir des aides concrètes
- Soutenir et développer les lieux d’éducation par les pairs ;
- Reconsidérer le rôle d’accompagnant de certains professionnels de santé pour améliorer l’observance, dont les infirmiers ou les pharmaciens qui sont souvent au quotidien les plus proches des malades chroniques, et reconnaître de nouveaux métiers dans certains domaines ou contextes ;
- Favoriser et développer l’éducation du patient, qui doit être envisagée dans une perspective de continuité dans le temps ;
- Développer les outils numériques et de la e-santé pour et avec les personnes concernées, avec comme leitmotiv l’idée de "se surveiller, oui… être surveillé, non !";
- Résoudre les obstacles matériels à l’adhésion au traitement (difficultés liées à la galénique, ruptures d’approvisionnement…).
- Couvrir les restes-à-charge (…) et compenser les transferts de charge, notamment ceux liés à la promotion des soins ambulatoires.

Commentaires

Portrait de barberousse

Qui dit "adhésion" dit cotisation;

qui va payer l'adhésion?...

.. en toute franchise?

 

Avez-vous lu les post-it illustrés?

 

Portrait de ouhlala

Comme Epuisement thérapeutique ou Condescendance...

RVAN me parle beaucoup aussi.