L’amende contre le cannabis ne fait pas très "nouveau monde"

Publié par Rédacteur-seronet le 06.02.2018
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Interviewcannabispénalisation

Le gouvernement s’engage vers la contraventionnalisation de l’usage du cannabis. Un rapport parlementaire entérine cette solution d’une pénalité financière pour simple usage. Cette idée fait l’objet de critiques de la part de différents acteurs dont des organisations non gouvernementales. Directeur général adjoint de AIDES, Christian Andréo revient sur cette annonce et explique la position de AIDES, qui appelle à une évaluation sérieuse des effets de la stratégie actuellement conduite et préconise une nouvelle politique des drogues qui privilégie la santé plutôt que la répression.

Dans quelques mois, la législation sur la consommation de cannabis en France devrait évoluer. Que pensez-vous de la solution qui semble avoir été arrêtée aujourd’hui par le gouvernement ?

Christian Andréo : C’était une promesse d’Emmanuel Macron de revenir sur la question de la pénalisation de la consommation du cannabis. Une mission d’information parlementaire a été confiée à deux députés [Eric Poulliat (LREM) et Robin Reda (LR), ndlr] qui ont rendu leur rapport récemment avec l’élégance qu’on sait (1). Rapport qui est très mauvais et cela d’autant plus que les deux auteurs n’ont pas réussi à se mettre d’accord sur une préconisation unique, ce qui est assez rare pour une mission de ce type. Ce qui est prôné et ce que veut d’ailleurs le gouvernement, c’est la mise en place de la contraventionnalisation de la consommation de cannabis, par l’instauration d’une amende forfaitaire. C’est-à-dire que la police puisse verbaliser des personnes prises en flagrant délit de consommation. Le montant annoncé des futures amendes [entre 150 et 200 euros, ndlr] n’est d’ailleurs pas un petit montant et cette amende forfaitaire ne s’applique que pour une première fois. Par ailleurs, contrairement à ce qu’on a pu lire sur le fait que le gouvernement réfléchissait à une forme de dépénalisation, ce n’est absolument pas ce qui est prévu. Au contraire, cette mesure sera un jeton de plus à l’arsenal répressif. C’est simplement une graduation supplémentaire. Cette mesure ne touche absolument pas le fond du problème. D’ailleurs, Gérard Collomb s’est empressé d’aller expliquer partout que des poursuites judiciaires resteraient possibles. On peut même imaginer que ce soit ceinture et bretelles donc amende forfaitaire et poursuite judiciaire. Cette mesure ne règle rien. Elle est faussement libérale et fondamentalement inégalitaire. Qui peut s’acquitter sur le champ d’une amende d’un tel montant ? Ce n’est certes pas, à l’heure actuelle, les personnes qui sont le plus en danger par rapport à la consommation ni au trafic de cannabis. Ce n’est pas une amende qui va faire peur aux adultes consommateurs ou aux fils de bonne famille. Cela ne règle pas les questions de fond — questions réelles — liées à l’économie du cannabis, aux marchés, à la délinquance ou au grand banditisme.

L’amende forfaitaire va-t-elle concerner tous les produits ? Toutes les situations ?

Non, a priori, uniquement le cannabis et c’est une erreur de plus. C’est inutile voire stupide de traiter de cette question par le biais d’un seul produit. Les problématiques soulevées dans une société par l’usage des drogues sont diverses et variées. Il y a des questions sanitaires, sécuritaires, économiques… et on ne peut jamais prétendre traiter cette question par un angle unique. Je veux dire que si le gouvernement a réellement la volonté de faire bouger les choses dans ce domaine, il doit réformer la législation actuelle sur les drogues ou suivre l’exemple de ce qui se passe dans d’autres pays, notamment aux Etats-Unis, et passer par la légalisation d’un produit spécifique estimant que sa nocivité est comparable à celle d’autres produits déjà en circulation et légalement admis (tabac, alcool) et donc déclassifier le produit comme stupéfiant et en organiser le marché. Et on voit avec le modèle étasunien que c’est fortement rémunérateur pour l’Etat.

Vous critiquez l’ajout d’une cartouche supplémentaire à l’arsenal répressif, l’absence d’une réflexion d’ensemble… comment expliquez-vous que le gouvernement fasse un tel choix ?

Parce que la réflexion n’est pas au niveau. C’est de la fausse pensée progressiste et surtout pas une pensée libérale comme cela prétend l’être. Je pense qu’Alain Madelin avait déjà pour projet de dépénaliser toutes les drogues dans son programme présidentiel en 2002. Ce qui se passe, c’est typiquement les suites d’un effet d’annonce mal maîtrisé sur un sujet dont on ne comprend manifestement rien. C’est une fausse bonne idée, techniquement mauvaise et qui manque de courage.

La commande de cette mission d’information parlementaire semble surtout être motivée par une volonté de faciliter le travail de la police, de désengorger la justice. Ce qui est grave… c’est qu’on arrive une nouvelle fois dans le processus par le consommateur et sans précaution. Quand on ajoute, comme le fait le ministre de l’Intérieur, que des poursuites resteront possibles, dans quoi bascule-t-on ? Dans une forme d’arbitraire ! Un arbitraire qui prévaut déjà par rapport à la consommation de cannabis. Selon que vous serez arrêté dans tel endroit ou dans tel autre, selon le quartier dans lequel vous vivez, sans même parler de la couleur de peau ou de l’origine, le risque de contrôle et les suites données ne sont pas les mêmes. Si on admet qu’il y a un problème de cannabis dans notre société, alors on décide d’agir d’abord sur les réseaux d’approvisionnement, sur le modèle économique plutôt que de s’attaquer aux personnes qui consomment. On ne fait pas le choix de mettre en place des mesures lancées rapidement lors d’une campagne électorale et manifestement pas appréhendées dans leur complexité, ou d’empiler des mesures répressives. On cherche aujourd’hui à nous vendre la mesure envisagée comme un assouplissement, ce n’en est pas un !

Quelles sont les différences entre la légalisation et la dépénalisation et quelle serait la meilleure solution d’après les expériences étrangères ?

Tout le monde est en train de basculer directement sur la case légalisation, particulièrement en ce qui concerne le cannabis. On voit que le modèle de légalisation s’étend aux Etats-Unis et s’impose pour des raisons financières, de contrôle de la qualité des produits et de réduction des dommages sociaux avec la baisse des infractions, celle des problèmes liés au trafic, etc. La dépénalisation est une étape intermédiaire. C’est le choix qu’a fait le Portugal en dépénalisant l’usage de toutes les drogues dans une optique sanitaire avec un succès — du point de vue sanitaire en tout cas — spectaculaire. Cette solution ne règle pas la question du trafic, ni du grand banditisme qui lui est associé. La grande difficulté réside dans le fait de passer d’une situation à une autre. Ainsi, légaliser le cannabis en France reviendrait à poser la question de la mutation de son marché actuel, donc de ce qu’on appelle parfois "l’économie des banlieues", puisque tout serait remis à plat. Quand on voit la situation à Marseille, le nombre de jeunes, associés au trafic, qui tombent sous les balles du fait d’une concurrence violente entre les réseaux de vente, on voit bien qu’il y a un problème ? Et veut-on d’ailleurs le résoudre ?

Quelle est la position de AIDES en matière de politique des drogues ?

Nous défendons la légalisation. Allons-nous aller vers un cadre où toutes les drogues seront légalisées et dont la consommation serait encadrée ? C’est une utopie, sachant, par ailleurs, qu’il ne faut pas cacher la nocivité de certains produits. Nous voulons surtout poser le débat en termes d’évaluation des politiques publiques. Il n’y a aucun équivalent à la situation que nous connaissons avec la politique des drogues, une politique dont on voit bien qu’elle est inefficace et qui, malgré cela, n’est jamais remise en question, pas évaluée...

On avance souvent l’argument de la sécurité pour légitimer le maintien de la politique actuelle… Mais sécurité de qui ? Il ne me semble pas que nos quartiers défavorisés soient très en sécurité par rapport à la drogue et cela n’a pas l’air d’inquiéter beaucoup de monde. Je reviens aux jeunes impliqués dans le deal et qui se font tirer dessus à Marseille, cela n’est pas considéré de la même façon, avec la même gravité, que si de tels crimes frappaient des lycéens du 16e arrondissement parisien. Qui veut-on protéger et de quoi ? La France est très à la traîne en matière de politique des drogues. Dans la situation actuelle d’Emmanuel Macron qui n’est pas confronté à une opposition très puissante, d’où qu’elle vienne, il y a un boulevard pour mener des réformes sociétales et une politique des drogues renouvelée en est une, mais paradoxalement, ce n’est pas la voie choisie. Je trouve que le projet de contravention ne fait pas très "nouveau monde". Il faut croire que certains conservatismes sont assez bien partagés.

Qu’est-ce qui pourrait aujourd’hui permettre d’avoir un vrai débat sur la réforme de la loi de 1970, de créer les conditions pour une nouvelle politique des drogues ?

Pour le moment, le débat ne peut qu’être caricatural. Quel est aujourd’hui l’argument rationnel en faveur du maintien de l’approche pénalisante et prohibitionniste du cannabis ? Il n’y en a pas. Nous avons en France une consommation massive et nous n’entendons ici, pour défendre le système actuel, que des arguments moralistes ou ceux des pythies de la fin du monde. Cette absence de réflexion est telle qu’on arrive à se demander si cela n’est pas lié à la crainte de casser l’économie actuelle du cannabis et des conséquences sociales que cela pourrait avoir. Pourtant, nous avons à l’étranger des exemples de passage d’une économie souterraine à une économie légale. On peut transférer tout ou partie de ce marché illégal dans un contexte légalisé aux personnes qui l’exercent déjà, il aurait simplement changé de nature et de cadre. Le débat peut sans doute bénéficier d’une réflexion par la question économique. Quand les premiers modèles sont sortis aux Etats-Unis sur la base de la légalisation du cannabis en Californie, il y a eu du scepticisme et puis on a vu que cela suffisait à remettre dans le vert un Etat au bord de la faillite financière. C’est là que la Californie a envisagé très différemment la question et fait son choix.

AIDES a-t-elle des discussions avec les autorités françaises sur une évolution des politiques des drogues ?

Aujourd’hui, ce n’est pas le ministère de la Santé qui a le dernier mot sur cette question. Si on arrivait à une situation de crise sanitaire majeure peut-être que les autorités de santé reprendraient la main, mais actuellement la santé ne s’impose pas, surtout face aux ministères de la Justice ou de l’Intérieur. Le débat actuel sur la contraventionnalisation montre la pauvreté des arguments, il serait temps que les parlementaires prennent de réelles initiatives, qu’ils regardent ce qui se passe aux Etats-Unis et ailleurs, qu’ils évaluent ce qu’un marché légalisé du cannabis pourrait produire en termes de renflouement de la dette publique, de création de richesse, de réduction des coûts sociaux… Je note que tout récemment l’Insee a choisi de suivre les demandes européennes d’intégrer le chiffre d’affaires du trafic de drogues dans le calcul du PIB.
Tout cela nous invite à réfléchir différemment.

Propos recueillis par Jean-François Laforgerie

(1) : Le rapport a largement fuité dans la presse avant d’être présenté à l’Assemblée nationale, comme il est d’usage. Interpellé à ce propos par la députée (LREM) Yaël Braun-Pivet, présidente de la commission des lois de l’Assemblée nationale, le député (LR) Robin Reda a répondu par une blague sexiste.

Le trafic de drogues va bientôt entrer dans le calcul du PIB français
L'institut national de la statistique et des études économiques (Insee) va "tenir compte de la consommation de stupéfiants et des activités liées à cette consommation sur le territoire national", a annoncé, 30 janvier, l'organisme public, dans un communiqué. Cette prise en compte est faite "à la demande" de l'institut européen des statistiques Eurostat. Elle est destinée à aligner les statistiques françaises sur celles "des autres pays européens" dont certains ont déjà intégré le trafic de stupéfiants dans le calcul de leur produit intérieur brut (PIB). C’est le cas de l’Espagne, de la Grande-Bretagne, des Pays-Bas, de l’Italie. En France, cette modification sera effective à partir de mai. Ce changement pourrait entraîner une révision à la hausse de la croissance française. La France a longtemps hésité avant de suivre les demandes d’Eurostat. Depuis 2013, l'institut européen des statistiques demande aux pays européens de comptabiliser le trafic de drogue et du travail du sexe (ce qui, dans ce domaine, ne sera pas le cas en France) dans le calcul de leur produit intérieur brut (PIB). "Il s'agira de révisions à la marge", a précisé à l'AFP le chef du département des comptes nationaux de l'institut, Ronan Mahieu, en évoquant le chiffre de "quelques milliards" d'euros, à rapporter aux 2 200 milliards d'euros du PIB français. Les analyses varient sur ce point en raison de la difficulté à calculer les activités liées au trafic de stupéfiants, par définition illégale. En 2013, l'Institut économique Molinari chiffrait à 219,2 milliards d'euros le marché souterrain de la drogue, soit... 10,8 % du PIB, précise l’AFP.

Madelin, une position "libérale"… il y a seize ans déjà
En 2002, Alain Madelin, président de Démocratie libérale, est candidat à l’élection présidentielle. De façon assez singulière, il développe au fil des interviews un point de vue assez nouveau, pour un candidat de droite, sur les drogues. Un point de vue, parfois changeant, mais qui globalement défend une autre politique des drogues et en appelle à une sérieuse remise à plat de la loi de 1970. "N'avez-vous pas dérouté votre électorat en plaidant pour une dépénalisation des drogues douces ?", lui demande le Figaro (11 février 2002). "Je n'ai jamais parlé de dépénalisation", explique Alain Madelin. "En revanche, j'ai toujours souhaité que l'on puisse réexaminer sereinement la loi de 1970 sur les drogues qui ne fait aucune distinction entre le degré de nocivité des drogues. Résultat : celle-ci est inapplicable et, de fait, très mal appliquée".
En janvier 2002, le "Nouvel Observateur" avait passé en revue les positions publiques des différents candidat-e-s à l’Elysée en matière de dépénalisation. Alain Madelin était rangé dans les "POUR". Il faut dire qu’il expliquait alors : "Tous ceux qui se sont penchés avec sérieux sur ce dossier ont conclu qu'il était difficile de ne pas distinguer dans les textes législatifs le fumeur occasionnel de haschisch et l'héroïnomane qui se pique plusieurs fois par jour. De même, en matière de santé publique, la frontière entre les drogues licites comme l'alcool, le tabac et certains médicaments, et certaines drogues illicites est des plus discutables".
En mars 2002, le candidat libéral passe au grill sur "France Inter" lors d’une interview fleuve conduite par Stéphane Paoli, Jean-Luc Hees et Pierre Le Marc. "Vous parliez du cannabis : on dit que le candidat Madelin est assez libéral. Alors pour le coup en ce qui concerne l'usage, la consommation, je ne sais pas comment vous appelez ça ?", lui demande Pierre Le Marc. "Non je ne suis pas libéral, mais j'en ai marre que l'on ne regarde pas les problèmes en face, que l'on continue à faire cette politique de l'autruche. (...) La loi de 1970 sur la drogue est une loi qui est inapplicable parce qu'elle considère exactement d'un point de vue répressif, de la même façon la détention d'un gramme de shit, de cent kilos d'héroïne... Bref c'est absurde et comme elle est inapplicable, elle n'est pas appliquée et il n'y a rien de pire pour l'ordre social qu'une loi qui n'est pas appliquée. C'est la raison pour laquelle, je ne prends pas position sur le fond de ce débat, je dis simplement, franchement — bon, on ne va pas le faire pendant la campagne électorale parce que ça serait un sujet de passion de plus — mais il y a des sujets comme ça que, de temps en temps, les hommes politiques doivent avoir le courage de regarder en face et de trouver les moyens de sortir d'une situation qui est intenable". Evidemment, l’argumentation semble un peu byzantine, mais elle constituait, à droite, chez un candidat qui parlait aussi d’un monde nouveau, une indéniable avancée.

Le Syndicat de la magistrature critique le rapport parlementaire
Le Syndicat de la magistrature (SM) se montre critique sur les récentes annonces gouvernementales à la suite de la publication du rapport de la mission d’information relative à l’application d’une procédure d’amende forfaitaire au délit d’usage illicite de stupéfiants. Dans un communiqué (25 janvier) dont le titre donne le ton : "Drogues et réduction des risques : l’Etat déclare forfait", le Syndicat de la magistrature dénonce à la fois l’approche des auteurs du rapport et l’impasse des solutions finalement préconisées. Ce qui a d’emblée marqué le Syndicat de la magistrature, c’est que les deux auteurs du rapport : les députés Eric Poulliat (La République en marche) et Robin Reda (Les Républicains) ont indiqué que leur mission n’avait "pas pour objet de réfléchir à la lutte contre la toxicomanie ou la réforme de la loi du 31 décembre 1970", une précision assez "stupéfiante", note le SM, mais "lucide". Très clairement, pour le syndicat, le travail parlementaire n’est qu’un habillage destiné à "entériner les mesures déjà annoncées au printemps par Gérard Collomb, sans réflexion d’ensemble sur les drogues, ni ambition sanitaire ou sociale". La conclusion de leurs travaux rejoint d’ailleurs une des annonces de la campagne d’Emmanuel Macron lors des élections présidentielle : la création d’une amende forfaitaire. "Cette procédure n’est pas, comme on l’entend trop souvent, une voie de dépénalisation mais bien un moyen de répression plus systématique, qui ménage la possibilité de prononcer des peines d’emprisonnement", analyse le Syndicat de la magistrature. Pour le SM, il est clair que "l’approche répressive du traitement des drogues demeure, alors que la fonction dissuasive de la peine en la matière est depuis longtemps invalidée". Une approche que défend également la ministre de la Santé dans une récente interview à LCI. Pour le SM, l’amende forfaitaire délictuelle, qui existe déjà dans notre droit depuis 2016, est une fausse bonne idée et n’a "jamais été utilisée en raison d’obstacles techniques et juridiques". "Le rapport conclut donc à l’extension d’une mesure déjà inapplicable. De manière générale, le rapport passe sous silence les développements essentiels des approches de la réduction des risques. En voilà une révolution dans la politique des drogues… Les travaux n’ont servi qu’un agenda politique : celui du ministère de l’Intérieur. Il a exclu de fait la véritable réponse : la dépénalisation de l’usage et même, la légalisation des drogues dans un cadre contrôlé", estime le SM. "A l’heure où de nombreux pays adoptent des législations en ce sens et les Nations Unies une résolution pour engager les Etats à favoriser les alternatives aux peines, la France s’enlise seule dans une voie qui ne mène nulle part. Elle persiste dans l’impasse d’une répression pénale aussi intraitable qu’impuissante, qui relègue la véritable solution, sanitaire et sociale", conclut le syndicat de la magistrature.

Les contraventions pour consommation de cannabis vont être plus "efficaces"
Interviewée sur LCI le 31 janvier dernier, la ministre de la Santé, Agnès Buzyn, a jugé que l'amende pour les personnes usagères de cannabis serait "plus opérationnelle" et "efficace" que le système actuel. "Je pense que ce sera plus opérationnel parce que la réalité c'est qu'en fait les contrevenants ne sont jamais in fine face à une vraie peine, donc la contravention permettrait probablement d'être plus efficace par rapport au consommateur (...) qui fume sans pénalité aujourd'hui", a-t-elle dit. Et la ministre de reprendre le discours habituel pour justifier une approche punitive. "Il faut continuer à dire que le cannabis est extrêmement dangereux pour la santé, augmente le risque d'accident de voiture, réduit les capacités cognitives de nos enfants et des jeunes qui fument trop tôt, et a exactement les mêmes conséquences sur le poumon que le tabac normal", a-t-elle ajouté. Interrogée sur le fait de savoir si elle avait déjà "fumé un joint", la ministre de la Santé a répondu "non", mais précisé qu'on lui en "avait offert un pour ses 35 ans". "Je n'ai pas compris comment le rouler, c'était une amie qui trouvait étonnant qu'à mon âge je n'avais jamais vu à quoi ressemblait du cannabis, et en fait je pense que les quelques grains ont terminé sur ma moquette", a-t-elle raconté.

En Californie, des milliers d’amnisties liées à la marijuana
Frondeuse, opposée à l’administration Trump, la ville de San Francisco a lancé une amnistie sur toutes les condamnations liées à la marijuana remontant jusqu'à 1975, indique l’AFP. Le bureau du procureur de San Francisco a indiqué (30 janvier) qu'il allait "appliquer rétroactivement la mesure (...) légalisant la possession et la consommation de marijuana à usage récréatif", adoptée en novembre 2016, "à des infractions et condamnations pénales remontant à 1975". Le bureau du procureur George Gascon va donc examiner jusqu'à 8 000 condamnations et infractions passées à la lumière de la nouvelle législation, selon un communiqué officiel. "Bien que les politiques liées à la drogue fassent un pas en arrière au niveau fédéral [du fait de l’administration Trump, ndlr], San Francisco prend une fois de plus l'initiative de réparer les dégâts causés par la désastreuse (...) guerre contre la drogue", a commenté le procureur George Gascon. "Une condamnation pénale peut être une barrière à l'emploi, au logement et à d'autres subventions", fait-il valoir. De son côté, Gavin Newson, l'un des adjoints du gouverneur de Californie et ex-maire de San Francisco, a mis en avant les "vies brisées par un système pénal de la marijuana coûteux, brisé et racialement discriminatoire". Et le procureur Gascon de se faire plus précis, soulignant que la "guerre contre la drogue", menée pendant des années, a entraîné des "arrestations inégales à travers les groupes raciaux", les Noirs et Hispaniques faisant l'objet de plus fréquentes interpellations et incarcérations que les Blancs, bien que "de multiples études aient démontré que la consommation et vente de drogue est équivalente, quelles que soient les appartenances ethniques". En Californie, plusieurs villes comme Los Angeles, Oakland, ou Portland en Oregon, ont mis en place des mesures de "justice réparatrice", en donnant par exemple la priorité aux Afro-américains ou Hispaniques dans l'attribution de licences de commercialisation de cannabis. Si l'administration Obama avait levé le pied sur les arrestations et poursuites liées à la marijuana, l’administration Trump et son ministre de la Justice, Jeff Sessions, ont au contraire durci le ton.

 

Commentaires

Portrait de jl06

Terre de cul béni ....qui se cache pour faire toute les saloperies possible ...........Embarassed

et le lobbyng de l,alcool il tue pas lui .....

Portrait de ballif

le canabis fait vivrent ceux qui n'ont pas fait d'étude et veulent de l'argent facile  veule t il mettre en faïte des villes comme bobigny  et toutes les autres  vous pouvez aussi en cultiver chez vous   son trafic représente la plus grande emtreprise de France avec des sucursalles dans le monde entier

c'est zone sont interdites aux forces de l''ordre''

un ami cultivateur consomeur et vendeur  à arrêter d'en vendre  il a eu peur de la prison   il s'est suscidé avec sa voiture   c'est une drgue suicidère  donc pas de surprise

je l'ai découverte avant de partir à l'armée sur l'ïle d'Oléron   je n'ai jamais voulu fumer   enfant le mari de ma mère était appelé  homme à la pipe  il n'était pas content quand nous nettoyons le conduit   il est mort de problèmes pulmonaires   avec la maladie de démances   regarder ce qui est écrit

Portrait de IMIM

comme l'alcool peut engendrer des situations dramatiques Certes....

C bien pour cette raison qu'il faut un "encadrement".....

Comme dit + haut.....d'une part qualitatif, donc question sanitaire, d'autre part économique

Perso, je crois qu'ils ont juste trouvé un moyen (totalement inégalitaire, comme souligné + haut) de faire du fric, une prouesse improbable de faire passé de la REPRESSION pour de la dépénélisation...

Il est à craindre, que comme pour d'autres de leurs missions, on demande du CHIFFRE à la police !!!

Je pense qu'ils savent qu'à + ou - longue échéance, ce "tabou" finira par tomber Alors ils vont GRATTER tant que possible.....

L'argument de désengorger les tribunaux ne tient pas Même le syndicat de la Magistrature critique....

Il est évident que cette "économie souterraine" avec ce qu'elle peut engendrer sert souvent les intérêts politiques de ceux qui la décrient 

Inclure ds le PIB de la France une "richesse" illégale et inchiffrable quand ceux qui la "produisent" écopent de peine de prison ????????

C KOI L'EMBROUILLE ??MDR Ils font très forts.........

Par ailleurs, si l'on commençait par réclamer, et insister, sur le cannabis thérapeuthique pour ceux qui ne veulent pas de médocs opiacés.....

Les arguments de "santé" sont possible à contrer Si le cannabis peut être néfaste pour certains, il peut être "bénéfique" pour d'autres.... c prouvé scientifiquement  Des medecin le défendent Mais, comme pour TOUT LES MEDICAMENTS, il y a une "notice"

Portrait de jl06

je voudrez bien voir pour en être sur , je laisse tombé volontier mon demi lexo .......

Portrait de sonia

Hier soir, j'ai attendu deux heures dans le hall d'un immeuble d'une cité réputée dangereuse afin d'acheter ma barrette de chite.(non pas chiite ;-)).

 

Oh, il y avait bien de l'herbe, de la beu, mais j'en voulais pas.

Ce fut l'occasion de discuter avec d'autres clients de la dépendance et de la l'égalisation du cannabis.

J'étais la seule fille et je ne me suis pas fait violer lol.

En résumé, les vrais dealeurs sont des policiers, c'est-à-dire des représentants des forces de l'ordre.

La guerre des gangs est orchestrée par de hauts fonctionnaires dont des membres du syndicat de la magistrature.

Ceci n'est pas un complot, l'État français sera obligé de légaliser le cannabis, c'est une question d'heures...

Ainsi, les fournisseurs et les distributeurs (dealers) coopèrent sur une base légale et redistribuent les richesses aux plus pauvres et en accompagnant les poly dépendants présentant des troubles de santé. Les revendeurs auraient un cdi, un vrai statut social.

Et blabla bla, paroles et paroles...

le ministre de l'intérieur, le patron des patrons, monsieur Collomb, ancien maire de Lyon 69, le sait bien, l'ancien commissaire Neyret (radié ) le sait également. Les voyous ne sont qu un instrument dans le jeu politique comme le souligne Imim précédemment.

El capo di capi !

En ce moment ils construisent les bases d'une économie souterraine enfin visible, hors sol comme une VEFA, vente en futur achèvement.( la mafia: les réseaux et les politiques ensemble).

L'exemple américain avec la Californie qui renaît économiquement, grâce aux recettes générées par la légalisation, devrait accélérer la procédure en France.

 

Finalement, j'ai été très bien servie, ça valait le coup d'attendre. Tchuss à la prochaine ! Je dois rejoindre mon con-joint.

 

 

 

Portrait de Butterfly

TOUT A FAIT ça !! et cool votre message .. si seulement ce gouvernement pouvait lire voir SERONET.....