Connaissance du VIH : des collégiens ont leur avis !

Publié par Camille Dobez (14 ans) le 14.03.2018
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Mode de viecollège

Depuis des années, on combat le VIH au moyen de campagnes de prévention, grâce à l’engagement de chercheuses et chercheurs et à celui des associations. Pourtant, il reste une chose importante à faire pour être sûr d’être prêt à en finir avec le VIH : la prévention chez les jeunes. Que pensent les jeunes du VIH ? Savent-ils ce que c’est ? Sont-ils prêts à en affronter les conséquences une fois adultes ?

En matière de lutte contre le VIH, il est intéressant de connaître l’avis des différentes personnes pouvant se sentir concernées : les jeunes qui commencent leur vie sexuelle, les personnes vivant avec le VIH, celles qui en sont un peu plus éloignées, etc. Rencontrer des personnes, comprendre leurs connaissances sur la maladie est important pour pouvoir la combattre. Une enquête a été menée auprès de 72 élèves de classes de troisième du collège Fersen (Antibes, Provence-Alpes-Côte-d’Azur) par une professeure de sciences et vie de la terre (SVT) en janvier dernier. Il a été proposé aux élèves de répondre à un questionnaire de connaissances sur le VIH, de façon anonyme. Ce questionnaire avait pour but de faire le point sur le niveau de connaissances des jeunes sur le VIH et de les évaluer ; notamment pour comprendre l’usage qui pourrait être fait de ces connaissances en matière de prévention une fois adultes.

Qu’est-ce que le VIH ?

La connaissance du VIH/sida était le premier domaine abordé dans le questionnaire. Le VIH (virus de l’immunodéficience humaine) est un virus qui, en l’absence d’un traitement, détruit progressivement les cellules du système immunitaire. Parmi les réponses recueillies, 2 collégiens le savaient, 14 ont indiqué dans leurs réponses que c’était une maladie transmissible sexuellement et 35 pensaient que le VIH et le sida étaient la même chose. Au final, les résultats sont plutôt positifs car la plupart des collégiennes et collégiens étaient déjà au courant de ce qu’était la maladie du VIH/sida.

Comment se transmet-il ?

Le VIH se transmet par rapports sexuels non protégés par un préservatif ou par un traitement anti-VIH (Tasp ou Prep), par le contact du sang d’une personne séropositive qui ne prend pas de traitement antirétroviral (ARV), et dans de rares cas, lors de l’allaitement par le lait maternel, lorsque la mère est séropositive et ne prend pas d'ARV. C’est pour cela qu’il est recommandé de se protéger et de rester vigilant pour ne pas être infecté. Il existe aussi la contamination via des seringues usagées par voie intraveineuse qui peuvent occasionner un contact avec le sang d’une personne éventuellement séropositive et non traitée. Dans l’ensemble toutes les réponses recueillies sont correctes en matière de connaissances des modes de transmission. "Le VIH se transmet par rapport sexuels non protégés ou par le sang d’une personne infectée", rappelle ainsi Jack (1) dans son questionnaire. Seulement, le fait qu'une personne séropositive sous traitement ARV avec une charge virale indétectable ne transmet pas le virus, semble totalement inconnu des collégiens interrogés. Selon les données de cet échantillon, les jeunes sont déjà bien conscients des modes de transmissions. C’est plutôt assez satisfaisant à remarquer, car ça n’a pas toujours été ainsi. Malgré les années, les nouvelles générations n’oublient pas ce qu’on leur apprend sur le virus et semblent en tenir compte.

Comment se protéger ?

Concernant les moyens de protection contre le VIH, les collégiennes et collégiens ont répondu qu’il existait plusieurs moyens de protection, comme : se protéger lors d’un acte sexuel en mettant des préservatifs, en faisant régulièrement des dépistages. Certains ont évoqué la contraception, mais c’est une erreur car la pilule, par exemple, n’assure aucune protection contre le VIH. On peut aussi mentionner un autre outil : l’utilisation de médicaments anti-VIH avant un rapport sexuel sans préservatif. Il s’agit de la prophylaxie pré-exposition ou Prep. On peut également prendre des précautions afin d’éviter tout contact avec le sang d’une autre personne. "Pour se protéger, il faut mettre des préservatifs, faire des dépistages et éviter le sang d’une autre personne afin de ne pas prendre de risque", résumait César (1) dans son questionnaire. En matière de protection, l’usage du préservatif reste quand même le plus accessible et c’est le point sur lequel il faut être le plus vigilant car il est facile de l'oublier lorsqu’on s’apprête à passer à l’acte sexuel. Le dépistage en cas de prise de risque et les précautions par rapport au sang ne sont pas à négliger pour autant. En fait, tout ce qui permet de se protéger contre le VIH doit être utilisé.

Quels sont les effets du VIH sur les personnes infectées ?

Du point de vue des élèves, les conséquences sont la destruction du système immunitaire en l’absence de traitement, voire la mort. "Les effets du VIH sont la destruction du système immunitaire et la constitution d’une porte d’entrée pour les maladies", explique ainsi Hugo (1). La quasi-totalité des avis partage ce point de vue : destruction du système immunitaire et sa conséquence : apparition de maladies contre lesquelles l’organisme n’arrive pas à se protéger. Prenons, par exemple, un adulte qui ne s’est pas protégé lors d’un acte sexuel et qui s’est infecté. Il est alors séropositif. Sans traitement antirétroviral (2), ses défenses immunitaires s’affaiblissent. Profitant de la faiblesse du système immunitaire, des maladies de plus en plus graves peuvent se développer (on parle de maladies opportunistes), et c’est lorsqu’une de ces maladies touche la personne concernée qu’elle atteint, ce qu’on appelle le stade sida ; en revanche, depuis l'arrivée des trithérapies en 1996, les personnes vivant avec le VIH sous traitement ARV ne développent pas de maladies opportunistes.

Pensez-vous qu’il existe un remède contre le VIH ?

La majorité des réponses à cette question est correcte, les collégiennes et collégiens ont répondu qu’il existe des médicaments pour contrôler le virus ou même le bloquer, mais pas pour le faire disparaître définitivement. "Non, il n’existe pas de remède officiel, mais il existe des médicaments pour bloquer le virus et l’empêcher de se développer", explique ainsi Paul (1). Effectivement, il n’existe pas encore de remède pour le détruire (ou traitement curatif), mais on peut stopper l’avancement de l’infection vers le stade sida grâce aux ARV ; le virus sera toujours présent, mais il ne se multipliera plus dans l’organisme et il sera sous contrôle. Il arrive que le traitement ne fonctionne pas (on parle d’échec thérapeutique ou d’échappement thérapeutique), dans ce cas, le médecin spécialiste propose une autre stratégie qui sera efficace. Si les traitements fonctionnent (c’est le cas pour une très grande majorité de personnes en France), ils permettent de ne plus transmettre le VIH.

Les élèves du collège Fersen ont été capables de répondre à ce questionnaire correctement et ont fait preuve d’une bonne réflexion : Ils ont tous à peu près compris ce qu’est le VIH, ses modes de transmission, et les risques qu’il engendre. Ils ont donné des réponses globalement exactes, qui laissent penser qu’une fois adultes ils auront des connaissances suffisantes pour se protéger du risque d’infection. Il faut s’assurer que les informations de prévention soient données et comprises par les futures générations, jusqu’à ce que la maladie disparaisse et que la lutte contre le VIH finisse.

(1) : Les prénoms désignant les collégiens cités dans cet article sont fictifs afin de respecter l’anonymat du questionnaire qu’ils ont rempli.
(2) : Les ARV (ou antirétroviraux) servent principalement à empêcher le virus de se multiplier dans l’organisme lorsque la personne vit avec le VIH. Les ARV (Truvada) utilisés sur des personnes séronégatives contre la transmission du VIH servent de moyen de prévention (c’est la Prep ou prophylaxie pré-exposition).

 

Commentaires

Portrait de IMIM

à Antibes...
Pourquoi ne pas faire la mm enquète ds les banlieue, ds les "ZEP" .....
De plus, selon le sidaction, les résultats de l'enquète concernant "les idées reçues" de TOUS les jeunes au niveau national, déconstruit ce post 

J'en suis la première navrée......croyez-le bien......

Portrait de jl06

On serait jaloux de la Province ....non mais ! 

bravo a Fersen , au passage au centre international de valbonne ma fille avez fait le même travail avec les potes de l,époque ! 

 

Portrait de IMIM

je n'avais pas ce défaut avant.....mais c vrai que depuis que je constate de plus en plus de différence SOCIALE, MEDICALE et  EDUCATIVES, je le deviens et je suis parmi les dernières...

Par rapport aux racistes, homophobes, hétérophobes, sérophobes, mysogynes, jen passe et des meilleurs, la jalousie, c bénin...mdr

 

Portrait de jl06

Ta compris je fait un peut d,humour ..... pour alléger la morosité sur le territoire !

Portrait de IMIM

JLB06....

Mais dès fois jsui un "peu" réactive"
M'en veux pas Kiss

Par contre, la jalousie, faut que je m'en méfie comme de la peste....c elle qui finit par rendre les gens "sauvages" entre eux....
Mais bon tout est fait pour aussi.....