Macron ménage les opposants-es à la PMA

Publié par jfl-seronet le 18.10.2018
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Il semble assez mal parti ce débat sur l’ouverture de la PMA aux couples de femmes et aux femmes célibataires… et les derniers propos en date du chef de l’État ne rassurent guère. Le gouvernement semble se lancer dans une course éperdue à la consultation tous azimuts et sans fin… jusqu’à quand ?

« Sur ces sujets intimes (…) il n’est pas question de brutaliser les consciences ». Selon le Journal du Dimanche (7 octobre), cette formule serait d’Emmanuel Macron et traduirait désormais « la philosophie du chef de l’État en matière de PMA. La formule présidentielle sur la brutalité a fait depuis des émules et on ne compte plus les messages #cequiestbrutal pour dénoncer les actes d’homophobie dont les uns-es sont victimes. Même la Manif pour tous a récupéré le slogan : « #cequiestbrutal, c’est de vouloir priver, avant même sa naissance, volontairement par la loi et par l’État, un enfant de son père ». Cela donne une idée du niveau.

Mais ce n’est pas tant la récupération de la Manif pour tous qui inquiète que le fait que la formule présidentielle montre bien les limites du volontarisme présidentiel sur le sujet. On voit mal comment — cela semble le choix présidentiel — arriver sur un sujet comme la PMA à un consensus… alors qu’il est inatteignable. En effet, les opposants-es à l’ouverture de la PMA aux couples de femmes et aux femmes seules font du retrait du projet un préalable. Il suffit de voir le site de la Manif pour tous pour comprendre que l’atmosphère n’est pas à la discussion apaisée, ni au consensus. Dans les médias, on explique qu’Emmanuel Macron « souhaiterait ne pas réitérer l’une des erreurs commises par le quinquennat de Hollande », qui, selon les mots présidentiels, aurait « ignoré » et « humilié » une « partie du pays », dans le cadre des débats sur le mariage pour tous. Une lecture assez partiale et même assez partisane de ce qui s’est vraiment passé. On voit mal qui a humilié la frange homophobe de la société française. Cette dernière a eu voix au chapitre dans les médias (et très largement), dans la rue, a trouvé ses relais au Parlement, a bénéficié des atermoiements de François Hollande (ah, la fameuse liberté de conscience donnée aux maires de célébrer ou pas des mariages de couples de même sexe, au mépris du droit), a été reçue à l’Elysée, etc. Après tout, c’était déjà bien pour des personnes qui ne perdaient, elles-mêmes, aucun droit et qui combattaient durement pour que d’autres ne bénéficient pas des mêmes droits qu’elles. C’était cela le débat d’alors et on s’apprête à le rejouer.

Dans les médias, on explique également qu’Emmanuel Macron envisagerait comme porte de sortie la création d’un groupe de travail parlementaire en amont de la présentation du projet de loi bioéthique. A charge pour ce groupe, d’assurer un « débat apaisé ». Le Journal du Dimanche (7 octobre) avance que dans l’hypothèse où ce groupe de travail verrait le jour « il serait chargé d’auditionner toutes les parties prenantes du débat bioéthique, instances religieuses comprises ». Mais à quoi cela servirait-il ? Pourquoi faire une nouvelle commission après le travail, conduit durant plusieurs mois, par le Comité national consultatif d’éthique (CCNE) ? L’avocate Caroline Mécary, spécialisée dans les droits des personnes LGBT et très investie sur les enjeux de parentalité LGBT, a d’ailleurs tweeté : « Énième commission envisagée sur la réforme des lois bioéthiques : mais de qui se moque-t-on ? À quoi sert le CCNE ! ». Elle a d’ailleurs récemment consacré une tribune sur le Huffington Post appelant le président Macron à ouvrir la PMA à toutes les femmes.

Une mission travaille déjà au sénat sur cette question et procède à des auditions, instances religieuses comprises ; la même chose est conduite à l’Assemblée nationale avec audition de toutes les parties prenantes par la commission des Affaires sociales et la commission des lois. Et cela depuis mai 2018. Par ailleurs, l’Office parlementaire d’évaluation des choix scientifiques et technologiques travaille également sur le sujet. Jusqu’à présent, Emmanuel Macron expliquait qu’il suivrait l’avis du CCNE et qu’il irait vers une loi d’ouverture de la PMA si le CCNE donnait son accord. Or, il l’a déjà fait par deux fois. Comme le note Caroline Mécary dans sa tribune sur le Huffington Post : « Le CCNE, dans son deuxième avis, rappelle que les techniques de PMA existent depuis bientôt 50 ans et sont utilisées dans un cadre légal bien défini ; surtout, le CCNE prend le soin de souligner qu'il n'y a aucun argument éthique que l'on puisse opposer à l'ouverture des PMA à toutes les femmes. En résumé, les techniques médicales existent, il n'y a pas d'obstacle éthique, il n'y a pas d'obstacle juridique. » « Il ne manque que la volonté politique et l'engagement clair du gouvernement sur l'ouverture de la PMA à toutes les femmes avec une prise en charge par la collectivité », soulignait l’avocate.

Qui peut comprendre ou croire qu’en réunissant une fois encore, une fois de plus, les parties prenantes diamétralement opposées sur le sujet, on créera les conditions d’un « débat apaisé » comme l’espère le gouvernement. Les opposants-es au texte ont tout intérêt à l’enlisement du débat… cela leur permet de mobiliser plus largement, avec le soutien des autorités religieuses. On peut craindre que derrière cette volonté de ne pas « brutaliser les consciences » de la partie la plus homophobe de la société française, on veuille surtout jouer la montre, au risque d’enterrer le dossier.

« Trois arguments pour dire OUI à la PMA pour toutes ! »
Pour lever les doutes, répondre aux interrogations, SOS Homophobie a dressé une liste de trois arguments pour dire OUI à la PMA pour toutes !

1 : pour garantir la sécurité sanitaire de toutes les mères et de leur(s) enfant (s)
Aujourd'hui en France, seuls les couples hétérosexuels ont accès à la PMA (procréation médicalement assistée). Les couples de femmes et les célibataires sont exclus de toute assistance médicale bien qu'elles cotisent comme toutes citoyennes. Certaines ont dès lors recours à des inséminations artificielles artisanales qui ne sont pas sans risques. Réalisées sans aucun contrôle médical et sans possibilité de vérifier l'origine du sperme lors qu'il est acheté via internet, elles s’exposent à des risques sanitaires, d’infections sexuellement transmissibles notamment, mais aussi juridiques. Celles qui font le choix d’une PMA légale à l’étranger n’en sont pas moins soumises à de nombreuses difficultés, physiques et morales. Les multiples allers-retours, la pression sociale, au travail notamment, et la peur de l’échec sont autant de facteurs à risque. Sans compter le coût exorbitant de ces démarches, qui privent nombre de Françaises de la possibilité de fonder une famille. La PMA pour toutes est nécessaire pour permettre aux femmes de construire un projet familial en toute sécurité, en limitant les risques pour elles et l’enfant.

2 : pour assurer la sécurité juridique des enfants et de toutes les mères
Aujourd’hui en France, la reconnaissance de parentalité pour le conjoint de la femme qui accouche n’est valable que pour les couples de sexe opposé, que les parents soient mariés ou non, que le père soit le géniteur ou non. Au sein d’un couple de femmes, et seulement à condition d’être mariées, la mère qui n’a pas porté son enfant doit faire une demande d’adoption intraconjugale : les procédures sont longues (six à  douze mois) et coûteuses (de 400 € à 2 000 €). Cette inégalité crée une réelle insécurité juridique qui met en danger les enfants. Tant que l’adoption n’est pas prononcée, la mère qui ne l'a pas porté n’a aucune autorité parentale. Elle ne peut pas prendre de décision médicale, ni réaliser aucune démarche administrative. En cas de séparation ou de décès de la mère biologique, l'enfant peut être privé de sa mère dite sociale et ce, sans aucun recours pour elle. La PMA pour toutes doit être assortie d’un dispositif identique à celui des couples hétérosexuels ou d’une déclaration commune anticipée de filiation.

3 : pour encadrer la PMA, sans discrimination
Tant que la PMA pour toutes ne sera pas autorisée, le législateur n’aura pas la main sur les conditions de réalisation des PMA artisanales ou faites à l’étranger. En France, le don est anonyme et gratuit ; ce qui n’est pas le cas de tous les pays où les dons peuvent être rémunérés, les donneurs choisis, etc. Il est plus que temps de mettre fin aux discriminations faites aux couples de femmes et aux célibataires et de permettre à toute personne en âge de procréer de fonder une famille en toute sécurité. La seule façon d’avoir une PMA éthique en France est de l’autoriser pour toutes les femmes en l’encadrant par les mêmes règles que pour les couples hétérosexuels faisant appel à un donneur tiers.

 

Commentaires

Portrait de avenger

Ainsi donc notre "jupitaire" prends la temperature  au prés du pape conçernant la PMA!! ! ,mais demande t'il aussi au pape de faire pression sur les  confreres du pape responssables et accusées de viols sur mineurs de moins de 15 ans,et apparerement des momes pré pubères!!!.

Je supose q'un voile pudique fur jeter sur les "choses" je pense que les victimes apprécirons!!

cordialemet!

Portrait de joseph

macron cherche des voix pour les E.Europpeennes, il manipule les lgbt pour son funeste projet fashiste et destructeur de notre société .il met en place la fin de la sécurité sociale ,le principe de financement par le biais de nos salaires brutes.

les ONG DEVIENNENT CRIMINELLES, et je passe tous ceux et celles qui se battent courageusement contre les ultras libéraux qui veulent notre peau.

le système de point retraite révisable à la baisse a n’importe quel moment  pour les actifs ,les futures retraité-es et les retraité-es actuelles.

Comment pourrons nous nous soigner si on n’est plus assurées ?

l’État nous enlève tous petit à petit et nous on va disparaitre dans l’indifference Totale?

 

que deviendra la recherche si le Capitaliste nous rend encore et encore plus pauvre?

qui paiera ?

notre survie dépend des choix que nous faisons .

NE DONNONS AUCUN CRÉDIT AUX MENSONGES DE MACRON ET DE SON GVT CORROMPUS  

SEUL L’AVNIR EN COMMUN NOUS SAUVERA DE LA MALADIE QUI NOUS RONGE TOUS 

SI ON VEUT UN AVENIR MEILLEUR ON DOIT ÊTRE TOUS UNIS CONTRE L’IMPOSTEUR QUI NOUS GOUVERNE 

MERCI À VOUS 

Portrait de detlevera

Dire que certains ont voté ça par conviction... Malheureusement il est là encore quelques années.

Le pire c'est qu'il travaille ainsi ardemment au succès imminent des extrêmes en France.

Manipulateur, profiteur, voleur, sans empathie aucune, le pire de tout ce que nous avons connu jusqu'à ce jour !