Espagne, Grèce : Crise de santé !

Publié par jfl-seronet le 29.12.2011
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criseaccès aux soins
Sans vouloir jouer les Cassandre, il est assez légitime de se demander si la crise, celle dont tout le monde parle, a des effets sur la santé. Des effets inattendus voire dramatiques. Cela semble le cas dans des pays comme la Grèce et l’Espagne dans une moindre mesure.
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Envoyé spécial de "Libération" à Barcelone, François Musseau racontait récemment (17 novembre) le traitement de choc auquel était soumise la Catalogne en matière de santé. Il était question d’hôpitaux désorganisés, d’accès aux soins limités et toute cela avec pour toile de fond la "réduction drastique des dépenses de santé décrétée par la région". Le reporter raconte ainsi que dans certains hôpitaux, on a fermé 400 lits sur les 1000 censés être occupés. La région, gouvernée par la droite, a décidé de faire des économies en sabrant en priorité le secteur de la santé. "Une réduction de 10%, soit un milliard d’euros d’économie" a été appliquée. "Résultat à l’échelle d’une région de sept millions d’habitants : en dix mois, l’activité chirurgicale a baissé entre 30 et 40%, 3 000 lits d’hôpitaux ont été supprimés, les files d’attente ont gonflé de 51%", selon le Collège des médecins, cité par "Libération". Très mauvaise en Espagne, la situation serait pire en Grèce.
C’est ce qu’indique une récente tribune (24 novembre) de Panagiotis Grigoriou titrée : "Grèce : quand le sida devient une planche de survie". Publiée sur le site du journal "Marianne", cette tribune explique que les radios et télévisions ont évoqué les derniers chiffres du sida en Grèce qui indiqueraient une "augmentation de 54% [des nouveaux cas] si on compare avec l'année dernière". "Les médecins responsables du Centre de Prévention et de contrôle des maladies Infectieuses, tirent le signal d'alarme, écrit Panagiotis Grigor. Notre Ministre de la Santé Andreas Loverdos (néolibéral et PS) recommande au sujet de la protection de ne pas fréquenter les prostituées non déclarées et ainsi non contrôlées. "Mais quelle est l’explication de cette très importante augmentation ? Directrice du Centre de Prévention, Madame Kremastinou en a fourni une selon l’auteur de la tribune. "Depuis quelques mois, il y des dizaines (voire plus) d'individus qui se font contaminer de leur propre gré. Le but ? Le devenir et se déclarer officiellement séropositif afin de recevoir par la suite une prestation spécifique s'élevant à 600 euros par mois, une des rares prestations que les réformes de choc des Mémorandum, n'ont pas (encore) supprimées. C'est plus que nombre de nos salaires encore perçus, un comble", explique Panagiotis Grigor.
Cette tribune fait suite à la publication d’une étude du "Lancet" (10 octobre dernier) qui expliquait les conséquences de la crise financière qui frappe le pays en matière de santé, avec deux axes : la désintégration éclair de la santé publique et l’augmentation du taux de suicides dans la population grecque. Les auteurs écrivent que les budgets des hôpitaux ont fondu entre 2007 et 2009 de 40%. "Il y a des signes qui indiquent que l’état de santé [de la population grecque, ndlr] s’est aggravé, en particulier pour la population la plus défavorisée", écrivent les auteurs de l’étude. Entre 2007 et 2009, le nombre de ceux qui évaluent leur santé comme "mauvaise" ou "très mauvaise" a augmenté de 14%. Le taux de suicides a augmenté de 17% sur la même période. "De plus, les hôpitaux ont dû admettre entre 2009 et 2010 un nombre de patients en hausse de 24%, et 8% de plus pour le premier semestre 2011 en comparaison avec l’année passée, indiquent les auteurs. On s’attend aussi à une augmentation de 52% des admissions de patients atteints du sida cette année. De nombreuses infections nouvelles seraient en lien avec la recrudescence de la dépendance à la drogue, de la prostitution et des rapports sexuels non protégés. D’après le Centre grec d’observation et de documentation des drogues, il y aurait une augmentation de 20% de consommation d’héroïne. En raison des restrictions budgétaires de 2009 et 2010, un tiers des programmes sociaux ont été supprimés en Grèce". "Depuis janvier 2011, nous avons constaté une augmentation de 1000% d’infections par le VIH via la consommation de drogue par intraveineuse", affirme Eleni Kokalou citée dans l’étude, qui travaille au service des maladies infectieuses à l’hôpital Evangelismos. "L’absence de mesures préventives sur place, les coupes budgétaires dans les programmes existants comme l’échange de seringues pour les consommateurs de drogues par injection, tout cela a clairement participé à cette augmentation".

Commentaires

Portrait de romainparis

l'Eglise Orthodoxe ne paie toujours pas d'impôts tout en étant le plus grand propriétaire immobilier du pays, tout comme les armateurs. Et puisque je parle de bateaux, cela me fait penser au naufrage du Titanic : les premières classes sont sauvées en priorité, ensuite vient les troisièmes classes, enfin, s'il reste de la place... Bienvenue dans un monde d'indigences, bienvenue dans Soleil Vert*. Le monstre (néolibéralisme ou finance mondialisée) continue sa digestion. En salle actuellement au Portugal, Espagne, Irlande, Italie. Bientôt en France. *référence au film
Portrait de BD92110

C'est horrible cette "vague" de nouveaux contaminer, mais çà va faire l emploi ! Va falloir + de médecins, agrandir les hôpitaux et fabriquer encore + de médocs ..... C'est aussi bon pour les pharmacies. aller je vous laisse, je vais ouvrir une pharmacie en Grèce ! $$$